Commentaire de Legestr glaz
sur Covid19 - Campagne de vaccination extraordinaire dès janvier


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Legestr glaz Legestr glaz 23 novembre 2020 19:30

@gruni

L’affaire des masques est un parfait modèle de la manipulation des masses.

Vous voulez en savoir davantage ? Vous semblez fustiger les « Français » en leur posant une certaine étiquette mais il ne s’agit pas de ça. Il s’agit de psychologie sociale et de neurosciences. Les failles humaines ont été exploitées dans cette affaire des masques sanitaires.

« La soumission librement consentie » comment ça marche ? Beauvois et Joules l’expliquent longuement dans leur livre. Cela ne tient pas du hasard, et non, ni davantage du « caractère » des Français ! 

Dès le début de l’épidémie de SARS-COV2 tous les intervenants gouvernementaux se sont exprimés face caméra pour dire que les masques n’étaient pas utiles en population générale. Ce fut le cas d’Agnès Buzyn, puis d’Olivier Véran, de Jérôme Salomon, d’Edouard Philippe, de Sibeth N’diaye. Bref, sur « l’inutilité » des masques il y avait un consensus total gouvernemental. Et c’était la vérité scientifique de ce moment là, qui n’a guère été renversée entre temps par d’autres études. Mais que s’est-il passé alors ?

Une campagne médiatique invraisemblable s’est déclenchée dans tous les médias pour faire comprendre aux Français que le gouvernement n’avait pas assez de masques pour tout le monde, que la gestion des stocks avait été lamentable, que cette pénurie était pénalisante pour les Français. Les médias de masse ont déroulé cette information jusqu’à plus soif. Cela s’appelle dans le jargon de la psychologie sociale : l« effet de simple exposition ». 
Il n’était pas nécessaire d’expliquer en quoi un masque pouvait être utile, il suffisait de répéter, de rabâcher que la France en manquait, pour faire germer l’idée qu’ils étaient utiles, même si cela restait faux, comme le disaient les membres du gouvernement. Ils « cachaient » probablement quelque chose, c’était « évident ». 

Les Français se sont donc mis à « réclamer » des masques à corps et à cris, hurlant au scandale de la pénurie. Ils ont ainsi fait un pas déterminant dans le sens de ce que « Beauvois et Joules » appellent « l’acte engageant ». 

Lorsque les masques ont été enfin disponibles, les Français, sans toujours chercher à comprendre leur utilité, ont accepté « librement » de les porter. La « soumission librement consentie » fonctionnait. L’effet de simple exposition avait porté ses fruits. 

Et aujourd’hui, c’est une autre faille humaine qui est à l’oeuvre : la dissonance cognitive ! Impossible de faire marche arrière dans cette affaire de masque et de reconnaitre qu’ils sont inutiles en population générale, parce qu’il serait alors question de remettre en cause ses croyances, ce qui est douloureux et coûteux au plan individuel.

D’autres pays n’ont pas fait appel aux médias de masse pour « embrouiller » l’esprit de leurs ressortissants. Généralement les pays dans lesquels la population est assez docile. Mais on voit bien, en Allemagne par exemple, les immenses manifestations anti-masques, parce que les Allemands se sont véritablement informés sur l’utilité des masques en population générale. Ils n’ont pas été soumis au tire de barrage de leurs médias de masse sur la pénurie de masques. 

L’effet de simple exposition est le phénomène qui fait que la probabilité d’avoir un sentiment positif envers quelqu’un ou quelque chose augmente par l’exposition répétée à cette personne ou à cet objet. Autrement dit, plus nous sommes exposés à un stimulus (personne, produit, marque, musique, odeur, etc.), plus il est probable que nous l’aimions ou l’apprécions. Il est à noter que ces préférences ont lieu sans qu’il y ait eu interaction avec le stimulus, ni réflexion de la part du sujet, d’où l’expression « simple exposition ».

http://www.toupie.org/Biais/Biais_simple_exposition.htm

Amener quelqu’un à faire en toute liberté ce qu’il doit faire est finalement moins compliqué qu’on ne le croit. Il existe aujourd’hui une somme impressionnante de connaissances scientifiques sur lesquelles on peut s’appuyer pour influencer les gens sans même qu’ils s’en rendent compte. Évidemment, cela s’appelle de la manipulation. Mais, qu’on le veuille ou non, la manipulation peut être mise au service des causes les plus sombres comme des causes les plus nobles.
Les stratégies de
soumission librement consentie qui relèvent de la psychologie de l’engagement (Kiesler, 1971) apportent un éclairage intéressant sur ce point. En lieu et place de la contrainte formelle (code de conduite) et de la communication tendant à convaincre de son bien-fondé, les stratégies de soumission librement consentie proposent d’étudier, d’un point de vue théorique, les conséquences des actes engageants sur le plan des attitudes (changement, consolidation) et des comportements à venir (stabilisation de l’acte et production de nouveaux comportements) (Joule et Beauvois, 1998 ; Girandola et Joule, 2008).


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