Commentaire de Mélusine ou la Robe de Saphir.
sur Gauche désunie, Gauche inutile, Gauche coupable


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Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 8 avril 2021 09:03

L’article ne passe pas : voici en résumé : 

Les situations de crise favorisent-elles le développement de la perversion dans une société donnée  ?

Toute crise est l’occasion pour un pervers narcissique de se présenter en sauveur. Les pervers narcissiques sont bien souvent des gens de pouvoir. Leur but dans la vie est d’accroître ce pouvoir, c’est ce qui les fait survivre, car ils n’ont pas d’identité. Ce fonctionnement extrême n’est qu’une caricature d’un fonctionnement de société, fondée sur la recherche de domination, qui aboutit à une sorte d’emprise d’une minorité sur la majorité, suivant le modèle de la prédation (cf. aussi notre glossaire).

Pourtant, qui dit domination ne dit pas forcément prédation  ?

La société patriarcale valorise certaines caractéristiques, dont le culte de la virilité. Elle est organisée autour de la compétition et la rentabilité à court terme. Précisément, dans notre société actuelle, on est dans ce mythe de l’éternelle croissance  : consommer plus, posséder plus, ce qui correspond à la pensée du pervers narcissique, qui veut toujours plus d’emprise, de pouvoir. C’est un modèle matérialiste, conquérant, où l’action est le seul moteur, au détriment de la pensée.

Comment le pervers narcissique devient-il ce qu’il est  ?

Parce qu’il a eu, dans son enfance, un parent – parfois deux –, qui l’a nié dans son identité. Ce parent voyait en lui l’objet à travers lequel il allait assouvir ses besoins narcissiques. L’enfant n’a pu alors développer son identité, il a été utilisé comme faire-valoir. Il a d’abord beaucoup souffert et, à un moment, a dit stop , et choisi le rôle du bourreau.

À quel moment s’opère ce changement  ?

À l’adolescence, période qui implique le remaniement de l’identité. Tous les pervers narcissiques que j’ai eus dans mon cabinet m’ont dit qu’à un moment, ils ont fait le choix du mal, pour se sauver. On parle ici de survie qui passe par l’identification à l’agresseur, le fameux syndrome de Stockholm.

Le pervers narcissique choisit-il de l’être  ?

Tous savent le choix qu’ils font. Mais ce dont ils ne sont pas conscients, c’est le pourquoi. Ils sont néanmoins conscients de la stratégie qu’ils mettent au point pour séduire et dominer.

Vous recevez, dans votre cabinet, des pervers narcissiques qui n’ont plus de proie. On peut s’extirper des griffes d’un pervers narcissique  ?

Ce qui maintient la victime sous emprise, c’est l’idée qu’elle va pouvoir aider le pervers narcissique. Ce sont souvent des victimes humaines, qui veulent changer quelqu’un – qui ne veut pas changer. Jusqu’au jour où il y a ce truc de trop…

Qu’est-ce qui fait le déclic chez la victime qui décide de quitter la relation  ?

Quand la coupe est pleine, c’est la fin de l’idéalisation. Je me suis intéressée à une approche psychocorporelle


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