Commentaire de Christian
sur Marxistes, Léninistes, Communistes, l'URSS et les historiens


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Christian 27 avril 2019 07:43

@Michel Maugis
Ce fut précisément le problème au moment de l’invasion de la France en été 40, la discorde gauche-droite a prévalu sur l’union sacrée face à l’occupant.
Du côté communiste, on en était toujours et malgré la situation, au combat contre cette oligarchie que vous mentionnez. Et les communistes occidentaux, sans frontières, recevaient tous les ordres de Staline, y compris en Suisse :

Propagande du parti communiste suisse en 1940

"Nous savons que nos frères sont assassinés pour assurer l’existence de leurs assassins ! Nous savons que notre avenir ne peut être assuré que par la révolution !


- Camarades ! Si la Suisse est impliquée dans la guerre, cette guerre ne sera pas la nôtre. Expliquez aujourd’hui déjà à vos camarades pourquoi nous ne pouvons faire cause commune avec les belligérants. Préparez-vous à donner suite au mot d’ordre de la fraternisation  ! Réfléchissez maintenant déjà à la possibilité de vous entendre avec les soldats du camp adverse, en particulier dans le cas d’une occupation partielle de la Suisse. Pas de guerre populaire contre l’agresseur, mais lutte de classe contre nos exploiteurs et les exploiteurs étrangers, en commun avec les soldats prolétaires du pays ennemi. Tel doit être le mot d’ordre.


- Nous sommes radicalement opposés à l’armée bourgeoise. Ce qu’on appelle notre armée est une partie de l’appareil de domination et d’Etat de la bourgeoisie, une partie de la guerre impérialiste. Notre but est de lui nuire, de la désagréger, de la détruire. Nous sommes des antimilitaristes révolutionnaires et communistes. Notre but est la solidarité entre soldats, sur une base prolétarienne. Une troupe ainsi transformée saura, comme ce fut le cas en Russie, régler facilement le sort d’une bourgeoisie sans consistance. Le but est d’obtenir que l’armée, institution bourgeoise, passe dans le camp de la révolution. Ce changement nécessitera une lutte entre les soldats et les officiers, certains officiers prenant toutefois parti pour la révolution, certains soldats demeurant en revanche attachés à la cause des officiers et des bourgeois. Cela signifiera, naturellement, l’effondrement de notre armée. Mais sa ruine est précisément notre but. Les soldats révolutionnaires entreront ensuite dans les gardes ouvrières de l’armée rouge."

***
Si l’on veut comprendre l’histoire du XXè siècle, il faut analyser l’attitude des uns et des autres. Dans les années 30 les communistes ont été victimes (des nazis) et bourreaux et perçus comme tels. Comment voulez-vous que dans le monde encore démocratique on ait déclaré....non ce n’est pas ça le communisme en URSS ! D’ailleurs pour les communistes occidentaux, c’était le communisme :

Aragon quant à lui compose le poème Front rouge à la gloire de la police stalinienne :« Vive le Guépéou », figure dialectique de l’héroïsme. Dans Prélude au temps des cerises, il appelle à un procès monstre et si possible sanglant en France  :" Aiguisez demain sur la pierre, préparez les conseils d’ouvriers et soldats, constituez le tribunal révolutionnaire. J’appelle la Terreur du fond de mes poumons. je chante le Guépéou qui se forme en France à l’heure qu’il est. Je chante des Guépéou de nulle part et de partout. Je demande un Guépéou pour préparer la fin du monde etc.
On trouve ceci dans le livre de Vladimir Fédorovski Le Roman vrai de la manipulation page 51  que je vous recommande…

Donc, sans même vouloir prendre parti, force est de constater que les propos et déclarations des communistes avaient de quoi effrayer, non ? Tout comme le nazisme, quand bien même ces deux idéologies sont totalement différentes.
Cela ALR ne le montre pas, et comme cela a été montré ici, elle ne veut pas admettre que la famine en Ukraine a bel et bien été voulue par Staline :

A mon avis le problème no un du communisme se situe avant tout entre deux mondes trop différents : ouvriers et paysans et c’est ce qui a foiré. La collectivisation fût un désastre complet. Lorsqu’il y eut l’horrible famine en Ukraine, l’entourage de Staline s’apercevait bien du désastre mais Staline persistait à dire que c’était de la faute des paysans qui voulaient affamer les citadins. Ce fut en fait une guerre civile parmi d’autres, comme celles envers les religieux, les bourgeois et les intellectuels de gauche et de droite. Eh oui parce qu’il y eut des oppositions de gauche et de droite.

Source :Dans l’équipe de Staline / Sheila Fitzpatrick



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