Commentaire de Pascal L
sur Yves Cochet - Fou ou visionnaire ?


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Pascal L 23 août 2019 00:05

@Pierre Régnier
Les historiens nous enseignent que la conquête d’Israël par Josué n’a jamais eu lieu et que les Juifs sont des Cananéens, les habitants de cette terre d’Israël. A partir de là, il faut bien admettre que cette conquête d’Israël a bien une autre lecture qui ne concerne pas directement les actes des hommes dans notre monde. Combattre Satan n’est jamais combattre des hommes, même possédés. Le bien et le mal ne se jugent que relativement à l’amour que Dieu a pour l’humanité, toute l’humanité, vous compris. Il ne peut y avoir de définition positive du mal, celui-ci ne peut se définir que comme l’absence d’amour, de même que le froid n’est que l’absence de chaleur ou d’agitation moléculaire. De ce fait, combattre le mal ne peut se traduire que par « faire du bien par amour » et certainement pas par « faire la guerre ». D’autres livres de l’Ancien Testament n’ont aucune référence historique comme le livre de Job ou celui de Jonas, mais c’est pour ceux-là directement assumé. Ce sont des romans pour l’éducation des foules. La forme est le roman, mais le contenu est, pour ces deux livres, d’une très grande valeur théologique. C’est la meilleure façon d’enseigner la théologie à un grand nombre de personnes. Jésus a également utilisé les paraboles dans son enseignement. Et malgré cela, beaucoup ne veulent pas les comprendre.

« en lui commandant de massacrer préalablement tous les habitants de plusieurs cités de cette terre » Même sans lecture spirituelle, la référence aux massacres de Josué ne peut être vu que comme une référence à un acte du passé, jamais comme une injonction pour l’avenir. Par ailleurs, pour un Chrétien, la lecture de l’Ancien Testament ne peut se faire qu’à la lumière de l’enseignement de Jésus contenue dans le Nouveau Testament. Or Jésus nous a révélé et nous révèle encore l’étendue de l’amour de Dieu qui dépasse largement ce que les Hébreux ont imaginé. Toutes les hérésies ont d’ailleurs refusé cet amour et vous êtes probablement dans cette voie. En acceptant l’amour de Dieu, il n’est plus possible d’imaginer une injonction de Dieu à la violence envers les hommes. Le livre de Josué peut donc parfaitement se lire comme le passage d’une humanité ignorant Dieu (quelque part, le paradis terrestre initial) et donc la différence entre le bien et le mal, à une humanité qui connaît Dieu, mais qui sait que pour s’en approcher, il y a des sacrifices à faire, des combats à mener contre ses propres penchants, contre notre propre absence d’amour. Lisez la vie des grands saints pour comprendre l’étendue de ces combats. Lisez Thérèse de Lisieux, Marthe Robin, François d’Assise, Thérèse d’Avila... Vous y verrez que les combats de Josué ont une répercussion très concrète dans la vie de ces personnes.
Dieu nous offre son salut par amour pour nous, mais ce salut passe par la réparation de nos manques d’amour, de tous nos manques d’amour. C’est probablement cette idée qui rend l’amour de Dieu insupportable à une grande partie de l’humanité. 

« il répond qu’il n’en est pas question, que l’Ancien Testament, comme le Nouveau, doit toujours être considéré comme la parole de Dieu ? » Certainement pas. L’Ancien Testament, comme le Nouveau ne sont pas directement la parole de Dieu, mais la parole de témoins qui y ont mis ce qu’ils ont compris où ce qui était compréhensible à leur époque. L’Esprit Saint peut inspirer de grandes choses, mais il ne va jamais au-delà de ce que nous pouvons comprendre. Son temps n’est pas le nôtre et il nous faut beaucoup de temps pour avancer. Les dogmes sont la photographie de ce que nous comprenons de Dieu, mais il ne sont pas figés. Dans quelques siècles, la pensée chrétienne pourra être une évolution de la pensée de notre époque. Même une personne sans éducation comme Thérèse de Lisieux nous fait avancer dans cette compréhension. Ses intuitions, développées au contact direct de Jésus sont d’une grande richesse et c’est pour cela qu’elle a été désignée comme « Docteur de l’Eglise ».


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