Commentaire de Pascal L
sur Laïcité : qui finance les lieux de culte en France ? Les contribuables !


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Pascal L 17 juin 2021 00:02

J’ai tenu la comptabilité d’une paroisse pendant plusieurs années et je peux certifier que pas un centime de recette ne provient de l’Etat ou d’une collectivité locale. Pour les catholiques, l’association cultuelle est au niveau du diocèse et tous les comptes paroissiaux sont consolidés à ce niveau. Il n’y a pas plus de financement de l’Etat ou de collectivités au niveau du diocèse. Pas même du Vatican qui a des diocèses bien plus pauvres à aider. 100% des recettes proviennent des dons des paroissiens (quêtes, denier du culte, kermesse). Pour ma paroisse, cela représente environ 300000€ dont les 2/3 vont au diocèse pour le salaire des prêtres et des permanents du diocèse, l’entretien et les impôts des bâtiments qui lui appartiennent (presbytères, églises construites après 1905...) et la solidarité avec les paroisses et diocèses pauvres. Dans le 93 par exemple, le diocèse vit de la solidarité des autres diocèses de l’Ile-de-France. Le tiers qui reste à la paroisse sert à l’entretien et les impôts des salles paroissiales, le salaire et les charges sociales de la secrétaire et de la femme de ménage, le chauffage et l’éclairage des églises sans isolation, l’entretien courant et encore la solidarité avec les voisins... Les finances sont obligatoirement équilibrées.

Une des deux églises de cette paroisse appartient à la commune qui maintient le monument en bon état. Ils s’arrachent un peu les cheveux avec les injonctions des commissions de sécurité car la législation sur la sécurité n’est pas adaptée à un monument du XIIIème siècle et l’Eglise est souvent remplie au-delà de sa capacité.

Il est important de noter que si la commune doit entretenir le bâtiment, c’est parce que l’Etat à confisqué toutes les ressources qui servait à cet entretien tout au long du XIXème siècle et toutes tendances politiques confondues. D’ailleurs en 1905, l’Etat pensait que l’Eglise Catholique allait disparaître, faute de ressources et que l’Etat allaient pouvoir instituer un culte à sa mesure dans les bâtiments libérés. Ce n’est pas ce qui s’est passé et la fin du concordat a rendu sa liberté à l’Eglise Catholique.


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