Commentaire de njama
sur Le producteur et réalisateur Roman Polanski à nouveau accusé de viol : Il réfute et réfléchit à sa riposte judiciaire


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njama njama 18 novembre 2019 16:02

S’il y a quelque chose de vraiment nouveau et de peu connu dans cette Affaire Dreyfu vieille de 120 ans, c’est qu’il y a aussi des histoires de culs en coulisses, d’homosexualité pour être plus précis, ce qui, au sein de l’armée et des cercles de pouvoirs de l’État homophobes, aurait fait scandale à l’époque. C’était donc plus commode de taper sur le p’tit juif Dreyfus et de glisser les ardeurs érotiques des amants militaires sous la carpette.

Une relecture du « dossier secret » : homosexualité et antisémitisme dans l’Affaire Dreyfus Pierre Gervais, Romain Huret et Pauline Peretz, Dans Revue d’histoire moderne & contemporaine 2008/1 (n° 55-1)

L’Affaire Dreyfus n’est pas née du seul « bordereau » qui fit couler tant d’encre [2]. Elle est aussi la conséquence de la communication aux juges du premier Conseil de Guerre de 1894, à l’insu de la défense, d’un « dossier secret » commandé par le général Mercier, ministre de la Guerre. Ce dossier joua un rôle décisif dans la condamnation du capitaine, et c’est aussi son existence qui permit la cassation en 1899 [3].À partir de 1898, les quelques pièces qu’il contenait furent noyées dans une masse de documents supplémentaires, sans qu’il soit gardé trace de ce qui avait été utilisé en 1894 [4]. Mais il est certain qu’une partie des pièces d’origine étaient tirées d’une correspondance homosexuelle à caractère érotique, adressée à l’attaché militaire allemand à Paris, le lieutenant colonel Maximilien von Schwartzkoppen, par l’attaché militaire italien, le major Alessandro Panizzardi, et dérobées à l’Ambassade d’Allemagne par le service de contre-espionnage français, baptisé Section de statistiques[5].  
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Le contenu du dossier secret aide donc à comprendre la construction de l’accusation à l’origine de l’Affaire. Un contexte politique et culturel particulier, caractérisé par une multiplicité de parallèles formels entre homophobie et antisémitisme, contribua à amalgamer ces deux idéologies d’exclusion dans le dossier. Certes, Dreyfus était juif et non homosexuel, alors que ses complices supposés étaient homosexuels et non juifs, et les attaques antisémites furent ouvertes et innombrables, tandis que la dénonciation de l’homosexualité fut implicite et rarissime. L’antisémitisme fut donc bien le ressort essentiel de l’Affaire. Mais l’homophobie y joua également un rôle non négligeable, particulièrement à son point de départ ; c’est ce qui ressort de la reconstitution que nous en proposerons ici.
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https://www.cairn.info/revue-d-histoire-moderne-et-contemporaine-2008-1-page-125.htm


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