Commentaire de velosolex
sur Les « belles histoires » de l'oncle Jules


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velosolex velosolex 16 mars 2021 18:25

@Fergus
Michelet, c’’est un peu Méliès pour le cinéma. Les belles histoires de ceux qui suivront , comme celles des Spielberg, seront peut être racontées différemment, mais ils ne les auraient pas racontées s’il n’y avait pas eu Méliès. L’histoire est un processus d’accaparement, et de dépassement.
Pas de mise à mort ! Sinon on s’ampute d’une part d’intelligence au monde, et on renonce à comprendre les processus d’où nous venons. 
Tous ces historiens ne jouent pas dans la même catégorie, et dans la même systémie. Michelet est encyclopédique. Il s’attache au roman national et invente des concepts dont nous dépendons encore, comme les mythes de la renaissance, et du moyen age, indépendamment même de l’histoire, comme porteur de sens. 
Braudel lui dépasse l’histoire, et la met dans un ensemble : Ainsi la place qu’il accorde au bassin méditerranéen, comme espace géographique et civilisationnel, dans le temps long, au delà des faits et des hommes célèbres, qui compose le champ de l histoire traditionnelle. 
Quand à Duby, il s’attache surtout au moyen age, aux artisans, aux constructeurs, et aux raisons de leurs émergence. Comme la contingence des progrés agricoles, pour amener la capacité et la richesse suffisants à s’affranchir du travail , pour construire les cathédrales.
Personnellement c’est Duby qui m’a le plus marqué, mais je suis amoureux de « l’identité de la France » de Braudel, qu’il n’a pas eu le temps d’achever dans les années 80.
Je me demande quel regard il porterait maintenant, lui qui disait que le train avait plus fait pour l’unité du pays, que la révolution française. Maintenant que les services publics se décousent, il se pourrait bien que l’unité soit menacée. 
En tout cas je ne vois aucun intérêt de les mettre en compétition. Ils ne sont pas du même temps et ne font pas le même récit. Mais c’est pas leur convergence qu’on se fait une culture, et qu’on apprend à relativiser la modernité, qui parfois voudrait bien faire table rase, avant de retomber au deuxième sous sol


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