Commentaire de Renaud D.
sur Une révolution politique après la révolution technologique ?


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Renaud D. (---.---.195.18) 10 juin 2006 12:03

Venise, Florence, les USA étaient des républiques depuis un certain temps... Venise 1000 ans, Florence 800 ans, les USA 13 ans. Quel amalgame entre citées-état italiennes, les USA et les révoltes et révolutions de l’époque pré-industrielle ! Dans les trois cas que vous citez, il s’agit de républiques proclamées à la suite de leur prise d’indépendance.

Ce sont des aristocrate qui ont fait la Révolution (« Les Lumiéres », c’est l’idéologie de l’aristocratie). Par ailleur les bourgeois étaient aussi des propriétaire terrien, et les aristocrates des « capitalistes ».

Certains aristocrates ont même financé la révolution. Le but restait le même : sortir du système de privilège attaché aux manufactures qui interdisait toute initiative économique. L’abolition des privilèges a été votée le 4 août 1789 par le Tiers Etat et le bas clergé. Non par la noblesse.

Complétement faux. C’était tout au contraire un vaste bordel, avec 20 systéme de droit différent....

Un vaste bordel dirigé par une monarchie absolue. En quoi le bordel est-il antinomique d’un pouvoir centralisé ?

...et des priviléges partout et pour tous

Quelque chose aurait changé et l’on ne m’en aurait rien dit ?

Les chefs de la Révolution ont plongé le pays dans la guerre civil pour savoir qui aurait le pouvoir, ca n’a aucun rapport avec une quelconque résistance, mais avec de la pure ambition personnel

Qui parle de résistance ? Je parle de violence et de durée. La révolution française a été violente (des centaines de milliers de morts), elle a duré 10 ans, et même 80 ans si ont prend pour date l’instauration définitive d’une république. C’est long.

Ah ? Une hausse de productivité de ses terres n’aurait pas aidé ? Pourtant ce semble avoir marché au XIXéme, puisque les aristocrates dominent le XIX.

La hausse de la productivité des terres au XIXe siècle finançant la Révolution française en 1789, y a comme un lapsus.

@ Mizo : Vous avez zapé mon dernier paragraphe : « En retour, le pouvoir économique dispose d’une technologie propre à assurer un contrôle étroit de chaque individu. Il en résulte que tout réseau informel susceptible de remettre en cause le pouvoir peut être immédiatement démantelé. »

La comparaison entre les effets des avancées technologiques du XVIIIe et les effets des avancées technologiques d’aujourd’hui porte et ne peut porter que sur les changements provoqués par ces technologies dans la structure des réseaux d’informations.

Les réseaux de pouvoir s’établissent sur des réseaux d’information. Ces réseaux s’immergent dans les réseaux économiques. Au XVIe siècle, l’invention de l’imprimerie bouleverse directement les réseaux d’information tandis que l’ouverture des routes maritimes modifie profondément la structure des réseaux financiers, modification qui permet à son tour au XVIIIe siècle une mutation des technologies (pas d’argent, pas de machine à vapeur). Une parfaite illustration de ces phénomènes nous est donnée par l’anglais Thomas Savery, véritable précurseur de l’homme d’affaire moderne qui a su à la fin du XVIIe siècle allier capitalisme, technologie et... marketing direct en envoyant des prospectus par la poste pour vanter les mérite de ses machines à vapeur auprès des propriétaires de mines, propriétaires terriens dont beaucoup s’étaient enrichis par le commerce et eux-mêmes hommes de pouvoir.

Tout se tient. Changement des structures des réseaux d’information = changement des structures des réseaux de pouvoir. Les pouvoirs les plus souples (sur le plan constitutionnel, qui traduit également une certaine souplesse des esprits...) ont pu se réadapter, voire souhaiter ces changements (Angleterre). Les pouvoirs les plus rigides résistent jusqu’à s’effondrer. C’est la Révolution française.

Entre ces deux modèles, tout est arrivé.

L’Internet influe - qui peut le nier - sur la structure des réseaux d’information. Les enjeux en termes de pouvoir sont donc considérables. L’article de Marc Bruxmann m’a semblé parfaitement clair sur ce fait.

Maintenant, on peut toujours relire l’histoire de chaque invention et de chaque république pour tenter de mettre en défaut cette observation. Cela ne me paraît pas être la meilleure façon de se préparer à ses conséquences (voir ci-dessous le post concernant IBM et la Shoah).

Nous devons nous investir dans les réseaux d’information, ou sortir de ces réseaux. Donc, soit nous investir dans une nouvelle démocratie participative qui prend en compte cette nouvelle structure des réseaux, soit sortir de la démocratie. Il n’y aura pas de démocratie de secours.

Je suis partisan de la première solution. Beaucoup de personnes semblent avoir déjà choisi la seconde, soit de façon active en participant au pouvoir, dont ils sont les idiots utiles, soit de façon passive en ne voyant pas le coup venir.

Je crois à une prise de conscience qui permet de rester optimiste.


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