Commentaire de Hervé Hum
sur Etre démocrate, c'est quoi ?
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D’emblée, disons que le principe de base de la constitution démocratique, c’est la liberté
De mon point de vue, un principe se définit fondamentalement par sa ou ses conditions d’existence.
La condition d’existence de la démocratie, conformément à son étymologie est « la souveraineté du peuple »
La démocratie contient donc deux éléments associés. La souveraineté et le peuple.
Il faut donc voir la définition de la souveraineté et du peuple quant à leur propre condition d’existence et de considérer qu’il faut donc que les deux conditions soient respectées pour faire une démocratie.
La souveraineté se définit comme le fait de détenir le pouvoir suprême quant à la décision politique (qui touche tous les secteurs et domaines public et dont tous les acteurs privés ou sujets sont soumis, volontairement ou non), donc, définir la loi qui régit les relations humaines là aussi dans tous ses aspects. C’est ici que se situe donc le principe de liberté, par le fait de décider de la loi et donc, de détenir la force qui permet son application et imposition vis à vis de ceux qui s’y opposent.
Par définition, la souveraineté implique directement et fait partie de sa condition d’existence une transparence totale des sujets vis à vis du souverain. Autrement dit, tout secret de quelque nature que ce soit vis à vis du souverain constitue de fait une forme de conspiration ou complot vis à vis du souverain.
MAIS
De la même manière et toujours en relation directe, il ne peut pas y avoir de délégation du pouvoir exclusif du souverain autre que par mandat impératif, ceci parce que tout ce qui est caché au souverain ou décision prise en son nom sans son consentement éclairée est un cas de lèse « majesté » du souverain.
Maintenant, lorsque le souverain est un monarque ou une oligarchie, le devoir de transparence se fait uniquement vis à vis du monarque ou de l’oligarchie et non pas vis à vis du peuple ou de tous ceux qui ne font pas partie du petit nombre formant l’oligarchie et qui est seulement sujet.
Or, lorsque la souveraineté vaut pour une seule personne, il n’y a pas de conflit d’intérêt, qui commence à partir de deux personnes partageant la souveraineté. Donc le partage de la souveraineté implique la mise en place de lois communes entre ceux qui détiennent la souveraineté et plus la souveraineté est partagée, plus celle-ci se dilue entre les membres et les lois prennent alors une forme généralisée, alors que dans le cadre de la monarchie ou l’oligarchie, il y a des lois qui sont propres à chaque classes sociale.
Dans une oligarchie, ce partage se concrétise via la division de la population en classes sociale hiérarchisée.
Par contre, pour le peuple, la souveraineté est dilué et dépasse le cadre des clivages de classes qui restent fondamentalement en rapport de domination et de lutte sur le plan des intérêts privés.
Pour répondre à cette problématique, l’idée est alors de nommer des représentants et des assemblées qui sont sensés êtres les portes paroles des intérêts de classes sociales. Ceci parce que le principe de justice exige que la loi s’applique de la même manière aux membres d’une même classe sociale. Or, si le peuple implique l’absence de différence de classes sociale, cela veut dire que la loi doit s’appliquer à tous de la même manière.
Seulement voilà, si la démocratie dilue la souveraineté par la raison du peuple, ce qui reste intangible, c’est le fait de la transparence de la décision politique sans lequel il ne peut pas y avoir de débat et décision éclairée, mais une dictature de celui qui détient les instruments de la souveraineté par le contrôle de la force supérieure.
bref, ce n’est pas la liberté qui est la base du principe de la démocratie, mais la détention de la force publique et de la transparence de la décision politique quel que soit le domaine. Donc, qui interdit de manière absolue le principe du secret d’Etat et ce, quel qu’en soit le motif, sauf l’état de guerre, mais qui implique de facto la mise entre parenthèse de la démocratie pour la dictature en raison de l’état d’urgence dû à la menace extérieure, qui le nécessite.
La transparence est donc le baromètre de la démocratie, car tout ce qui est caché au souverain viole sa souveraineté et comme nous vivons dans un système qui repose sur le secret de la décision politique, nous sommes et avons toujours vécu en dictature où la pseudo souveraineté du peuple est réduite à choisir son tuteur.
Le tuteur étant plus ou moins libre de restreindre la liberté du mis sous tutelle, tant sur le plan des relations sociales que financières.
Etc...
En conclusion, si la liberté est consubtantielle et fait partie de la condition d’existence de la souveraineté, du fait que la démocratie porte sur la souveraineté du peuple, sa liberté réside donc sur le contrôle et donc, la transparence de la décision politique où tout secret vis à vis de lui viole sa souveraineté et la rend caduque. Un peuple peut donc choisir la dictature tout en étant le fait d’une action démocratique si et seulement si la décision de la dictature fait suite à un choix éclairée, donc, avec une totale transparence.