Commentaire de Jean-Paul Tisserand
sur De la crise du coronavirus à la crise de la dette ?


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Jean-Paul Tisserand Jean-Paul Tisserand 27 avril 2020 10:24

@Spartacus
@Trelawney
Les « spéculateurs » et les « gens » dont vous parlez ne seront pas lésés, parce qu’ils n’existeront tout simplement pas ! Je suis conscient de la longueur et de la technicité, parfois, de ma tribune, mais avant de critiquer un texte il est bon de le lire. Je préconise (et c’est ma position depuis de longues années) un rachat et une conversion de la dette en titres à cent ans par les Banques centrales, chaque Banque centrale nationale de la zone euro procédant ainsi avec les obligations publiques de son propre Etat qu’elle a rachetées dans le cadre du programme d’assouplissement quantitatif. Il ne s’agit pas de keynésianisme, mais de résorption de la dette avec la détermination de ne plus revenir à une telle situation : Raymond Poincaré, qui a mis en oeuvre une politique un peu différente mais d’esprit comparable, n’était pas keynésien, huit ans avant la publication de la « Théorie générale... » de Keynes. N’était pas keynésienne non plus la Banque d’Angleterre qui, en plein XVIIIe siècle, résorbait ainsi la dette issue de la guerre d’Indépendance américaine, pendant que l’administration française s’enferrait dans des discussions avec les fermiers généraux : telle fut une cause majeure de la crise financière de la fin de l’Ancien Régime.
Quant aux obligations à cent ans, elles permettraient à l’Etat de rembourser chaque année à sa Banque centrale 1 % du montant principal de sa dette au lieu de 14 % aujourd’hui, puisque la durée moyenne des obligations françaises est actuellement de sept ans.


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