Douce France... un bel hommage au pays natal...
Un bel hommage à la France, empli de nostalgie, un bel hommage aussi à l'enfance, au pays natal... On le doit à Charles Trénet...
La chanson s'ouvre justement sur des souvenirs d'enfance pleins de simplicité : le statut "d'écolier, le vêtement, la blouse noire, le chemin de l'école..."
L'emploi de l'imparfait à deux reprises "j'étais écolier... je chantais" indique bien ce retour dans un passé bienheureux... que le poète semble vouloir prolonger grâce à ces imparfaits à valeur durative...
"Il revient à ma mémoire
Des souvenirs familiers
Je revois ma blouse noire
Lorsque j'étais écolier..."
Le poète évoque là des souvenirs qui l'ont marqué, et qui restent très présents dans sa mémoire : on relève une perception visuelle avec la blouse noire et aussi une perception auditive, puisque le poète se souvient aussi des chansons qu'il fredonnait sur le chemin de l'école : "Des romances sans paroles, Vieilles chansons d'autrefois."
Commence alors un bel hommage à la France magnifiée par des adjectifs valorisants : "Douce France, Cher pays.", la France associée bien sûr à l' insouciance de l'enfance...
Et le poète s'adresse à elle en employant la deuxième personne du singulier, en la personnifiant dans une véritable déclaration d'amour : "Je t'ai gardée dans mon coeur..." et plus loin "je t'aime."
Les douces sonorités de sifflantes, de voyelles nasalisées viennent souligner cette déclaration.
Le poète évoque alors ce qui constitue son attachement à la France : le village natal esquissé en quelques mots simples et les amis d'enfance :
"Mon village au clocher aux maisons sages
Où les enfants de mon âge
Ont partagé mon bonheur."
La déclaration d'amour est ensuite réitérée de manière directe, avec insistance : "Oui, je t'aime." et elle s'accompagne d'une offrande : le poème, la chanson elle-même que le poète dédie à la France.
"Oui, je t'aime
Dans la joie ou la douleur.", insiste le poète.
L'antithèse vient ici souligner cet amour absolu à l'égard de la France...
Et le poète d'évoquer alors "de lointains voyages", avec des "soleils merveilleux." Mais rien de comparable avec ce que représente pour lui la France : un univers familier qu'il connaît si bien, un univers auquel il est viscéralement attaché, ce que suggère bien la répétition de l'adjectif possessif de la première personne :
"Mon ciel bleu mon horizon
Ma grande route et ma rivière
Ma prairie et ma maison."
On aime ici la simplicité des décors évoqués sans fioriture...
La mélodie très douce, lumineuse est une merveille d'émotions et de sensibilité...
Pour mémoire :
"Douce France est une chanson française écrite et interprétée par Charles Trenet en 1943, composée avec Léo Chauliac, un des grands succès de son répertoire et de la chanson française."
"La date n’est pas anodine. La France, comme beaucoup d’autres pays, vit au rythme de l’occupation depuis trois ans. S’inspirant d’une tirade de la « Chanson de Roland » où ce dernier, mourant, s’adresse à sa Dulce France, Charles Trenet interprète ce titre pour la première fois sur la scène des Folies Bergère. En temps de guerre, cette chanson est reçue par beaucoup comme un acte de résistance. Autrement dit, une ode à une France non occupée qui manque à son peuple."
Les paroles :
http://www.charles-trenet.net/chansons/doucefrance.html
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2024/07/douce-france-un-bel-hommage-au-pays-natal.html
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