Commentaire de velosolex
sur Cinéma : « Le mystère Henri Pick »


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velosolex velosolex 7 mars 2019 00:31

@velosolex
J’ai retrouvé ce passage, acté en fait à Quimper. On l’oublie, mais dans les abattoirs venaient les enfants anémiques, à qui au milieu des animaux égorgés, on donnait un verre de sang, tout chaud, afin de les fortifier. 
« Il y avait des cris singuliers, des intonations d’une détresse profonde qui semblaient dire des mots qu’on aurait presque pu comprendre. En ce moment, j’ai eu l’idée d’une ville terrible, de quelque ville épouvantable et démesurée, comme serait une Babylone ou une Babel de cannibales où il y aurait des abattoirs d’hommes ; et j’ai cherché à retrouver quelque chose des agonies humaines dans ces égorgements qui bramaient et sanglotaient. [...] Un garçon a pris un maillet de fer, on a poussé devant lui le pauvre veau qu’on venait de délier, il a levé son instrument dont il l’a frappé d’un coup sec sur le crâne entre les yeux [...] Au premier coup de couteau [la bête] a frémi dans toute sa chair, puis elle est redevenue morte. L’était-elle ? Qui le sait ? Qu’en savez-vous, vous philosophes et physiologistes ? Êtes-vous bien sûr de ce que c’est que la mort ? Qui vous a dit que pour n’avoir pas de manifestations l’âme n’avait plus de conscience ? Et qu’elle ne sentait pas goutte à goutte, atome à atome, la décomposition de ce corps qu’elle animait ? »


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