Commentaire de microf
sur Deux ou trois choses encore sur De Gaulle


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microf 24 novembre 2020 21:45

@jakem
Francafrique ( suite )Texte par :

Laurent Correau

« Réseaux Foccart »

Parallèlement à ces collaborateurs officiels, Jacques Foccart s’appuie sur un réseau plus secret, jusqu’à la limite de la légalité républicaine. Et notamment ce que Foccart lui-même appellera des « circuits courts ». Il place auprès de certains chefs d’Etat amis de la France des collaborateurs qui deviennent leurs conseillers politiques et doivent faire la navette entre Paris et le continent.

Le plus influent de ces ambassadeurs de l’ombre sera probablement Jean Mauricheau-Beaupré, ancien résistant, activiste à la veille de la prise de pouvoir du général de Gaulle et qui se recycle dans les actions de renseignement au bénéfice de Foccart. Il est envoyé auprès de l’abbé Youlou à Brazzaville entre 1960 et 1963. Et il trouvera un nom pour cette méthode du circuit court : « la petite équipe ». Ces réseaux sont officieux, mais ils sont parfois couverts par des contrats de coopération sollicités par des chefs d’Etat africains."

La politique de la France dans cette Afrique post-indépendance utilise un dernier levier d’action : les mercenaires. Foccart les utilise, au mépris des règles, pour pouvoir agir au-delà des limites de la diplomatie républicaine. « Pour Foccart, explique Jean-Pierre Bat, les mercenaires n’ont officiellement pas de place. Dans les faits, il sait très bien qu’il leur attribue un espace spécifique, qui consiste à être une force de frappe, non reliée officiellement à la France, mais qui lui permet d’avoir une sorte de droit de regard, d’ingérence ou d’action militaire dans des territoires en crise. Lorsque l’armée française ne pourra pas intervenir, on pourra avoir recours à des mercenaires qui pourront assumer une part totale d’illégallisme d’Etat.  »


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