Commentaire de Jean-Paul Foscarvel
sur L'angoisse du piéton qui baguenaude


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Jean-Paul Foscarvel Jean-Paul Foscarvel 29 juillet 2019 19:28

Culte de la performance, de l’ordre, du marché à tout prix, de la maîtrise d’une nature que l’on méprise, rien ne change.

On prend un quartier fait de petits pavillons avec leur jardins, on les rase, les remplace par du béton sans la moindre verdure et on nomme cette destruction « écoquartier ». Le « on » se compose souvent du maire associé au promoteur.

On prend une berge bordée d’un petit chemin entouré d’arbustes, on bétonne le petit chemin, coupe les arbustes, met des grilles en acier, et baptise le tout « écopromenade ». Le « on » se compose souvent du conseil général et d’un paysagiste industriel.

On prend une zone mixte agricole, de marais et de jachères, redessine la zone et la décrète zone d’aménagement déconcerté, l’assèche et construit un immense camp de consumérisme obligatoire, que l’on nomme « centre d’écoloisirs ». Le « on » est souvent constitué du conseil régional associé d’une palanquée d’associations économiques et de chambres de commerce.

L’aménagement du territoire est l’occasion de détruire les zones naturelles, d’augmenter la surface de bâti, de créer des zones industriello-commerciales, ou d’étendre des zones de cultures phytosanitariées.

Mais aujourd’hui, le « green watching », ou plutôt l’écopipeautage, consiste à faire de la communication verte sur les destructions biophobes.

La trottinette électrique et le vélo électrovert participent de cette logique : comme l’oiseau sur sa branche, le piéton échappe au marché à tout prix et au culte de la performance. Il faut donc l’éliminer, mais « vertement ».


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