Commentaire de Christian Labrune
sur Irvin Yalom, Le problème Spinoza


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Christian Labrune Christian Labrune 14 mars 2019 15:16

 Je n’ai pas insinué que la mathématique pure ne sert à rien

=========================
@JL
Certes non, puisque vous dites qu’il ne sert à rien de mieux connaître les nombre premiers, comme si on était en quête, nécessairement, de leur utilisation. C’est moi qui prends soin de souligner que la mathématique ne sert à rien. Mais les choses les plus importantes, dans ce monde, souvent, ne servent à rien.

Le point de vue de Dieudonné sur les mathématiques n’est pas si éloigné de celui qu’exprime Théophile Gautier à propos de l’esthétique dans sa préface à Mademoiselle de Maupin :

"Rien de ce qui est beau n’est indispensable à la vie. - On supprimerait les fleurs, le monde n’en souffrirait pas matériellement ; qui voudrait cependant qu’il n’y eût plus de fleurs ? Je renoncerais plutôt aux pommes de terre qu’aux roses, et je crois qu’il n’y a qu’un utilitaire au monde capable d’arracher une plate-bande de tulipes pour y planter des choux. À quoi sert la beauté des femmes ? Pourvu qu’une femme soit médicalement bien conformée, en état de faire des enfants, elle sera toujours assez bonne pour des économistes. À quoi bon la musique ? à quoi bon la peinture ? Qui aurait la folie de préférer Mozart à M.  Carrel, et Michel-Ange à l’inventeur de la moutarde blanche ? Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid, car c’est l’expression de quelque besoin, et ceux de l’homme sont ignobles et dégoûtants, comme sa pauvre et infirme nature".


Voir ce commentaire dans son contexte