Commentaire de minijack
sur Forteresses invisibles et guérilla urbaine


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minijack minijack 7 juillet 2006 17:43

@ Nicolas (IP:xxx.x34.235.241)

Je suis d’accord , partager ce qui n’est pas à moi, c’est du vol.

Eh bien alors ? Pourquoi le faites-vous ?

En l’occurence, le P2P, c’est partager ce qui est à moi, puisque j’en acquitte les droits avant de le mettre sur le réseau.

Nan nan ! Les droits que vous en acquittez vous permettent d’en jouir chez vous avec votre famille dans votre sphère privée, pas de les rediffuser en direction de milliers d’inconnus !

A moins que chaque « metteur à dispo » paie lui aussi les droits que paie une radio... Ce qui serait tout bonnement insensé et contre l’esprit du NET. Le partage et la convivialité est une excellente chose qu’il faut à tout « prix » conserver. Dans cet optique, les DRMs sont évidemment l’ennemi commun. Mais leur retrait ne peut pas se concevoir au détriment des créateurs !

Vous qui semblez instruit, vous devriez savoir qu’à partir d’un moment, la propriété, c’est le vol.

Et vous sauriez dire quel est ce moment ? Vous êtes plus fort que Fernand Reynaud ! Mais beaucoup moins instruit que vous ne voulez le faire croire car le mot célèbre de Proudhon (« La propriété c’est le vol ») n’est absolument pas à comprendre comme vous le faites. Relisez donc vos sources.

La propriété intellectuelle ne fut jamais remise en cause par Proudhon lui-même :

"Dans des séries de commentaires, de Qu’est ce que la propriété ? (1840) jusqu’au posthume Théorie de la propriété, 1863-64, il déclara d’abord que la propriété c’est le vol mais affirma in fine que la propriété c’est la liberté. Il expliqua alors que quand il disait que la propriété est du vol, il avait été compris à contre-sens : il désignait en fait les seuls propriétaires terriens oisifs qui, d’après lui, volent les profits aux travailleurs. Dans Théorie de la propriété, il dit que la “propriété est la seule force qui puisse servir de contre-poids à l’Etat”. Ainsi, « Proudhon pouvait maintenir l’idée de propriété comme vol et en même temps en offrir une nouvelle définition comme liberté. Il y a possibilité perpétuelle d’abus, d’exploitation qui produit le vol. Mais simultanément la propriété est une création spontanée de la société et une défense contre le pouvoir insatiable de l’Etat. »

En soutenant que la propriété est essentielle à la liberté, il renvoie non seulement au produit du travail de l’individu mais aussi au foyer du paysan ou de l’artisan, aux instruments de son commerce et au revenu qu’il perçoit de la vente de ses marchandises. Pour Proudhon, la seule source légitime de propriété est le travail. Ce que chacun produit est sa propriété et rien d’autre."

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