Commentaire de Eric F
sur Les chiffres, les hommes et le virus


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Eric F Eric F 11 juin 2020 11:04

Il est tout à fait exact que les chiffres des différents pays ne seraient comparables que si on mesurait de la même manière, qu’il s’agisse du nombre de « cas avérés » (par ex. en France on ne dépistait que les malades déjà suspects de covid), du nombre de décès (notamment en cas de comorbidités : mort de crise cardiaque ou de covid ?). Si ce qu’on mesure est déjà disparate, les « prévisions » qui avaient été effectuées en début de crise l’ont été plus encore, entre les réductionnistes (moins qu’une grippette) et les catastrophistes (hécatombe).

J’ai été particulièrement intéressé par le paragraphe sur les disparités régionales en France, où le taux de mortalité est plus de 10 fois supérieur en Alsace que dans l’Ouest. Il semble que cela peut constituer l’une des justification du confinement, qui a enrayé la propagation vers l’Ouest, car si on extrapole à tout le pays les près de 1000 décès par million d’habitants des régions les plus touchées, on aurait eu 67 000 décès, donc plus du double (voire davantage car le confinement a aussi limité la contamination dans les régions les plus touchées).

Concernant la période de référence pour la surmortalité, il est normal de mesurer une épidémie à sa période d’activité intense, et tant mieux si elle a été relativement brève (on verra en fin d’année s’il y a des répliques).
En tout cas, les décisions de confinement plus ou moins sévère prises mi mars dans beaucoup de pays du monde l’ont été « à chaud » dans une sorte de panique mimétique, l’Italie reproduisant la Chine, puis étant suivie immédiatement de la France puis d’autres pays. Notons que certains pays ont fermé les écoles et différentes activités alors même qu’il n’y avait quasiment aucun décès (officiel) chez eux.

En résumé, on ne saura probablement jamais combien de décès ont été évités par le confinement, mais pas non plus quelle est la morbidité induise par ce confinement, dont celle induite par les effets économiques qui dureront plusieurs années -et il peut y avoir décrochement irrattrapable de certains pays-.


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