Commentaire de Robin Guilloux
sur Retour sur l'affaire Matzneff
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@rogal
Il est difficile de fonder la morale, d’où les discussions interminables à ce sujet. Matzneff est (était ?) un admirateur de Nietzsche (« Par-delà le Bien et le Mal »), formule que l’on peut comprendre comme on veut (les nietzschéens vous accusent toujours de comprendre Nietzsche de travers).
Lui a compris Nietzsche comme un philosophe du plaisir et du refus des interdits, ce qui est contraire aux textes (Nietzsche condamne le plaisir, notamment sexuel).
Pour en revenir à la formule de Kant, je suis bien d’accord avec vous sur son caractère abstrait, mais j’avais besoin d’arrimer ma réflexion à un principe moral.
Il faut toujours partir d’une expérience concrète. La mienne a été la lecture du livre de Vanessa Springora et l’expression d’une souffrance que l’on ressent à toutes les pages.
J’ai cherché une référence philosophique (puisque le « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » ne nous suffit plus, malheureusement) et j’ai pensé à ce principe de Kant dans le Fondement de la métaphysique des mœurs : refuser de prendre autrui comme un moyen, mais toujours comme une fin.
C’est en effet un principe de conduite possible et la condition d’un monde vivable.