Commentaire de Étirév
sur Algérie : ce Chachnaq de la mémoire qui dérange l'idéologie islamiste
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Les Touareg sont le résidu d’une race qui a conservé les lois de
l’époque matriarcale. On les trouve dans les profondeurs du Sahara où ils
forment une aristocratie qui a conservé ses caractères natifs et ses antiques
institutions sociales. Ils sont de véritables archives vivantes, du plus grand
intérêt pour nous, puisqu’ils sont une confirmation de l’histoire vraie que
nous nous efforçons de restituer, un lambeau conservé de cette antiquité
disparue, une preuve vivante et agissante de ce que fut le « Régime primitif ».
M. Barth, qui a consacré cinq années à l’exploration du pays des Touareg, nous
a révélé cette fière aristocratie du grand désert, qui a continué à vivre comme
vivaient les primitifs il y a des milliers d’années et qui n’a pas laissé
entamer ses antiques institutions par l’Islamisme qui l’a dominée sans la
convertir.
Il y a là une mine inépuisable pour la science de l’histoire.
La race Touareg s’appelle elle-même imohar, imohagh, imochar, imageren, imaziren,
suivant les tribus, ce qui veut dire en langue sémitique : les hommes de race
pure.
Rapprochons imohar de immolar ;
fonction mystérieuse du sexe féminin, souvent mentionnée chez les Hébreux, et
rapprochons aussi i-mageren de Maga, Maya ou Maja.
Le régime des castes est la loi sociale des Touareg, et la Dualité
sociale le trait dominant de leurs institutions.
En effet, le dualisme sexuel ne peut que créer un dualisme social. Il existe
partout, du reste, mais chez les Touareg il est basé sur la vraie loi des
sexes. La Femme occupe la place que lui donnent ses facultés naturelles, et
c’est cela qui étonne les hommes parce que, dans les sociétés masculines, on a
violé la Nature en renversant cette loi des sexes. Les femmes sont les majores,
les majeurs (de maja), les hommes sont les minores, les mineurs, les minimes,
d’où ministres.
Dans ce régime Touareg, la femme a gardé les privilèges de son sexe, elle
exerce ses droits.
L’homme est considéré comme l’être qui a besoin d’être guidé, celui qui doit
recevoir ses inspirations, qui doit être suggestionné.
Telle était la base de toute la grande civilisation antique. Partout avait régné le Droit naturel, avant l’invasion des masculinistes qui renversèrent le régime primitif des castes et toutes les institutions matriarcales, tout en refaisant les castes sur un plan masculin (dans lequel le prêtre prend la place de la Femme) et la société sur le Droit de l’homme substitué au Droit naturel, au Droit de la Femme.
L’histoire des Berbères remonte dans la nuit des temps. Les
auteurs grecs et latins ont connu les Berbères dans la contrée des Somalis et
sur les bords de la mer Rouge.
Les écrivains arabes relèvent l’existence de ce peuple, bien avant l’invasion
de l’Islamisme sur les bords du Nil, sur la lisière nord du grand désert et le
long de la côte méditerranéenne, depuis le Fezzan jusqu’à l’Atlantique.
Aujourd’hui nous les retrouvons formant trois groupes bien distincts : en
Algérie, les Kabyles ; au Maroc, les Chillouh ; au désert, les Touareg, dont la
langue a chez tous le même fond, avec des variantes suivant les régions où elle
est parlée, ce qui fait que les Kabyles ne comprennent pas les Marocains et que
les Touareg ont un dialecte spécial connu sous le nom de Tamalek.
Les Berbères appartiennent à une race intelligente. Ils ont tenu leur
place et joué leur rôle sur le théâtre des événements du monde.
La Genèse, dans son Xème chapitre de l’Ethnographie, en fait une branche des
Hamites, sœur des Mizraïm.
Le royaume de Méroé, dans les temps anciens, et un peu plus tard les royaumes
d’Axoum ou d’Abyssinie, reposent ethnographiquement sur un fond berbère.
Enfin, la portion de la race à laquelle l’appellation de Berbère est restée
plus particulièrement attachée, les Berbères de l’Atlas, qui se nomment
eux-mêmes Amazih, a glorieusement figuré dans les événements de l’histoire
romaine, de même qu’aux premiers temps de l’Islamisme. Plusieurs chefs
berbères, en Afrique et en Espagne, fondèrent des dynasties renommées qui ont
eu leur histoire dans Ibn Khaldoun.
Les hommes qui ont écrit l’histoire après la conquête masculine ont
volontairement laissé dans l’ombre tout ce qui pouvait faire retrouver le
régime antérieur. Ils n’ont pas voulu mentionner les régions où s’étaient
réfugiés les Touareg, et longtemps on crut qu’il n’y avait là qu’un désert de
sable, le fond d’une ancienne mer, mais tout cela a été mis à néant depuis les
explorations modernes…
(…)
La femme touareg