Commentaire de eddofr
sur Les Syndicats pensent toujours qu'ils vont gagner


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

eddofr eddofr 2 novembre 2020 13:22

Vous écrivez « les syndicats pensent toujours qu’ils vont gagner ».

Comme si les « syndicats » étaient une entité pensante, « ex-nihilo ».

Les syndicats ce sont des syndiqués.

Et les syndiqués, ceux qui cotisent et agissent, sur leur temps de délégation, au sein de leur entreprise pour défendre tant bien que mal les intérêts de leurs collègues, ceux-là sont certains de perdre, de tout perdre, à plus ou moins brève échéance.

Les syndiqués n’ont aucune illusion, ni sur leurs « représentants », ni sur leur capacité à négocier, ni sur leur capacité à mobiliser, ni sur leur capacité à syndiquer.

Vous croyez vraiment qu’on ne se rend pas compte, qu’on est que 4 000 sur ce « putain de boulevard » quand il faudrait être 400 000, simplement pour être entendu, autrement que comme un épiphénomène folklorique ?

Vous croyez vraiment qu’on ne se rend pas compte, en CSE ou en négociation que notre direction nous propose un accords qu’elle appliquera, de toute façon, au besoin unilatéralement si on ne le signe pas.

Les syndiqués se rendent bien compte que le concept même de revendication collective n’est plus à la mode.

Les syndiqués se rendent bien compte que les nouvelles génération ont été formatées à l’individualisme et au « moi d’abord et quoi qu’il en coûte » (aux autres).

Les syndiqués mènent un combat d’arrière garde, essayant de retarder autant que faire se peut l’inévitable disparition du droit du travail, l’inévitable disparition d’un droit opposable aux pouvoirs (tous les pouvoirs quels qu’ils soient).

Le droit est une limite imposée par la collectivité aux pouvoirs individuels.

Sans collectif, il n’existe pas de droit. Et le collectif est mourant, s’il n’est pas déjà mort.


Voir ce commentaire dans son contexte