Commentaire de Octave Lebel
sur COVID-19 - Petit manuel d'« Ingénierie de la peur »


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Octave Lebel Octave Lebel 17 mai 2020 14:45

L’après COVID. Le contrôle de notre avenir à nouveau dérobé ?

Merci pour ce texte très instructif et très riche d’informations et d’analyses.

Ce qui est intéressant à observer, me semble-t-il, c’est le sang-froid global de nos concitoyens dans un contexte difficile pour notre pays. 8000 décès en Allemagne et 27000 chez nous, cela aurait pu relever de la sidération collective. Nous pouvons imaginer ce que cela signifie pour ceux directement touchés, les personnels de soins et santé et tous ceux volontaires pour assurer le quotidien du pays.

Sans parler de l’impact économique du confinement subi dont on pense bien que cela ne favorisera pas un partage spontanément plus équitable des richesses disponibles et créées ni un progrès des droits et acquis sociaux. Beaucoup retiennent leur souffle. D’autres préparent déjà la justification et la mystification de ce qui s’est passé et de ce qu’ils prévoient de faire.

La réserve et la méfiance sont grandes comme l’a signalé le directeur d’IPSOS Brice Teinturier malgré la pression morale et la pression de conformité distillées par les médias qui ont entretenu aussi quelques soupapes de décompression et de libre expression en bons professionnels de la propagande. Il est difficile d’éradiquer les interstices de libre-expression et ils savent que ce serait en même temps contre-productif. Reconnaissons aussi qu’ils ont eu un véritable rôle d’information pratique et d’entretien du lien social qui leur revient particulièrement dans ce type de contexte. Avec plus ou moins de bonheur. Infantilisation et précipitation malheureusement sans surprise. Alimentation de la confusion trop souvent. Quelques trésors de créativité et d’authenticité. La vie déborde toujours.

Sang-froid de nos concitoyens malgré maintenant l’impudence des publicitaires et de leurs clients qui se précipitent pour instrumentaliser nos comportements encore frais de fraternité, de solidarité, de résistance, nos aspirations au mieux être, pour continuer de marchandiser et conformer nos malheurs, nos joies, nos humeurs, nos besoins, nos rêves, nos désirs en les marquant avec impatience de leurs logos.

Je crois qu’une certaine crainte commence à travailler sérieusement ceux qui sont les bénéficiaires gourmands de ce système et qui l’entretiennent en voyant que malgré les moyens déployés, le harcèlement social, les épreuves rencontrées maintenant, nos concitoyens restent soumis par les contraintes du quotidien et de l’avenir proche mais lucides, solides, en état de réflexion et critiques. Je pense que cela rendra ces bénéficiaires encore plus déterminés, plus tacticiens et imaginatifs et finalement plus offensifs. Soyons vigilants si nous voulons que le contrôle de notre avenir ne nous soit pas une fois de plus dérobé.

La défiance installée envers les médias (75% de défiance selon l’enquête annuelle de l’agence Reuters) et un piégeage de plus en plus difficile lors des rendez-vous électoraux qui sont devenus de véritables parties de chasse à l’électeur (montée des abstentions, votes nuls ou blancs) me semble en témoigner.

Nos concitoyens sont bien conscients d’être le moteur, l’énergie et l’esprit du pays mais ont du mal à discerner comment sont agencées les défaillances du système actuel et quelles pourraient être la cohérence et la solidité des types d’organisation dont notre pays a besoin pour son fonctionnement démocratique, économique et social. La confusion est bien entretenue principalement par la puissance jamais vue et autant concentrée des médias actuels qui y ont tout intérêt. Les alternatives politiques ont du mal à se faire entendre, comprendre, démontrer leurs capacités à se réunir autour de propositions qui emporteraient la conviction. De plus en plus d’ingrédients plaident pourtant contre la résignation et le défaitisme. Le chacun pour soi sacre toujours le plus fort déjà installé. Ne baissons pas les bras.


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