Commentaire de Jean Dugenêt
sur Il serait temps qu'ils démarrent


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Jean Dugenêt Jean Dugenêt 8 septembre 2019 09:39

@Fifi Brind_acier

Agnès Verdier Molinié veut se faire passer pour une scientifique en économie alors qu’en fait elle n’est diplômée que d’histoire contemporaine. Elle a obtenu une maîtrise (bac +4) dans cette discipline à Bordeaux. Alors, pour se faire passer pour une spécialiste d’économie, elle met en avant qu’elle elle directrice de la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques dîtes « IFRAP ». Avec le mot « recherche » dans le titre chacun se dit qu’il s’agit d’un organisme regroupant des chercheurs, d’un haut niveau intellectuel, en économie.

Il n’en est rien. L’IFRAP repose sur un nombre réduit de contributeurs qui n’ont jamais publié d’article scientifique et pour cause : ils n’ont ni qualité ni compétence pour cela. L’IFRAP produit des notes. Elle en a produit 229 en 2017. Seulement 2 d’entre elles ont été produite par Samy Azzam qui était un thésard en droit public, devenu docteur depuis et qui est donc, à ce titre, le seul à pouvoir être considéré comme un scientifique.

Mais l’IFRAP produit surtout des discours visant à dissimuler cette médiocrité. C’est ce qu’on appelle se faire mousser avec du baratin. A commencer par le titre mais aussi les présentations qui sont données. Ne parle-t-on pas d’un « réseau de près de 150 chercheurs, contributeurs et experts qui participent à la conception de (ses) études ». Dans les statuts de l’IFRAP, il est indiqué que le but est « d’effectuer des études et des recherches scientifiques sur l’efficacité des politiques publiques, notamment celles visant la recherche du plein emploi et le développement économique ».

En plus d’Agnès Verdier Molinié et Samy Azzam, qui sont donc les autres membres de l’IFRAP ? Pour l’essentiel, ils sont six et aucun n’est diplômé en économie. On trouve des titulaires de Master 2 en affaires publiques, en gestion, un ex-avocat, un ancien consultant… Ces six-là produisent près de 80% des travaux et on trouve 14 autres signataires pour le reste : des stagiaires (9%), des cadres dirigeants ou retraités du privé passés pour l’essentiel par les secteurs de la banque ou de l’assurance. Trois sont passés par d’autres secteurs d’activité.

La réalité, on le voit, est très éloignée des discours de présentation. On est loin d’un « réseau de près de 150 chercheurs… ». Pourquoi tant de bluff ! Parce qu’il s’agit de masquer que l’activité de l’IFRAP relève plus du lobbying que de la recherche. Il s’agit de faire passer des idées politiques pour le résultat de travaux scientifiques. Il s’agit seulement de défendre l’idéologie ultra-libérale c’est-à-dire la liberté de surexploiter les plus pauvres pour le bénéfice des plus riches. Il s’agira, au bout du compte, tout simplement d’appliquer les directives de l’Union Européenne mais en les faisant passer pour une nécessité apparue aux termes de recherches hautement scientifiques qui ne sont donc pas accessibles au commun des mortels. Il s’agit par là même de répondre au mieux à l’attente des milliardaires français.


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