Commentaire de Christophe Claudel
sur Bernard au tapis – La fin d'un symbole de la Mitterrandie


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Christophe Claudel Christophe Claudel 6 octobre 2021 17:43

@Armelle


J’ai entendu comme vous ce coup de gueule outrancier et disproportionné du fils de Bernard Tapie incendiant en direct sur le plateau de CNews (ou de LCI) le député Pierre Lelouch, en l’accusant de salir la mémoire de son père disparu, lui « l’homme de la droite libérale », etc...

Tout ça parce que Lelouch avait osé risquer un bémol au milieu d’un de commisérations larmoyantes et unanimes envers le héros disparu. En rappelant une vérité pourtant évidente, à savoir que Tapie n’avait pas toujours été à la hauteur du point de vue social au moment du rachat de certaines entreprises, qui avait laissé sur le carreau des centaines voire des milliers de salariés licenciés. Un pavé dans la marre aux canards socialistes qui n’a pas été du goût du prince consort.

Et pourtant il faudrait être de bien mauvaise foi pour le nier. Et bien idiot pour souscrire encore à ce mythe du milliardaire social et philanthrope que la Mitterrandie et les médias nous ont vendu pendant au moins 2 décennies.

Je ne parle qu’en mon nom propre et non pour les personnes qui ont commenté cet article en suscitant votre indignation.

Je n’ai jamais rencontré Bernard Tapie ni eu affaire avec lui. Mais j’ai travaillé avec l’un de ses commissaires aux comptes, en tant que dirigeant d’une PME dont il était associé. J’ai aussi conseillé des dirigeants de PME et de grands groupes, notamment sur des questions stratégiques liées au rachat d’entreprises. Et engagé une recherche sur l’éthique des affaires. Je ne pense donc pas être un béotien sur ces questions.

Cette façon très coutumière dans les années 1980/90 de présenter un homme d’affaires audacieux, gouailleur et sans état d’âme comme Bernard Tapie comme un modèle de la réussite sociale, une star des médias et un héros du business est symptomatique du culte de l’argent facile propre à ces 2 décennies, mais tout à fait vulgaire et ridicule aujourd’hui.

Tapie n’a jamais cherché à servir autre chose que ses intérêts personnels, et personne d’autre que son ego démesuré. Et ce dans toutes les affaires qu’il a entreprises. Y compris toutes les entreprises qu’ils a rachetées, dans l’unique but d’en tirer des bénéfices, et sans se préoccupés sinon en bonnes paroles des emplois sacrifiés. Y compris également dans ses engagements très médiatiques dans le milieu du sport, lui aussi très bankable, qui lui vaut aujourd’hui un culte très méridional de la part des fans de l’OM.

Personne ne doute des exceptionnelles qualités d’acteur et de comédien dont à fait preuve Bernard Tapie, dans les médias, dans les prétoires ou sur les planches.

Mais il faudrait être extrêmement naïf pour imaginer un seul instant que les spécialistes comme lui du rachat d’entreprises en difficulté seraient animés de quelconques préoccupations sociales, humanistes ou philanthropiques. Comme toutes les personnes qui investissent de manière spéculative dans l’économie réelle.

Il suffit de regarder l’exemple actuel d’un homme aussi cynique que Bill Gates, présenté encore aujourd’hui par les mêmes médias qui encensaient Tapie - Les Echos ou Le Monde en tête - comme un « milliardaire philanthrope ».

 


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