Commentaire de Robin Guilloux
sur Paul Klee : La genèse de la création


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Robin Guilloux Robin Guilloux 9 février 2020 03:27

@Aita Pea Pea

Le texte est extrait d’une conférence prononcée à Iena 1924

Ce qui me semble particulièrement intéressant, c’est le fondement philosophique que propose Klee au passage de la représentation à l’abstraction, de l’art traditionnel à l’art moderne.

Klee s’appuie sur la distinction que font Spinoza et Kant entre « nature naturée » et « nature naturante ».

Dans un autre texte, « Philosophie de la création », extrait des écrits et conférences placées sous le titre Théorie de l’art moderne, Klee précise ainsi sa pensée : 
 
  « La force créatrice échappe à toute dénomination, elle reste en dernière analyse un mystère indicible, mais non point un mystère inaccessible incapable de nous ébranler jusqu’au tréfonds.

Nous sommes chargés nous-mêmes de cette force jusqu’au dernier atome de moelle. Nous ne pouvons dire ce qu’elle est, mais nous pouvons nous rapprocher de sa source dans une mesure variable. Il nous faut de toute manière révéler cette force, la manifester dans ses fonctions tout comme elle se manifeste en nous.

Elle est probablement matière elle-même, une forme de matière qui n’est pas perceptible aux mêmes sens que les autres espèces connues de matière. Mais il faut qu’elle se fasse reconnaître dans la matière connue. Incorporée à elle, elle doit fonctionner. Unie à la matière, elle doit prendre corps, devenir forme, réalité. » 

(Paul Klee, « Philosophie de la création », in Théorie de l’art moderne, Denoël/Gonthier, p.57)


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