mercredi 18 décembre 2019 - par

Grève et manifestation, un duo indissociable ?

Ces derniers jours, une vague de mouvements sociaux traverse la France. La raison ? Une nouvelle proposition de réforme, la fameuse réforme des retraites. Il n’est pas question ici de débattre sur le bienfondé ou non de la réforme, ou encore des différents statuts spéciaux existants.

Il s’agit surtout de comprendre si une grève s’accompagne toujours d’une manifestation, et si les manifestations sont l’apanage des grévistes. Si ce duo indissociable l’est vraiment, collé très fortement l’un à l’autre.

I/Le droit de grève.    

Le droit de grève est instauré en France en 1864, mais ce n’est qu’en 1947, que les salariés grévistes ne risquaient plus d’être licenciés. Plus de 150 ans plus tard, cet élan de protestation se définit comme la cessation collective et concertée du travail en vue d’appuyer des revendications professionnelles.

Qui dit « cessation de travail » dit « cessation de rémunération ». L’employé en grève ne perçoit aucun salaire durant cette période, qui peut être plus ou moins longue, selon les revendications et l’importance de la contestation.

Toutefois, ce droit n’est pas égal selon la corporation de l’employé. En effet, certains emplois de la fonction publique d’Etat, ne disposent pas de ce droit, comme les CRS (Compagnie Républicaine de Sécurité), ou encore les policiers. Seules les situations extrêmes peuvent entrainer un droit de retrait (arrêt du travail en cas de danger sanitaire ou mortel imminent pour l’employé) de la part de ces fonctionnaires.

II/Le droit de manifester

Si le droit de grève a été légiféré il y a plus de 150 ans, manifester ses opinions sur la voie publique était encore considéré comme interdit. Les « attroupements » (terme de prédilection à cette époque) pouvaient se voir réprimés par l’envoi d’agents de maintien de l’ordre.

Ce n’est qu’en 1935 que les manifestations sur la voie publique sont règlementées, avec obligation de déclarer au préalable les dites manifestations.

Généralement, les manifestations vont de pair avec les grèves. Elles sont le miroir des revendications professionnelles et sociales.

III/Grève = Manifestation, Manifestation = Grève ?

On peut alors se demander si la grève est accompagnée systématiquement de manifestations, et si les manifestations sont le reflet de de grèves.

Et bien non, pas forcément. Car il est effectivement possible de faire grève, d’arrêter de travailler, sans pour autant aller manifester dans la rue. L’acte même de « faire grève » est révélateur d’une revendication ou d’une opposition.

Manifester ne signifie pas forcément que l’on est en grève. Il est parfait possible de manifester pour telle ou telle cause, sans se déclarer gréviste et cesser le travail. Certaines grandes causes suscitent des manifestations, qui n’ont pas de liens avec des revendications professionnelles. Un des exemples des plus parlants est la manifestation pour le climat qui a lieu régulièrement dans nombreuses villes de France et du monde.

Conclusion.

Que l’on fasse grève ou que l’on manifeste, il s’agit avant tout de se faire entendre. L’un et l’autre sont des moyens d’expressions, qui réunissent de nombreuses personnes dans des revendications communes. Ce sont des droits, autant les utiliser.




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