Commentaire de McGurk
sur Avec Chirac, au moins, il y avait la forme


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

McGurk McGurk 24 octobre 2019 14:55

La manière de se tenir et de parler fait partie du « cursus normal » des candidats au poste de président, encore plus ceux ayant fréquenté l’ENA.

Celle de Sarkozy fait plus partie d’une stratégie visant à obtenir, par d’autres moyens, ce que Chirac possédait naturellement à savoir le charisme, le charme et son caractère jovial. On a eu donc un président avec un langage autrefois « anormal », c’est-à-dire trop familier pour l’époque...tactique qui n’a pas été du tout payante et s’est même retournée contre lui, apparaissant finalement comme vulgaire. Son niveau de langage m’a même choqué.

Mais au moins, si on passe son bilan désastreux, Sarkozy et Chirac avaient le bagage que Macron et ses sbires n’ont jamais eu, celui de l’éducation et de la culture à la différence que, niveau intellectuel, Chirac dominait largement le petit avocaillon de Nanterre.

Sakozy est aussi resté dans les mémoires à cause de sa trop grande proximité avec la presse, apparaissant sous toutes les coutures dans les magasines bobos.

Aujourd’hui, personne n’est plus choqué par ce genre de choses parce que la presse est tombée quasi intégralement dans l’escarcelle politico-économique. La proximité avec le pouvoir est tellement voyante qu’elle paraît absurde, en totale contradiction avec la culture présidentielle « ancienne » où ledit candidat apparaissait quelques fois à la presse mais en restait loin, son rôle étant de diriger un pays et non pas d’être une star.

L’idéalisation de Chirac, ici, me paraît démesurée, dans le sens où il a, comme tous les autres, eu ses dérapages. Il s’est également bien servi de l’Etat à son propre compte, est également l’un des artisans de la crise qui sévit encore actuellement. D’ailleurs, son « iconisation » récente ferait sourire les gens de l’époque.

La seule chose qu’on peut « regretter » de ce qu’on appelle « l’ancien monde », c’est simplement ce tact et cette retenue qui ont complètement disparu. Hors de cela, la politique a toujours été aussi pourrie, en dehors des normes et du réel même si on prétendait le contraire, cherché à profiter du système jusqu’à plus soif en remettant les « dossiers fâcheux » aux prochains gouvernements.

Chirac ne manquait certainement pas « d’une structure intellectuelle solide », étant lui-même très supérieurement intelligent à la moyenne des élites de l’époque. Ce serait certainement plus une forme d’indécision, de volonté de réfléchir par soi-même...sans parler de la stratégie politique de l’électoralisme tout simplement (dire ce que le citoyen veut entendre, comme Merkel sait parfaitement le faire en changeant d’avis toutes les trois secondes).

Mais il incarne aussi cette élite si conformiste et qui laisse faire des choses qu’elle ne devrait pas laisser faire…

Sur ce point, c’est complètement faux. C’est même le dernier chef d’Etat à avoir mené sa propre politique en tenant compte des limites imposées bien entendu , contrairement à Sarko le fidèle tout des Américains et de l’UE, de Macron le laquais/admirateur/fanatique des USA/d’une société américanisée.

Exactement la même chose que Hollande, croyant penser mieux que tout le monde, vient récemment d’avouer. Celle d’une France privatisée au dernier degré.


Voir ce commentaire dans son contexte