jeudi 11 juillet 2019 - par Alain Roumestand

« ANNA » du pur Luc Besson et c’est tant mieux

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Une fois de plus les commentateurs nous sortent les mêmes critiques : "le dernier Besson n'a pas marché aux Etats-Unis", Besson avec son dernier film se caricature", "ridicule".

A croire que le succès mondial de Luc Besson réalisateur français, entrepreneur français ayant trouvé le succès, en rend plus d'un jaloux. On n'aime pas en France ceux qui réussissent, ceux qui créent, ceux qui innovent.

Certains vont même ressortir la plainte sans suite contre Luc Besson, pour violence et se plaisent à considérer qu' Europacorp, la société qu'il a fait naitre et a développé, va faire faillite, si son dernier film ne marche pas. A chaque fois la même antienne et à chaque fois ce sont des millions de spectateurs qui se précipitent voir le dernier film.

"Anna" est un film réussi, très réussi. Comédiennes efficaces dans des rôles denses, décalés, qui tiennent la route : Sasha Luss l'héroïne russe et Helen Mirren l'apparatchik russe. Thierry Arbogast le directeur de la photographie comparse de Besson depuis longtemps ( qu'on se rappelle "Le cinquième élément" en 1997) est pour une grande part dans la réussite de la réalisation du film. Le musicien Eric Serra apporte lui aussi tout son talent à la bande son totalement aboutie et efficace.

Les contempteurs devraient aussi se pencher sur le générique de fin. Besson a fait travailler des équipes russe, serbe, française, italienne...C'est aussi cela le sens du cinéma mondialisé qui donne du travail en recrutant des professionnels. 

Anna le personnage principal est un peu comme ces poupées russes les matriochka qui s'emboitent les unes dans les autres.Elles sont multiples comme les personnalités que joue Anna mais elles ont toutes une apparence, un fonds commun.

Anna est une espionne recrutée par le KGB alors qu'elle est une jeune russe paumée et droguée ; Elle devient mannequin adulé et finit son parcours en étant recrutée par la CIA. On la voit en Russie, en France, en Italie... dans un jeu d'échecs dans lequel elle excelle depuis l'enfance.

Anna c'est la femme libre dans l'âme, qui veut et va gagner sa liberté, en luttant âprement, en se jouant des uns et des autres avec une maestria intelligente et déterminée, contre la CIA, le KGB, excusez du peu !

Poursuites de voitures époustouflantes, scènes de tueries bluffantes, ponctuent le film au rythme haletant et sans faille. Les nombreux allers et retours dans le temps sont exploités avec bonheur, pour tenir l'intérêt du spectateur qui passe plus de 2 heures oubliant sa salle de cinéma.

Ce qui fascine, chez Besson, c'est à 60 ans je crois, son âme d'adolescent, son goût pour le film d'action avec toujours la distance de l'humour de la Bande Dessinée, du polar à la Bob Morane. Il nous fait partager son plaisir. Que demande-t-on de plus en ces temps de sinistrose aigüe ?



3 réactions


  • Albert123 11 juillet 2019 10:59

    « Anna est une espionne recrutée par le KGB alors qu’elle est une jeune russe paumée et droguée » 


    Nikita est une espionne recrutée par les services secrets français alors qu’elle est une jeune française paumée et droguée.


    ça va niveau scénario il s’est pas foulé


  • V_Parlier V_Parlier 11 juillet 2019 14:30

    J’aurais bien aimé savoir où cette espionne termine sa vie. Se « jouer de tous », ça c’est un peu une histoire de film.

    Mais si ça n’a pas marché aux USA c’est un bon point.


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