Commentaire de Hervé Hum
sur Lettre ouverte aux aveugles de la « gauche » française


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Hervé Hum Hervé Hum 10 mai 2020 00:32

@perlseb

Pourquoi ne pourraient t’ils pas bénéficier d’une augmentation annuelle en fonction de la quote-part attribué au loyer ? Pourquoi ils ne seraient pas compatibles, histoire d’arrondir les visions idéologiques de chacun ? Le calcul se moque de l’idéologie, on pourrait être d’accord avec ça.


Commencez d’abord par réaliser que votre attachement viscéral à la propriété immobilière relève de l’idéologie et tant qu’il en serai ainsi, vous ne pourrez pas raisonner en dehors du système actuel et ne ferez que discuter du niveau d’impôt, autrement dit, d’agir sur les conséquences et jamais sur les causes. Où comme le dit Bossuet, « Dieu se rit de ceux qui vénèrent les causes dont ils déplorent les conséquences ».

Pour votre question, pour la simple raison que c’est nourrir la création monétaire, non pas la monnaie-dette, mais la monnaie de thésaurisation, avec la recherche de l’intérêt qui va avec. Donc, le parasitisme qui va avec, celui là même que vous affirmez ne plus vouloir.

Dans la réalité physique, vous ne pouvez pas vouloir une chose et son contraire au même niveau, vous devez choisir l’un ou l’autre. Dans votre imaginaire, vous pouvez ce que vous voulez, il n’y a aucune limite, mais pas dans la réalité.

De là, vous refusez de voir que la seule raison d’être de la propriété est le profit qu’on peut en tirer, en aucun cas l’usage seul qui n’implique pas la propriété.

Non, une dette se biffe, avec une procédure auprès de la banque de France.

Non, car la procédure consiste bel et bien à créer de la monnaie pour le montant de la dette irrécupérable. La preuve est élémentaire, elle réside dans le simple fait que la partie créance émise ne peut plus être récupéré et donc, continue de circuler. Bref, vous ne pouvez pas aller voir les bénéficiaires de l’argent lié au crédit pour leur dire de rendre l’argent reçu, qu’il s’agit d’une erreur, vous ne pouvez le demander qu’à l’emprunteur.J’ai écris que l’autre solution consiste dans la faillite de la monnaie, mais il existe une autre alternative, celle de collecter l’impôt et de détruire l’argent plutôt que de le remettre en circulation. Sans cela, personne ne détruit son argent volontairement !

Imaginons un investisseur, public ou privé, se lancer dans un projet, avec fort crédits, donc s’achetant un travail futur qui n’aboutit pas, propager de mauvais emprunts ; Bref, un irresponsable.

Est-ce que tout le monde doit payer par une monnaie fondante son incapacité ?

Encore une fois, vous ne pouvez pas raisonner une économie fondée sur la responsabilité économique ou immobilière, avec le même mode de raisonnement actuel fondé sur la propriété économique, sans qu’il soit biaisé.

Dans le cadre d’une économie fondée sur la responsabilité individuelle et collective, la distinction public et privé n’est plus la même, car la recherche du profit et du risque lié aux pertes ne fonctionnent plus pareil. Le processus de création de marchandise n’est plus du tout le même, en fait, la relation est totalement inversée. C’est d’ailleurs ce genre de relation inverse qui se développe (appelé « financement participatif »), mais avec ses limites liées au fait du système actuel. Par exemple, la création d’un nouveau produit se fait par appel public où donc, par la publicité sur le projet et non sur le produit fini. Le capital est emprunté directement auprès des travailleurs et eux seuls en tant que producteur/consommateur (sauf pour ceux qui sont empêché de produire où c’est le principe de la mutualité de l’assurance qui commande). Autrement dit, le consommateur achète le produit avant sa phase de création par ce qu’on appelle préemption en engageant son propre temps de travail en tant que producteur et pas forcément directement sur le produit. Le niveau de production évoluant donc en fonction de la demande et où la fin d’une production ne pose pas plus de problème.

Bref, le risque est toujours assumé par ceux là seuls qui s’engage dans un projet d’ordre privé, mais par le principe de l’indivisibilité du producteur/consommateur. Qui reste toujours sur le même principe de la création monétaire en tant qu’équilibre créance/dette ou droit/devoir, alors que dans le système actuel et notamment avec le principe de la propriété immobilière locative, il n’y a pas indivisibilité de la créance/dette, mais séparation où le propriétaire peut donc accumuler la partie créance et le locataire la partie dette. Et votre idée d’augmentation annuelle n’y change absolument rien, car cela consiste exactement à permettre cette accumulation de la créance par le propriétaire et de la dette par le locataire, car cela nécessite obligatoirement de faire tourner la planche à billet, qui n’est pas de la monnaie-dette.

C’est que le principe du profit lié à la propriété est inviolable, sauf à être détruit, implique un seul sens de circulation de la monnaie,du travailleur vers le propriétaire.La seule chose qu’une politique économique peut faire, c’est agir sur la vitesse d’accumulation via l’impôt,mais en aucun cas l’arrêter ou l’équilibrer, car cela signifie la fin de la propriété en tant que telle où vous pouvez en garder le mot, mais plus le sens. Tout comme la reine d’Angleterre conserve le titre de souveraine, mais sans plus en avoir les attributs réels, seulement symbolique !


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