Commentaire de Hervé Hum
sur John Rawls, Théorie de la Justice


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Hervé Hum Hervé Hum 7 mai 2021 10:48

article amusant !

si on s’en tient seulement à la logique, la justice repose sur le principe d’équité ou mérite personnel, mais cela interdit de facto que celui-ci puisse être exploité par autrui, car c’est la définition même du vol. Mais il faut bien avoir à l’esprit que la notion de justice n’a de sens que dans une communauté, qui commence par deux personnes et se finit par toute l’humanité, car il ne peut exister de communauté fondé sur la notion de justice que par les lois communes, sans cela, c’est la dictature de celui ou ceux qui détiennent le pouvoir et qui dès lors établiront des différents niveaux de justice selon la hiérarchie.

Pour l’exemple de la flute, sa construction se faisant à partir d’un matériau disponible en quantité infini et non essentiel à la survie, la justice veut qu’elle soit la propriété de Clara, qui peut la prêter, la vendre ou la donner comme bon lui semble. Maintenant, si Clara veut apprendre à jouer de la flûte, soit elle essaye par elle même, soit elle demande à Anne qui peut alors négocier un échange de bon procédé. Et si elle est décidément incapable de bien en jouer, devra alors faire appel à Anne pour profiter pleinement du son de sa flûte et sans doute finir par la lui donner. Car le travail de Clara ne trouve sa raison d’être que par son utilité et soit cela lui permet de renforcer le lien social, soit de le détruire. Idem pour Bob qui peut lui aussi négocier un service, ou simplement rester pour écouter, dans ce dernier cas, il profite du travail de Clara et du talent d’Anne, mais ne peut pas décider du moment, sauf s’il s’est fabriqué une arme et use de sa force pour imposer à Clara de lui donner la flûte et à Anne de jouer quand bon lui semble. C’est ce régime là qui domine la société capitaliste dite libérale, car reposant non pas sur le mérite personnel (qui interdit l’exploitation du mérite personnel au profit d’autrui), mais sur la propriété des moyens collectifs (qui seul permet l’exploitation du mérite d’autrui) et qui n’est possible que par la détention de la force au profit exclusif des propriétaires. Dans le cas présent, il faut donc savoir qui détient la force et comment il ou elle en use, car celui qui détient l’exclusivité de la force est par définition souverain face à ceux qui y sont soumis. Et par définition, le souverain décide de ce qui est juste ou non ! Dans une démocratie, c’est parce qu’on considère que c’est l’Etat qui est souverain, par définition impersonnel, qu’on parle de justice impersonnelle, non arbitraire, sauf qu’il n’en est rien, car cela ne peut être vrai que s’il n’y a pas de propriété privé sur les moyens de production, de la monnaie et de l’immobilier, sans cela, l’Etat est au service exclusif des propriétaires, qui sont les vrai souverains.

Bref, dans le monde capitaliste, il n’y a que les propriétaires qui sont libre, les autres étant leurs serviteurs et ne sont libre que de savoir pour quel propriétaire, maître ils vont travailler et céder tout ou parti de leur mérite personnel.


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