Commentaire de Taverne
sur Bergson et les fondements fraternels de la démocratie
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La trinité de la devise est conçue comme un jury de trois arbitres. Un nombre impair permet de trancher dans le cas où les deux parties les plus opposées ne parviennent pas à une entente. Quand la liberté et l’égalité s’affrontent violemment et nuisent à la cohésion sociale, la fraternité joue le rôle de l’arbitre qui dispose d’une voix prépondérante.
Mais il faut entendre le mot de fraternité au sens de « fraternité républicaine » qui soude les liens entres les citoyens de la république. Bien sûr, cette définition n’exclut pas de pratiquer des formes de solidarité supplémentaires mais elles ne doivent pas nuire à la fraternité républicaine.
On peut aussi concevoir un jury à trois arbitres dont la voix prépondérante passe tantôt à l’un tantôt à l’autre. Cela ne peut être justifié que pour des cas exceptionnels car, à mon avis, c’est toujours la fraternité qui devrait trancher dans les cas insolubles.
Essayons un cas pratique : Prenons le cas de la Guadeloupe. La revendication de circuler et de se soigner (et d’aller se faire vacciner) d’un côté, la revendication d’une plus forte égalité par rapport à la métropole et au sein même de l’île (où une minorité accapare les biens). C’est la fraternité républicaine qui devrait offrir une voix de sortie.