mercredi 1er juillet 2020 - par rosemar

Je vous revois quand je sommeille...

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Voilà une romance pleine de douceur, au texte un peu suranné, une belle déclaration d'amour à la fois passionnée et teintée de retenue...

 

Extrait d'un opéra, que l'on doit à François Bazin, pour la musique, la romance de Maître Pathelin émeut par sa simplicité, sa poésie.

Texte lyrique, à la première personne, cette chanson, créée en 1856, évoque un amour qui n'ose pas se déclarer.

 

La pensée obsédante de l'amoureux se traduit par des répétitions de constructions : "quand je m'éveille, quand je sommeille"... Jour et nuit alternent, avec toujours la même idée en tête.

 

Les sonorités de sifflantes, de chuintantes restituent la douceur et la tendresse de cet amour secret.

Le bonheur serait de voir cet amour partagé, avec l'espoir d'un aveu...

 

Par l'alternance entre la première et la deuxième personne, le poète instaure un dialogue, mais la distance semble infranchissable entre les deux êtres.

L'emploi de la deuxième personne du pluriel "vous" souligne la séparation, l'éloignement.

Et curieusement, c'est la peur qui domine, marquée par l'interjection "hélas", et soulignée par l'adverbe "trop". "J'ai trop peur de vous", déclare le poète.

 

L'amoureux "guette" la jeune femme, espère une rencontre : il se parle à lui-même, comme pour se donner du courage " je me dis par un doux langage/ Aujourd'hui je veux l'émouvoir..."

Le verbe "vouloir", répété à trois reprises, insiste sur un désir très intense qui n'arrive pas à son terme.

 

A la fin du texte, la distance semble presque abolie par le passage à la deuxième personne du singulier : "Je veux, je veux, dans mon brûlant délire / Dire je t'aime en tombant à genoux."

 

Mais la peur réapparaît, paralysante, inexorable, interdisant, apparemment, tout espoir.

 

Amour intense, pudeur, exaltation caractérisent le texte de cette romance.

 

Quant à la mélodie, elle est conforme aux sentiments, pleine de sensibilité et d'émotions...

Cette romance emplie de tendresse évoque, en moi, des souvenirs : mon père fredonnait, autrefois, cette chanson... Pleine de simplicité, dans le texte, elle est facile à retenir, elle traduit, aussi, une émotivité, une difficulté à s'exprimer, à dire ses sentiments.

 

Mes parents, issus d'un milieu très modeste, étaient, ainsi, des gens qui parlaient peu, qui ne s'épanchaient pas : au fond, cette chanson restitue bien la vie de gens humbles et simples, leur difficulté à s'exprimer, à mettre en évidence des sentiments...

J'écoute, chaque fois, avec émotion, cette mélodie et cet air d'autrefois... Cette chanson familière suggère une forme de pudeur, de réserve infinies...

 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/article-je-vous-revois-quand-je-sommeille-124671656.html

 

Vidéo :

 



45 réactions


  • Laconique Laconique 1er juillet 2020 09:18

    L’abondance de paroles ne va pas sans péché, mais celui qui retient ses lèvres est un homme prudent.

    Proverbes 10, 19.


  • Fergus Fergus 1er juillet 2020 09:24

    Bonjour, rosemar

    Bonne idée d’évoquer la Romance de maître Pathelin du Marseillais Bazin. 

    Dommage qye ce texte soit une fois de plus pollué par la référence phonétique aux « sifflantes » et aux « chuintantes », ces mots si laids qui viennent enlaidir cet hommage pourtant mérité !


    • Fergus Fergus 1er juillet 2020 09:29

      J’ajoute que si la version de Tino Rossi est agréable à écouter, elle ne parvient pas à égaler celle de Tony Poncet, hélas introuvable sur Youtube. 


    • rosemar rosemar 1er juillet 2020 09:58

      @Fergus

      N’ayez pas peur de ce que vous ne connaissez pas !


    • rosemar rosemar 1er juillet 2020 09:59

      @Fergus

      Il y a aussi :

      https://youtu.be/lON-FBs9F0s


    • Fergus Fergus 1er juillet 2020 11:51

      @ rosemar

      « N’ayez pas peur de ce que vous ne connaissez pas ! »

      Ce genre de persiflage condescendant est, chez vous, une manière peu élégante et fréquente  de tenter d’évacuer des commentaires ou des arguments qui vous déplaisent. 

      En l’occurrence, ce procédé discourtois est d’autant plus vain que vous n’êtes pas la seule à connaître, au moins sur l’essentiel, la phonétique et son vocabulaire. 

      Ce n’est d’ailleurs pas la phonétique qui est en cause ici, mais l’usage compulsif que vous en faites pour mettre en valeur les sonorités d’un texte. Désolé, mais c’est absurde : il suffit d’évoquer « la douceur et la tendresse de cet amour secret » sans les relier aux « sifflantes » et aux « chuintantes » pour que le lecteur soit sensibilisé au sentiment exprimé.

