Commentaire de Yanleroc
sur Covid-19 et dexaméthasone : un scoop de la mi-juillet connu depuis mars ? Orage cytokinique et corticoïdes : on en parlait déjà en 2000…


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Yanleroc Yanleroc 23 juillet 2020 22:14

@Alcyon

Tu sais que ton FDP pourrait te coûter l’excommunication !?... Mais je ne suis pas comme ça, on a besoin de toi comme faire valoir en plus.

Tu sais que l’HCQ est de nouveau autorisée.. Ou pas !?.. Pourquoi est ce que ceux pour lesquels tu travailles l’autorisent après l’avoir classée comme substance vénéneuse ?.. Parce qu’ils sont paumés comme toi et obligés de reconnaître leurs erreurs !.. Mais toi tu es le dernier des Mohicans, version FakeNews en mode panique !!...

Après de nombreuses péripéties et entourloupes, l’Hydroxychloroquine ou HCQ est de nouveau autorisée, ça veut quand-même dire quelque chose !!

Covid-19 : la délivrance d’hydroxychloroquine est-elle de nouveau autorisée ?

Comme l’a remarqué un ex-médecin et blogueur, la limitation de la délivrance de l’hydroxychloroquine dans les pharmacies de ville pour les patients Covid-19 a pris fin le 10 juillet

Vous nous demandez : « Est-il exact que la chloroquine et l’hydroxychloroquine, ces médicaments dangereux en janvier, sont à nouveau autorisés pour certaines maladies depuis la mi-juillet… peut-être le 10 ? »

Vous écrivez que ces médicaments étaient « dangereux en janvier ». Vous faites vraisemblablement référence à l’inscription au début de l’année de la chloroquine et de son dérivé l’hydroxychloroquine sur la liste II des « substances vénéneuses », via un arrêté signé par la ministre de la Santé d’alors, Agnès Buzyn. Certains ont alors accusé le gouvernement de vouloir priver la population d’un remède potentiel au nouveau coronavirus. Comme nous l’écrivions à l’époque, le classement de l’hydroxychloroquine parmi les « substances vénéneuses » est l’aboutissement d’une démarche lancée il y a plusieurs mois par Sanofi, l’entreprise fabriquant le Plaquenil, seul médicament contenant de l’hydroxychloroquine disponible en France. Le classement sur cette liste signifie que le médicament ne peut être obtenu que sur ordonnance.

« La prescription de Plaquenil semble avoir été assouplie en catimini » Vous nous demandez si la chloroquine et l’hydroxychloroquine sont de nouveau « autorisées pour certaines maladies depuis la mi-juillet ». C’est le propos qu’on retrouve sur plusieurs blogs depuis quelques jours : « La chloroquine réautorisée en douce par [le Premier ministre] Castex », titre celui-ci, obtenant plusieurs milliers d’interactions sur Facebook, notamment dans des groupes favorables au professeur Raoult (grand promoteur de l’hydroxychloroquine). L’auteur cite comme source le Quotidien du médecin. Il renvoie en fait à un blog hébergé sur ce site, et tenu par un ancien chirurgien urologue, qui questionne en titre : « La prescription d’hydroxychloroquine élargie ? »

VOUS NOUS AVEZ DEMANDÉ : Quelles différences entre l’hydroxychloroquine et la chloroquine ?

Ce médecin a remarqué (par l’entremise d’un de ses lecteurs) l’existence d’« un arrêté pris le 10 juillet, publié au Journal officiel le 11 juillet » et qui comporte un article 36 ainsi rédigé : « L’arrêté du 23 mars 2020 prescrivant les mesures d’organisation et de fonctionnement du système de santé nécessaires pour faire face à l’épidémie de Covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire est abrogé. »

Or, constate l’urologue, cet arrêté du 23 mars comportait un passage restreignant la prescription de l’hydroxychloroquine. Puisque ce texte a été abrogé, ce médecin considère que « la prescription de Plaquenil semble avoir été assouplie en catimini par le gouvernement ».

De fait, la restriction de délivrance de Plaquenil (et donc d’hydroxychloroquine) dans les pharmacies de ville, qui datait de mars, a bien été levée au mois de juillet.

Restriction de la délivrance de l’hydroxychloroquine en mars On peut retracer le parcours législatif de l’hydroxychloroquine et du Plaquenil au cours des cinq derniers mois. Tout commence le 23 mars, avec un décret plusieurs fois mis à jour. Dans sa version du 26 mars, il comporte un article 12-2 autorisant, sous certaines conditions, la prescription d’hydroxychloroquine à des patients gravement atteints par le Covid-19 et hospitalisés.

A l’inverse, et c’est cet aspect qui a monopolisé l’attention de ses détracteurs, cet article 12-2 limite la délivrance de Plaquenil en ville (hors des hôpitaux). En effet, il dispose : « La spécialité pharmaceutique Plaquenil, dans le respect des indications de son autorisation de mise sur le marché, et les préparations à base d’hydroxychloroquine ne peuvent être dispensées par les pharmacies d’officine [de ville, ndlr] que dans le cadre d’une prescription initiale émanant exclusivement de spécialistes en rhumatologie, médecine interne, dermatologie, néphrologie, neurologie ou pédiatrie ou dans le cadre d’un renouvellement de prescription émanant de tout médecin. »

VOUS NOUS AVEZ AUSSI DEMANDÉ L’hydroxychloroquine a-t-elle surtout été utilisée par les plus riches ?

