Commentaire de velosolex
sur Justin Trudeau pour une liberté d'expression qui ne fait pas de vague


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velosolex velosolex 2 novembre 2020 16:38

@gruni
Emettre des réserves sur la façon dont on transforme ces caricatures au gout douteux et à la charge explosive certaine, en symbole de liberté d’expression me consternait déjà avant, indépendamment des événements.
D’abord, cette liberté n’a de sens que conjugué avec la responsabilité, et en rapport avec l’autre, le respect de sa culture, ses objets sacrés. La religion sans aucun doute en France peut être moqué, mais tant que c’est la catholique. Charlie Hebdo ne s’est pas gêné à ce sujet pendant toutes les années 70. C’était pas trop difficile de tirer sur cette ambulance !.. Mais on connaissait le terrain. Le notre !
C’est pas les curés qu’auraient pu lancer des fatwas. On s’en félicitera. Autre chose sous l’ancien régime. Le chevalier de la Barre sera torture et décapité pour cela il y a un peu plus de deux siècles.
La pénalisation pour offense au chef de l’état par contre, a été supprimé il y a seulement six ans. On voit donc que même si la loi autorise, c’est un sujet qui reste clivant, et susceptible de conséquences, tant les mentalités ne se rangent pas immédiatement du coté législatif. Au début du vingtième siècle, les injures dans les journaux envers les hommes politiques étaient monnaie courante. Les lois contre la diffamation ont mis de l’ordre. On pouvait sans se faire poursuivre dire qu’un tel méritait un couteau planté entre les deux épaules, au nom de la liberté d’expression. C’était ainsi qu’on a tué Jaurès avant le crime.
Le hiatus vient que de droit au blasphème, dont le caractère obligatoire n’est tout de même pas mentionné, est uniquement franco français.
Bref nos normes ne sont pas exportables. Entre le droit national, et l’intelligence universelle, à l’époque des réseaux, il nous faut choisir au mieux ce qui n’est pas susceptible de nous envoyer dans le décor, et l’incompréhension, avec l’affirmation d’un principe ethnocentré, lancé comme une sorte de défi.
L’intelligence, c’est de comprendre, pas de s’arc bouté. Nous croyons être dans la modernité. Mais se dire moderne, avec sa définition propre, c’est se condamner soi même à une certaine restriction d’esprit.
Je n’ai pas de conseil à donner aux profs, car leur boulot est très difficile, dans certains territoires, mais il me semble qu’il ne faut pas travailler aux forceps, mais plutôt donner des éléments d’histoire susceptibles à ce que chacun réfléchisse, fasse son chemin à sa façon. Si l’on veut faire de l’école un sanctuaire, il est important de prendre de la distance avec tout ce qu’offre l’actualité immédiate, mais de s’attacher aux couches de sédimentation. 


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