Commentaire de tiers_inclus
sur Racisme et sexisme


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tiers_inclus tiers_inclus 11 avril 2019 13:30

@Marc Dugois

« C’est aller contre la nature que de ne pas la laisser contrôler... »

Nature voila un concept bien flou, trop flou pour servir de fondement à une réflexion éthique.
Ce n’est pas relever d’un pessimisme aveugle que de constater que la nature n’est qu’un processus de fuite en avant, créant des grumeaux de néguentropie (en particulier nous,humains) pour une entropie globale croissante, synonyme de souffrance globale accrue. 
La question est donc, la nature est elle si bienveillante à l’égard de ses productions que l’on puisse en faire une base éthique ?
Il se trouve que ces grumeaux de néguentropie construits sur l’accroissement de souffrance global ont la chance de prendre conscience de leur souffrance par retour heureux de ce processus et donc sont portés par la nécessité à vouloir contrôler les dérives, à leurs dépens, de cette nature. 
La question qui découle, ce contrôle est il efficient en terme de souffrance ? Si c’est pour survivre de manière conservative seulement alors l’attente est sans espoir.
Ce sort commun de tous les grumeaux néguentropiques ne peut que les conduire à la compassion, sachant que l’extinction finale est scellée, et la souffrance au rendez-vous.
Fallait il naître ? Pas forcément, mais la « nature » se charge d’en faire naître d’autres, ce qui ne résout pas le problème, sauf à l’aborder spirituellement mais je souhaite m’en tenir au stade éthique.

La seule évaluation dans les actes humains qui soit pragmatique et surtout possible est d’établir ses choix limités à réduire la souffrance, là sienne mais aussi celle des autres, ne serait ce que parce que celle des autres finit par devenir la sienne. Et cette souffrance ne peut être réduite que via la compassion et l’exemple de la compassion, je vous accorde qu’on ne prend pas le bon chemin. Si au bout du compte ce à quoi l’on s’identifie disparaît, ce n’est pas très important, de toute façon gravé dans le marbre, la variation devant toutefois être tolérable, si un éveil de la compassion a été produit. 

Pour revenir au cas de la mortalité infantile, la seule question qui vaille est de savoir si le bilan réduit la souffrance présente et à venir. Le seul pied de nez pratique que l’on puisse faire à la nature est de pallier ses dérives, à condition que le remède ne soit pas pire que le mal.

Et concrètement cela peut tout autant s’inscrire dans la prévention de la natalité que dans le secours aux malchanceux de la naissance dans la mesure où l’on n’aggrave pas leur situation. Si nous nous considérons plus évolué, n’est ce pas le bon exemple à produire ?


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