      Lorsque vous admirez la beauté d’un mur, avez-vous besoin d’évoquer la truelle et la taloche du maçon ??? 


    • rosemar rosemar 1er juillet 2020 11:55

      @Fergus

      En l’occurrence, ce ne sont pas des arguments mais une aversion réitérée pour la phonétique : on se demande pourquoi !


    • Fergus Fergus 1er juillet 2020 11:55

      @ rosemar

      La version d’Alagna est en effet superbe. Mais je lui préfère quand même celle de Poncet, plus chaleureuse et plus émouvante. D’où mon regret de ne pouvoir trouver de lien sur le web.


    • Fergus Fergus 1er juillet 2020 12:04

      @ rosemar

      Pour la énième fois, je n’ai pas la moindre « aversion (...) pour la phonétique ». Ce que je dis, c’est qu’il s’agit là d’une discipline technique qui n’a pas sa place dans un texte visant à mettre en valeur la beauté d’un texte.

      Les mots de ce texte se suffisent à eux-même pour émouvoir le public sans qu’il soit utile de les affubler de digressions sans aucun doute passionnantes dans un écrit destiné à un public de spécialiste, mais inopportunes dans un article dont le seul but est de souligner la qualité d’une oeuvre auprès d’un lectorat qui se contrefiche des considérations de phonétique.


    • rosemar rosemar 1er juillet 2020 12:06

      @Fergus

      Vous vous en fichez mais dans l’analyse d’un texte poétique, il est essentiel d’analyser les allitérations, les assonances... !


    • rosemar rosemar 1er juillet 2020 12:22

      @Fergus

      C’est ce qu’on appelle la musique des mots...

      http://rosemar.over-blog.com/2015/10/pour-ecouter-la-musique-des-mots.html


    • JC_Lavau JC_Lavau 1er juillet 2020 12:56

      @rosemar. Mais quand je parle de la musique et de la phonétique d’une autre langue européenne, hop ! Mon message disparaît !


    • Sozenz 1er juillet 2020 13:09

      @rosemar
      ce que je vois c est que quelque soient les arguments que l on vous donne vous restez campée sur votre vision ( si au moins elle etait valable ).
      Fregus est d une belle finesse concernant l art musical et a une belle sensibilité aux textes .( je ne suis pas toujours d accord avec lui , mais je peux lui reconnaitre ces qualités )

       quand j’ écoute les versions des musiques qui vous disséquez : je suis convaincue que vous n etes ni plus ni moins qu’ une barbare.

      A la vue de votre continuelle mauvaise foi et votre fausse sensibilité .
       je vous tire ma révérence et Ciao !


    • rosemar rosemar 1er juillet 2020 13:11

      @Sozenz

      Mais enfin, Fergus n’est pas spécialiste en poésie ! 
      Qui est de mauvaise foi ?

      Ciao !


    • Aristide Aristide 1er juillet 2020 13:20

      @Fergus

      D’où mon regret de ne pouvoir trouver de lien sur le web.

      Google mon ami ! c’est là !!!


    • Aristide Aristide 1er juillet 2020 13:23

      @rosemar

      Concevez que votre analyse ressemble à une autopsie de l’oeuvre !!! D’où vient ce besoin de dissection !!!


    • JC_Lavau JC_Lavau 1er juillet 2020 13:32

      @rosemar. Ce n’est pas la phonétique qui suscite l’aversion, c’est la psychotique et despotique que des immodérateurs masqués nous imposent tous les jours.


    • Fergus Fergus 1er juillet 2020 14:04

      Bonjour, Aristide

      Un grand et sincère merci pour ce lien sur Tony Poncet !


    • rosemar rosemar 1er juillet 2020 22:01

      @JC_Lavau

      Pourquoi venir lire régulièrement et commenter ce que vous détestez ?? 


    • JC_Lavau JC_Lavau 1er juillet 2020 22:26

      @rosemar. Douze votes contre cette bouse, bouse après bouses.
      Ne bousons plus ! vous disait déjà le photographe.


    • rosemar rosemar 1er juillet 2020 23:15

      @JC_Lavau

      Insultes et vulgarités ne sont pas des arguments...

      Allez voir ailleurs si vous n’aimez pas...


    • JC_Lavau JC_Lavau 2 juillet 2020 13:42

      Quinze votes à présent contre cette bouse.

      Les gens sont méchants ! disait déjà Assurancetourix avant Fernand Reynaud.


    • kirios 3 juillet 2020 17:20

      @Fergus
      https://www.musicme.com/#/Tony-Poncet/titres/Maitre-Pathelin :-Romance-t2092212.html
      « J’ajoute que si la version de Tino Rossi est agréable à écouter, elle ne parvient pas à égaler celle de Tony Poncet, »
      je préfère nettement celle de Tino Rossi ; question de culture ??


