Commentaire de Surya
sur De la théocratie à la démocratie laïque


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Surya Surya 6 juillet 2020 17:38

Si l’on dit : « la CIA a financé le Dalai Lama », c’est la CIA que l’on blâme pour ses agissements.

.

Si l’on dit : « le Dalai Lama a été financé par la CIA », comme le fait Libération, alors c’est le Dalai Lama qu’on blâme, même pas la CIA !

.

Ça va au delà d’une simple différence grammaticale dans la façon de tourner la phrase...

.

Pourquoi est-ce lui personnellement qu’on blâme, dans cette histoire, et non la CIA qui, pourtant, s’est servi de lui, même pas pour venir en aide au peuple tibétain, mais juste pour déplacer des pions sur l’échiquier international... mystère.

.

Soit Libération a des journalistes totalement idiots de blâmer le Dalai Lama au lieu de la CIA elle même, alors que son but n’était que de libérer son peuple opprimé (lisez ce que les Chinois ont fait subir aux Tibétains si vous en doutez) soit ils n’ont même pas réfléchi à ça, à la façon de présenter les choses. Faut le faire, pour des journalistes, donc des gens qui utilisent la langue au quodidien et sont donc supposés en maîtriser toutes les subtilités ..

.

Et certains commentateurs d’Avox semblent eux aussi faire la confusion car je suis sûre que c’est la CIA qu’ils détestent, et pas le Dalai Lama.

.

Peut-être le Dalai Lama n’aurait-il pas dû accepter cet argent ? C’est si facile de dire ça... 

.

Ce que je retiens de lui, ce n’est pas cette histoire idiote de CIA, c’est ce qu’il a fait concrètement pour démocratiser les institutions tibétaines, ce pour quoi il a oeuvré, et c’est très bien décrit dans cet article, bien qu’il soit, comme d’habitude, très mal noté, de façon totalement injuste. 

.

Je retiens aussi, comme il est dit, l’incroyable profondeur de sa réflexion, on s’en rend d’ailleurs compte quand on le voit prendre le temps de réfléchir longuement pour apporter la meilleure réponse possible à une question qui lui a été posée (il le fait moins de nos jours me semble-t-il, probablement sous la pression des media qui l’interrogent, media qui laissent d’ailleurs rarement à leurs invités le temps de terminer la moindre phrase -ce que ça peut être exaspérant !)

Je retiens également sa tolérance envers toutes les croyances, son dialogue inter-religieux, sa sagesse, la justesse de ses propos, sa gentillesse, son amour de l’humanité (et certainement aussi des animaux puisqu’il est bouddhiste) et puis, bien sûr, ce que m’a personnellement apportée la lecture de quelques uns de ses livres. J’en ai d’ailleurs que je n’ai pas encore lus, il faudra que je m’y remette.

Je recommande en particulier les dialogues qu’il a eus avec Jean Claude Carrière (que j’adore), j’ai lu le livre il y a longtemps, il commence à dater un peu et n’est pas toujours facile à comprendre car c’est du très haut niveau, par moments j’ai eu du mal mais c’est génial. D’autres livres sont plus faciles.

.

@ Sylvain Rakotoarison

J’ai bien aimé les citations de votre article, celle avec le moustique, j’imagine bien le sourire jovial, voire même le grand éclat de rire, qu’il a dû avoir en disant ça. smiley


Voir ce commentaire dans son contexte