Commentaire de Nicole Cheverney
sur De Gaulle et la « blitzkrieg », un mythe français


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Nicole Cheverney Nicole Cheverney 31 décembre 2020 20:39

@Olivier

Bonsoir, merci de m’avoir répondu. En quelques lignes on ne peut pas développer en détail, les raisons multiples qui ont causées la défaite drançaise, que Jacques Chastenet, historien a intitulé : « le Drame final ». D’abord, le plan allemand a déjoué les prévisions du haut commandement français qui avaient garni de troupes, le secteur jouxtant la plaine belge qui n’était pas sécurisée par des ouvrages de défense. Nous, nous misions sur la ligne Maginot ! Les Allemands, ont misé sur le passage en Belgique, plan tardif fin septembre 1939. Après la campagne de Pologne. Bien que l’Oberkommando était dans l’expectative. Mais Hitler, pressé, pense à « occuper après des attaques massives le terrain belge, hollandais, faire en même temps une guerre aérienne et navale contre l’Angleterre et de former un glacis couvrant l’accès du bassin de la Ruhr ». 

L’Oberdommando élabora donc un plan inspiré du plan Schlieffen  1914  La seule différence, c’est qu’avec ce plan, ce mouvement tournant engloberait cette fois, la Belgique et les Pays-Bas. Après diverses controverses sur ce plan par le haut-commandement allemand, (Généraux Manstein et Guderian), ce plan est adopté, avec modifications, ainsi que les directives d’Hitler. Ce sera la grande percée en direction de Sedan, mais elle ne sera pas exécutée isolément et avec toutes les forces cuirassées ; 7 Panzedivisionen seulement, sur 10, lui seront affectées. Opération conjointe à travers la Hollande et la Belgique, pour pousser vers l’Ouest. Mais les Ardennes sont un terrain difficile et très forestier.
Pendant que se met en place ce plan ambitieux, nous avons, en France un général Gamelin qui veut imposer l’adoption d’un plan où s’opérera la jonction de l’armée française avec l’armée belge et néerlandaise, ce que prévoyait exactement Hitler. 
Les forces en présence : 
En France : 95 divisions, dont 86 d’infanterie, 3 de cavalerie portée, 3 légères mécaniques et 3 cuirassées. Les Anglais ont 9 divisions d’infanterie et 1 division légère mécnaique. 3 groupes d’armées disposées entre la mer du Nord et la frontière des Alpes. 

En face, Les forces allemandes : 2 750 000 hommes, 117 divisions dont 10 cuirassées (Panzerdivisionnen), leur dispositif est du nord au sud avec Groupe d’armée B, (Von Bock), groupe d’armée A (Von Runstedt), Groupe d’Armée C (Von Leeb). 

En face d’eux, une « faible charnière de forces alliées », où les Français ont à leur disposition 11000 pièces allant du 75 au 280. Seulement, le haut-Etat-Major français misait, comme en 14/18, sur un front stabilisé (front continu). Les Allemands, eux, sont extrêmement mobiles et se déplacent à grande vitesse. Hitler veut un guerre totale et il n’a pas lésiné sur les moyens. 

Question armement, les ateliers français ont travaillé depuis quelques mois seulement :
et ont fabriqué 2285 chars (dont 1593 d’infanterie et 692 de cavalerie), les britanniques en ont 289 (légers) soit un total de 2574. Les Allemands en ont 2600 opérationnels immédiatement. 

De Gaulle préconisait 500 chars, alors que nous en possédions 180 par division, éparpillés un peu partout sur le territoire. L’entraînement est rudimentaire. La France, par contre misait sur son aviation. 
Ce chiffre de 500 étant lui-même dérisoire face à la force en face.

Ce qui a pu faire la différence, c’est la main-mise d’Hitler sur l’armée allemande, (il détestait la caste arrogante des officiers supérieurs issus de l’Aristocratie), l’autorité est concentrée en presque totalité entre ses mains. La toute puissance qu’il s’est octroyée dès le début, lui permettra d’avoir toutes les cartes en mains. 

En France, nous avions les éternels militaires de haut-rang, qui ne manquaient pas d’intelligence, pas d’intuition, mais fuyants, et terriblement dépendant de la caste parlementaire occupée non pas à fourbir les armes devant le danger que représentait Hitler, mais à consolider leur petit confort politique. Il faut être très sévère sur le jugement que nous devons pouvons porter sur ces hommes-là. Et nous en avons eu de beaux exemples de pleutrerie, d’abord Gamelin, puis Weygand qui ne fut pas le pire, mais au-dessus de lui, la politique le rattrapait. Non, le combat ne pouvait être égal.
Cordialement. 


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