Commentaire de Renaud Bouchard
sur Politique économique et migratoire de M. Macron, pommade et violence : le Grand Bond en avant


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Renaud Bouchard Renaud Bouchard 11 novembre 2019 18:06

Aux Lecteurs.

En lisant avec intérêt les réactions relatives au Franc CFA (consécutive à la décision du président du Bénin de rapatrier ses réserves dans son pays), il faut donc se féliciter de ce qu’un affreux résidu colonial laisse la place à un autre colonisateur accueilli avec des louanges.

Bienvenue au Yuan, donc, qui permettra à Tchang de faire entrer l’Afrique dans une vaste zone de co-prospérité sino-africaine.

Fin mai 2018 quatorze pays d’Afrique et dix-sept Banques centrales se sont réunies à Harare, capitale d’un pays autrefois florissant, la Rhodésie, dont je conserve le souvenir d’un pays riche parce que dirigé par des Blancs (Ian Smith etc.) pour faire du yuan l’une de leurs monnaies officielles de réserve. Ces pays situés pour l’essentiel dans le sud et l’est du continent sont déjà hyperdépendants de la Chine pour leurs échanges commerciaux. Se convertir au yuan leur permettra donc de limiter les risques de change et d’approfondir des relations avec leur premier partenaire économique chinois.

Pas de doute, il va y avoir approfondissement et le beurre de karité va manquer.

C’est la première fois qu’un chef d’État parle ouvertement de la question des réserves de change que les pays de la zone CFA déposent à la Banque de France. Rien n’indique qu’une décision a été déjà prise. Il s’agirait plutôt d’une déclaration qui anticipe sur quelque chose d’inéluctable, à savoir la disparition du franc CFA.

Politiquement, le détachement du franc CFA de l’euro a été enclenché cette année avec l’annonce officielle de l’éco, le nom de la monnaie qui remplacera le franc CFA en Afrique de l’Ouest. La zone CFA d’Afrique centrale n’étant pas concernée pour le moment. Début octobre, le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, avait déclaré que Paris était ouverte à une « réforme ambitieuse » du franc CFA et que c’était aux pays qui partagent cette monnaie de décider ce qu’ils souhaitent.

L’éco

La naissance prochaine de l’éco signifie donc que la zone monétaire ouest-africaine n’aurait plus besoin de déposer la moitié de ses réserves de change à la Banque de France. Le retrait devrait mettre fin à l’arrimage du franc CFA à l’euro. Ces réserves étant une assurance qui garantit la stabilité du CFA et donc la maitrise de l’inflation.

La future monnaie de la Cédéao, l’éco, pourra néanmoins avec des relations avec l’euro sans qu’elles soient exclusives. Ce qui va donc changer, c’est que les banques de la zone CFA d’Afrique de l’Ouest devront gérer la totalité de leurs réserves de change. Une sorte d’indépendance monétaire que réclame une partie de l’opinion dans la région.

A quand l’Eco-Yuan ?

ps. Quant au CFA d’inspiration nazie, l’universitaire qui débite ces sornettes ne devrait plus exercer ses activités à l’université de Saint-Quentin. Comment peut-il supporter de travailler dans un pays nazi ?


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