mercredi 20 mars 2019 - par rosemar

Pour fêter le premier jour du printemps...

 

Pour célébrer le premier jour du printemps...

"Il reste en nous de la plante ; il y a en nous de la plante..." nous dit Michel Onfray, dans son ouvrage intitulé Cosmos... La nature, les arbres, les fleurs sont un condensé de vie et d'humanité...

 

 Les saisons sont essentielles, elles rythment nos vies, dans un élan immuable... Elles forment des cycles qui ponctuent nos vies comme le jour et la nuit qui se succèdent, elles sont des repères dans le temps...

"Voici donc les longs jours ! Voici le printemps !"

 

Un poème consacré au printemps, un poème où la nature personnifiée s'anime et devient une entité vivante, c'est un texte rempli de fraîcheur et d'animisme que nous offre, ici, Victor Hugo...

 

Des exclamations, qui révèlent bonheur et admiration, ouvrent le texte : l'énumération du premier vers restitue une sorte d'exaltation, devant le renouveau du printemps, la lumière est mise en valeur, associée à "l'amour" et au "délire".

 

Le poète se charge d'annoncer le printemps, par une formule réitérée : "voici les longs jours, voici le printemps !" Puis il déroule les mois, "mars, avril, mai, juin", en les caractérisant familièrement et simplement : "avril au doux sourire, Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis."

 

Ces mois du printemps deviennent des êtres vivants qui nous accompagnent de leur bienveillance.

 

Le décor est, ensuite, évoqué : des arbres, des peupliers semblent, eux aussi, s'animer pour offrir un cadre somptueux au poète : on les voit "se courber mollement comme de grandes palmes..."

 

Un oiseau vient compléter le tableau et assure un fond sonore à l'ensemble : "L'oiseau palpite, au fond des bois tièdes et calmes."

 

Et le poète perçoit tout le bonheur du monde dans cette renaissance : "Il semble que tout rit, et que les arbres verts sont joyeux d'être ensemble..."

 

Le champ lexical du bonheur apparaît : "tout rit, joyeux, quelque chose d'heureux, chanter..."

Les arbres deviennent même l'image du poète : "il semble... qu'ils se disent des vers..."

Le jour et le soir deviennent des entités vivantes, le jour apparaît "couronné d'une aube fraîche et tendre", et le soir se révèle "plein d'amour"...

 

Enfin, la nuit se met à l'unisson de la nature renaissante, puisqu'on y perçoit un chant de bonheur...

 

La simplicité de ce poème, la nature humanisée, emplie de vie traduisent une complicité entre l'homme et le monde qui l'entoure.

 

Des sensations visuelle, tactile, auditive viennent ponctuer le texte et nous font ressentir une forme d'harmonie : le vert des arbres, leurs grandes palmes, un chant heureux dans l'infini de la nuit...

 

Ce poème nous transmet une ivresse de bonheur et de tendresse : la nature se met à l'unisson de Victor Hugo, elle invite à l'amour, à la joie de vivre.

Victor Hugo nous fait, aussi, percevoir l'écoulement du temps, le jour, le soir, la nuit, les mois qui se succèdent, comme un bonheur à savourer.

 

Les sonorités contrastées de sifflantes "s" très douces et de gutturales "r" plus âpres traduisent à la fois un apaisement et une exaltation...

 

 

Le poème :

 

Printemps

Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire ! 
Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire,
Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis ! 
Les peupliers, au bord des fleuves endormis,
Se courbent mollement comme de grandes palmes ; 
L'oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ; 
Il semble que tout rit, et que les arbres verts
Sont joyeux d'être ensemble et se disent des vers. 
Le jour naît couronné d'une aube fraîche et tendre ;
Le soir est plein d'amour ; la nuit, on croit entendre, 
A travers l'ombre immense et sous le ciel béni, 
Quelque chose d'heureux chanter dans l'infini.

 

 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/pour-celebrer-le-premier-jour-du-printemps.html

 

Vidéo :

 



4 réactions


  • phan 20 mars 2019 15:10
    Jour du Bonheur : Alors Heureuse ?

  • bedeau bedeau 20 mars 2019 20:10

    De grandes et belles vérités hélas oubliées qu’il était bon de rappeler au petit peuple distrait :

    « Les saisons sont essentielles, elles rythment nos vies, dans un élan immuable... Elles forment des cycles qui ponctuent nos vies comme le jour et la nuit qui se succèdent, elles sont des repères dans le temps... »

    Par contre, j’ai eu beau chercher sur Agoravox, je n’ai pas trouvé d’autres textes que celui que vous citez comme étant de ce monsieur Hugo, assez bien écrit, même si ses rimes sont un peu faciles : « verts », « vers » ou  « tendre », « entendre » 

    Vivement le deuxième jour du printemps qu’on lise la suite 


    • rosemar rosemar 20 mars 2019 22:56

      @bedeau
      Les citadins que nous sommes oublient trop souvent ces réalités : on ne regarde plus les arbres, les jardins, les fleurs, on ne sait plus les reconnaître...


    • JC_Lavau JC_Lavau 20 mars 2019 23:06

      @rosemar. Non ! Presque pas sentencieuse...


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