Commentaire de REMY Ronald
sur ZEMMOUR, cancre en histoire comme trop de français ou candidat politiquement manipulé ?
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@Esprit Critique
Bonjour.
Oui, Kroutchev était Ukrainien. Ceci expliquant peut-être aussi cela :
1954 est une date symbolique : 300 ans après le traité de Pereïaslav, marquant l’allégeance de l’Ukraine à la Russie (NB/ L’Ukraine sera complètement annexée à la Russie bien plus tard, en 1793 par la Grande Catherine, qui annexera aussi ce qui restait de la Pologne).
Nikita Khrouchtchev décide d’offrir la Crimée à l’Ukraine. Un débat de 15 minutes au sein du Comité Central du Parti communiste de l’Union soviétique aura suffi. Un moyen comme un autre de compenser politiquement les 5 à 7 millions de morts ukrainiens causés par l’Holodomor
et les terribles purges staliniennes (crimes subis aussi par les autres régions d’URSS). On raconte aussi que Khrouchtchev voulait pousser les paysans ukrainiens à repeupler une Crimée vidée par les purges staliniennes contre les Tatars accusés d’avoir collaboré avec les Nazis. On dit également que Khrouchtchev voulait tout simplement faire plaisir à l’Ukraine où il avait gravi les échelons du parti.
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Quoiqu’il en soit, JAMAIS Khrouchtchev n’imaginait qu’un jour l’Ukraine serait indépendante de l’URSS et qu’ainsi la Crimée échapperait à Moscou…et avec elle la flotte basée à Sébastopol. C’est à elle que Moscou est particulièrement attachée en 1991, lors de la dislocation de l’URSS. La douma en fait un quasi casus belli avec l’Ukraine nouvellement indépendante. Tout peut cependant s’arranger à condition que l’Ukraine cède sur la question de la flotte en abandonnant toute velléité sur celle-ci. Après plusieurs années de tensions et d’accords non ratifiés, en 1997, un accord est enfin trouvé entre les deux pays au sujet de la Flotte, la marine russe obtenant 83% des navires contre 17%. Si l’on suit les discours russes de 1992, cet accord aurait dû éteindre les ambitions russes sur la Crimée. Sauf que l’accord sur la flotte était prévue jusqu’en 2017.
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En 2007, au lieu de re-signer un nouveau bail naval avec la Russie, les autorités ukrainiennes commettent la grave erreur quasi suicidaire d’annoncer qu’à cette fameuse date de 2017, la flotte russe devra trouver un autre port d’attache ! L’occidentalisation tant culturelle que politique de Kiev et l’approche de l’année 2017 ont accéléré l’action russe qui a abouti à une annexion de fait de la Crimée.
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Voilà la racine historique exacte du conflit qui perdure encore aujourd’hui. Ni Paris, ni Bruxelles, ni Washington ne sont responsable de cette énorme bourde provocatrice de Kiev envers Moscou. (Et oui, il n’y a pas qu’à Paris, Bruxelles ou Washington que notre démocratie est capable de propulser des méga-nuls au gouvernement). Dommage que les médias mainstream occultent cette origine du conflit, mettant abusivement toute la responsabilité sur le dos de Vladimir Poutine.
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En conclusion :
Il est vitale d’empêcher une inutile montée de la haine entre ces deux peuples, qui gagneraient à s’entraider et commerce dans la paix dans une structure collaborative européenne protectrice des Nations, de Gibraltar à Vladivostok. (nombreux sont les russes, les ukrainiens et les familles mixtes à être d’accord avec ce principe).
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Idem pour la Pologne, la Lituanie, la Finlande, etc., qui n’ont cessé de craindre la brutalité envahissante de leur gros voisin russe. Chacun d’entre eux a un contentieux territorial découlant de l’époque impériale stalinienne. Comme ils n’ont pas confiance en une « Europe mollusquée » sous influence de Bruxelles ou de Paris, ces Nations se jettent toutes dans les bras de Washington et de l’OTAN « musclée » (en achetant, en contrepartie, du matériel américain parfois moins bon que l’européen).
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Cordialement et respectueusement.