Dit simplement : les patients habituellement traités avec de l’hydroxychloroquine y avaient toujours droit. Quant aux patients Covid, ils pouvaient se voir prescrire de l’hydroxychloroquine par leur médecin… mais cette prescription ne devait pas leur permettre d’obtenir le médicament en question dans leur pharmacie.

C’est ce que nous écrivait la direction générale de la santé (DGS) il y a plusieurs semaines, au sujet de cet article 12-2 : celui-ci « inscrit l’hydroxychloroquine en ville comme à prescription restreinte par les spécialistes. En pratique, rien n’empêche un médecin [généraliste] de prescrire ce qu’il souhaite (libre prescription garantie). Néanmoins, le garde-fou est le pharmacien qui, lui, n’a pas le droit de délivrer un médicament à prescription restreinte si le prescripteur n’est pas habilité ».

De décret en décret Ces nouvelles règles sont donc entrées en vigueur à la fin du mois de mars. Deux mois plus tard, à la fin du mois de mai, l’animateur de CNews Pascal Praud remet le sujet sur la table. Il est persuadé que cet article 12-2 a été abrogé le 11 mai, et donc que la délivrance de Plaquenil est de nouveau libéralisée. Il a raison sur l’abrogation du décret, mais tort sur la fin de la limitation de délivrance, vous expliquait alors CheckNews.

En effet, le décret du 23 mars est presque intégralement abrogé par l’article 26 d’un décret du 11 mai, le 2020-545. Toutefois, celui-ci maintient le texte de loi (l’article 12-2 du décret du 23 mars) en vigueur, puisqu’il le reproduit à l’identique dans son article 17.

Pour compliquer encore un peu le suivi, ce décret du 11 mai (2020-545) est lui-même abrogé… par un autre décret daté du même jour, le décret 2020-548, publié dans le Journal officiel du 12 mai. Mais là encore, le fameux texte limitant la délivrance de l’hydroxychloroquine en ville garde force de loi, puisqu’il est de nouveau reproduit à l’identique à l’article 19 du décret 2020-548.

Fin de la prescription aux patients hospitalisés Ensuite, l’article 19 de ce deuxième décret du 11 mai (2020-548) est lui-même abrogé par un décret du 26 mai, paru au Journal officiel du 27. Une fois n’est pas coutume, dans ce même JO, un arrêté vient reproduire le fameux texte limitant la délivrance de Plaquenil dans les pharmacies de ville. Notons que seuls les paragraphes de l’article limitant la délivrance de l’hydroxychloroquine sont reproduits. En effet, les premiers alinéas de l’article, qui ouvraient la porte à une prescription de cette molécule pour des malades Covid hospitalisés, disparaissent.

Le comble ? Cet arrêté de la fin du mois de mai maintient le texte limitant la délivrance de la molécule en l’inscrivant presque là où il est apparu au départ : dans l’arrêté du 23 mars, en créant un article 6-2 - alors qu’il se trouvait initialement dans le décret du 23 mars (l’arrêté et le décret ayant été publiés dans le même JO du 24 mars).

Contactée sur ce quasi-retour à la case départ, la DGS explique : « Tant que l’hydroxychloroquine pouvait être prescrite comme traitement pour les « patients Covid » [en l’occurrence les hospitalisés en situation grave, ndlr], elle devait figurer dans un décret en vertu de la loi. Dès lors que la prescription à ces patients spécifiques a été supprimée le 26 mai, ce traitement redevenait un traitement classique pour des « pathologies non-Covid », d’où le transfert des dispositions restantes [la limitation de la délivrance en ville] du décret vers l’arrêté. »

« Retour au droit commun » Depuis la fin du mois de mai, il n’était donc théoriquement plus possible (hors protocoles de recherche) de prescrire de l’hydroxychloroquine à des patients Covid, même hospitalisés. Et la restriction de délivrance dans les pharmacies de ville aux patients Covid était toujours en vigueur.

Ce gymkhana législatif s’est achevé le 10 juillet, avec la parution d’un arrêté qui, dans son article 36, abroge l’intégralité de l’arrêté du 23 mars.

Depuis, « cette prescription fait retour au droit commun », commente la DGS. L’hydroxychloroquine peut donc être prescrite dans le cadre de son autorisation de mise sur le marché (AMM), c’est-à-dire en respectant ses indications habituelles (comme pour le lupus érythémateux, la polyarthrite rhumatoïde…). Ou alors être prescrite hors AMM, « sous la responsabilité du médecin au vu des données acquises de la science, (qui, à ce stade, ne font apparaître aucun bénéfice de ce traitement contre le Covid-19) », nous écrit la DGS.

Fabien Leboucq


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