Commentaire de hugo BOTOPO
sur La nouvelle stratégie du choc du coronavirus


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hugo BOTOPO 21 avril 2020 01:46

Argent virtuel ou argent réel ?

Pour les adorateurs du Dieu-ARGENT, pour les accros au Saint-PROFIT, pour ceux dont le dogme de l’indépassable LOI DES MARCHÉS guide leurs pas dans un MONDE NÉOLIBÉRAL capitaliste, universel et mondialisé, L’ARGENT est une RÉALITÉ dans leur CROYANCE, dans la VÉRITÉ de leur VIE !!

Pourtant, hors quelques « miettes » des stocks d’OR et de la valeur attribuée à des feuilles de papiers dites « billets de banque », l’énorme masse monétaire (d’argent, de monnaies) circulant dans le monde ou « déposée » sur des comptes bancaires de dépôt, est virtuelle : sa lisibilité est faite d’ensembles de 0 et de 1 circulant dans les circuits et mémoires informatiques.


La création de monnaie par les banques lors des prêts peut entraîner d’interminables discussions, selon sa façon d’utiliser les dépôts des clients, leur épargne, leurs économies. Si une banque a trop de liquidités inutilisées dans ses caisses (dépassement d’un ratio défini par la BCE) elle doit les déposer à la BCE avec des taux positifs ou négatifs (selon les critères définis par la BCE au jour le jour). Si la banque est en mal de liquidités propres, alors soit elle emprunte sur les marchés financiers ou à la BCE (pour le court terme) soit elle utilise une partie des dépôts des clients car ses fonds propres ne dorment pas dans ses caisses car placées dans des prises de participations (entreprises ou banques) ou dans des obligations.


La politique de QE suivie par la BCE depuis 2015

2700 Md€ ont été mis indirectement à la disposition des banques depuis 2015 au rythme de 60 puis 80 puis 60 et 20 Md€/mois, sous l’appellation QE (Quantitative Easing) (ou facilités en grande quantité). Ces 2700 Md€ ont été effectivement créés « ab nihilo » par la BCE. Ils ont servi à racheter sur les marchés financiers secondaires principalement des obligations d’États détenues par les banques, avec au départ quelques clauses restrictives : obligations en euros de bonne qualité (de bonne facture), (pas les grecques !) dont l’échéance (la maturité) est inférieure à 3 ans, rachat par les banques centrales nationales (dépendantes de la BCE), avec un maximum de 1/3 des emprunts (ou de la dette nationale ?) tout en respectant une grille de répartition par état selon leur part dans la BCE. Progressivement certains verrous ont sauté (durées plus longues 10 ans et plus), emprunts semi publics (divers organismes d’investissement et de financement). Il en résulte deux faits principaux :

-1— Les états (et autres emprunteurs) doivent payer l’intégralité des intérêts et rembourser le principal à sa Banque Centrale Nationale (Banque de France agissant au nom de la BCE pour les Français) ; cela n’allège en rien la dette des états. Dans les premières années, la BCE au lieu de réduire son bilan suite aux remboursements, transférait leurs montants dans la masse du QE et l’augmentait.

-2— Les banques reçoivent des liquidités correspondant à la valeur des emprunts sur le marché financier secondaire : elles renforcent leurs liquidités et leurs moyens de prêter aux entreprises pour favoriser la « bienheureuse croissance ». La Part effectivement allouée à l’économie réelle reste inférieure à 15%, le solde de plus de 85% alimente la spéculation boursière, et aussi les nouveaux emprunts des états (pour au minimum rembourser la BCE).

Situation actuelle

La forte baisse de la bourse dépréciant des actifs bancaires, et la récession économique consécutive aux confinements avec arrêts de production et de consommation, affaiblissent les banques (comme en 2008) et les rentrées fiscales des états.

On ignore actuellement sous quelles conditions les 1100 Md€ que Madame Lagarde se propose de débloquer, -de créer— comme des QE pour maintenir un bilan équilibré de la BCE, ou comme des avances aux banques (remboursables ??) en hors bilan ! + Il se peut que la BCE utilisent les remboursements en cours des emprunts reliés au QE, non utilisés pour une poursuite du QE, pour alimenter progressivement la masse de 1100 Md€


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