  • phan 1er juillet 2020 10:51

    La chlorocoquine aime bien les artistes favorables au choix de la défaite :

    Pendant la période de la collaboration, à la demande de Tino Rossi, Charles Trenet lui composa une chanson qui s’intitulait « quand tu reverras ton village » ; Tino Rossi clamât que la Corse ne devrait plus être française mais italienne et faisait l’apologie des idées fascistes.

    Ce tout confus explique le parti pris de Rosemar contre son compatriote marseillais : Les seuls combats perdus d’avance sont ceux qu’on refuse de livrer - Christian Lehmann


  • ZenZoe ZenZoe 1er juillet 2020 11:53

    Mes parents, issus d’un milieu très modeste, étaient, ainsi, des gens qui parlaient peu

    Vous ne tenez pas d’eux, c’est le moins qu’on puisse dire smiley

    Sinon, on sent un peu de peine chez vous quand vous évoquez ce texte et vos parents. C’est bien triste, la nostalgie devrait rester heureuse, sinon, mieux vaut ne pas penser au passé, qui ne reviendra pas.


    • rosemar rosemar 1er juillet 2020 11:57

      @ZenZoe

      Mais oui, mais oui : j’écris mais je parle peu... 
      Le passé nous construit, quoi qu’il en soit : nous en avons tous besoin...


    • ZenZoe ZenZoe 1er juillet 2020 14:07

      @rosemar
      Le passé nous construit, quoi qu’il en soit : nous en avons tous besoin...

      Oui, oui, et passez-vous votre vie à regarder vos pieds, qui vous font tenir debout ?


    • arthes, Britney for ever arthes 1er juillet 2020 22:29

      @bucefal
      Rosemar a quelque chose de Bovary...En quelque part...Le romantisme.
      L hyperbole alliée à la bluette.
      J C Lavau , lui, a quelque chose de Barbe Bleue...


    • rosemar rosemar 1er juillet 2020 23:17

      @bucefal

      Qui est tartignole, en l’occurrence ?


  • ZenZoe ZenZoe 1er juillet 2020 11:57

    Mes parents, issus d’un milieu très modeste, étaient, ainsi, des gens qui parlaient peu

    J’ajoute qu’il n’y a aucun rapport entre les deux. On voit que vous ne connaissez pas ma belle-mère, que son milieu très modeste n’a jamais empêchée de saoûler tous les gens qu’elle croise.


    • rosemar rosemar 1er juillet 2020 11:59

      @ZenZoe

      Je vous plains !


    • rosemar rosemar 1er juillet 2020 12:00

      @ZenZoe

      Mais les rapports entre belle-mère belle-fille, c’est parfois compliqué...


    • rosemar rosemar 1er juillet 2020 12:07

      @ZenZoe

      Mais jusqu’où nous entraînent Tino Rossi et sa chanson !!


    • JC_Lavau JC_Lavau 1er juillet 2020 13:25

      @rosemar. Pff ! Mais non ! Avec la guerre sexiste, tout se simplifie. La reine-mère utilise sa bru et sa « petite-fille » (adultérine en réalité) comme réceptacles de ses diatribes misandres victimaires : « Elle est si jolie, il faut qu’elle en profite ! Et puis les garçons, c’est comme ça qu’il faut les traiter ! » (en effet, Cécile taxe lourdement tous les garçons qu’elle lève).
      Tandis que le gang des tueuses conjurées manoeuvre l’inépuisable sottise de ladite reine-mère : « Et puis mon fils, c’est jamais qu’un mâle, et les hommes, c’est comme ça qu’il faut les traiter ! »
      Vaniteux, mythomane et manipulateur, le délire de la Reine-Mère.

      Quand la Reine-Mère se vantait de protéger la criminalité féminine.
      « Tu comprends, moi je veux revoir Geneviève et Cécile ! ».

      Toutes ces tentatives d’assassinats, certes, ce ne sont que des faits divers, mais quand le TGI de Valence (déroulons le sigle : Temple de Grande Inexactitude) porte en triomphe la criminalité organisée parce qu’elle est féminine, là je suis devant un fait de société.


    • ZenZoe ZenZoe 1er juillet 2020 14:03

      @rosemar
      Je ne suis pas à plaindre. Ma belle-mère, lorsque la logorrhée s’arrête, est charmante et elle m’adore. A près de 100 ans, elle a aussi quelques leçons de vie à me donner, et je les prends sans chipoter.


    • raymond 1er juillet 2020 17:21

      @JC_Lavau
      allez voire c’est tout frais ( si on peut dire)


    • JC_Lavau JC_Lavau 1er juillet 2020 21:12

      @bucefal. Je te laisse expliciter quelle chronologie tu imagines, pour ensuite lui reprocher quelque chose.


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