Le passe sanitaire est une jauge qui n’a jamais dit son nom. Elle fait baisser drastiquement la fréquentation des cinémas, restaurants et lieux de loisirs. Cette jauge joue au profit des vaccinés et des partisans du passe sanitaire (qui recourent aisément aux tests pour accéder à ces endroits).

Ce passe arrive trop tard, j’en ai peur. C’est un peu la scie que l’on vous tend quand la planche est déjà coupée et que c’est d’un autre outil dont vous avez besoin...Dès lors, on risque d’aller assez vite vers le couvre-feu et autres mesures plus strictes. Il faudra établir une analyse de type bénéfices-risques de ce passe qui, du fait de son application tardive, sera source de dérives et d’excès.

Cette pandémie aura produit autant d’effets néfastes sur la santé que sur la pensée. Celle-ci semble subir la tyrannie du climat général créé par le virus. Les excès sont des deux bords. Ce qui est excessif est extrêmement signifiant : il révèle les intentions profondes des prétendus défenseurs de la liberté, au sens romantique et donc inapproprié du terme, et celles des docteurs qui n’ont jamais daigné jeté un regard sur les principes fondamentaux de notre république et qui font des libertés publiques un sujet accessoire.

Longtemps absents des plateaux de télévision : les juristes. Seuls les médecins, politiciens et commentateurs médiatiques avaient voix au chapitre. J’en ai entendu de belles sur les atteintes aux libertés : « pourquoi ne pas interdire ou sanctionner… ? », « pourquoi ne pas rendre obligatoire puisque pour la ceinture de sécurité… ? Ces gens s’exprimaient sans aucune inhibition et sans aucun contradicteur connaissant le droit. Cela a donné l’impression que tout était possible dans notre pays  : »pourquoi ne pas supprimer le conseil constitutionnel ?" Les juristes ne sont apparus que très récemment avec la discussion du projet de loi. En attendant, combien de dégâts dans les têtes de nos concitoyens, ceux qui croyaient déjà, pour une partie, aux bienfaits d’une dictature de vieux généraux !