Commentaire de Octave Lebel
sur Notre école est devenue la cible privilégiée des islamistes


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Octave Lebel Octave Lebel 18 février 2021 18:44

@moderatus

Rien ne vaut une consultation du document ou une lecture de la synthèse.

https://jean-jaures.org//nos-productions/les-enseignants-de-france-face-aux-contestations-de-la-laicite-et-au-separatisme

Malgré tout, dans le cadre contraint d’un commentaire, quelques repères qui rendent justice au travail fait.

Le plan de la synthèse est riche d’enseignements et délivre les axes principaux du diagnostic sans surprise avec la prudence et le doigté que pratique la Fondation envers les institutions. Sans faire directement le lien avec la genèse, le développement du problème et les responsabilités politiques qui affleurent dans le constat.

 

I - Les chiffres clefs 

Des formes de séparatismes religieux diversifiées mais clairement identifiées.

Une nette différence dans la géographie des établissements dans les réactions autour de la cérémonie en l’honneur de Samuel Paty et de la question des caricatures.

II
- Une poussée générale du religieux.

Des enseignants sous la pression de la religion.

Des difficultés visibles sur tous les territoires.

Les jeunes professeurs un peu plus soumis aux difficultés que leurs aînés .

L’hommage à Samuel Paty, une illustration des problèmes actuels.

 

III
- Des enseignants face aux difficultés : entre sentiment de manque de soutien, autocensure et complaisance.

 

Les personnels de direction, destinataires d’un peu plus de la moitié des signalements faits par les enseignants.

Le sentiment d’un soutien incomplet face aux difficultés rencontrées.

Les personnels de direction trop complaisants pour un tiers des enseignants.

Une intériorisation des risques : l’autocensure en progression.

Il existe un regard professionnel critique sur les choix pédagogiques de Samuel Paty. "

La confiance dans la capacité de la hiérarchie à prendre en compte les difficultés rencontrées diminue au fur et à mesure que l’on s’élève dans la ligne hiérarchique. Qui n’a pas vu que le niveau politique national a quasi constamment minimisé le problème posé à partir de 1989 (affaire du foulard) sauf à la proximité d’une élection et de quelques réactions sans persévérance. Pas de vagues, pas de volonté politique suivie d’effets et de moyens associés. La chaîne hiérarchique ne peut que s’inscrire dans ce mouvement sans trop .Et le poids de la réalité quotidienne pèse alors sur l’enseignant et les équipes de direction. Et leur solitude.

Le phénomène s’étend tout en étant concentré dans certains établissements et territoires. Qui n’a pas vu que les pouvoirs politiques ont laissé ou contribué au développement de ghettos sociaux et ethniques. Que des sursauts ont eu lieu (Chevénement/Chirac-Borloo) puis l’élan abandonné au profit de chimères. Encore très récemment dans cette mandature qui se réveille sous l’événement et l’horizon d’une élection.

Du côté des enseignants qui sont les personnes les plus importantes de l’’Institution comme le sont les personnels soignants de l’hôpital, les plus jeunes sont en difficulté. Un président et sa majorité (Sarkozy ) ont cru bon mettre le temps d’un mandat leur formation méthodique et raisonnée entre parenthèses. Par ailleurs quand les plus hauts responsables minimisent voire cachent les problèmes, on peut s’attendre à ce que la formation initiale et continue soient peu vaillantes sur ces thématiques. La prudence et l’auto-censure sont alors des pis-aller.

Difficile de ne pas voir en creux les axes d’effort qui sont à notre portée dès lors qu’il y aura une réelle volonté politique et attention à toutes les composantes de notre société.

Cette étude contient bien entendu bien plus de richesses et de détails significatifs qui méritent le détour et réflexions en cette période qui nous conduit vers des élections de niveau national bien loin des « y a qu’à faut qu’on » obsessionnels avec ou sans modération des démagogues qui ne manqueront pas encore de donner de la voix sans surprise.

 


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