samedi 5 octobre 2024 - par rosemar

Sans amour on n’est rien du tout...

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Ecoutez la chanson du pauvre Jean ! Ou plutôt "Esgourdez rien qu'un instant La goualante du pauvre Jean", tels sont les premiers mots de cette chanson interprétée par Edith Piaf... et on se croirait alors transporté dans le Paris des années 30, en train d'écouter une chanteuse des rues qui pousse sa goualante... une chanteuse qui nous invite à l'écouter avec un impératif "Esgourdez".

Dès le début de cette chanson, on est subjugué par ce parler populaire si expressif, si haut en couleurs : "Esgourdez la goualante".

Et on est curieux d'écouter cette "goualante du pauvre Jean Que les femmes n'aimaient pas..."

D'autant que l'histoire de ce personnage ne nous pas racontée aussitôt... Elle est retardée par le refrain où l'on retrouve un impératif adressé aux auditeurs :

"Mais n'oubliez pas
Dans la vie y a qu`une morale
Qu'on soit riche ou sans un sou
Sans amour on n'est rien du tout"

Une leçon de vie nous est donnée avec l'emploi de présents de vérité générale et le pronom indéfini "on" : l'amour est essentiel, et l'emporte sur toutes choses...

 

Puis, on revient à l'histoire du personnage où tout dénote richesse et confort symbolisés par "la soie, le velours, de beaux draps". Les imparfaits : "Il vivait, il pionçait" traduisent, eux, avec leur valeur durative toute sa quiétude et son insouciance... on apprécie, au passage, encore l'emploi du langage familier avec le verbe "pioncer."

Le refrain revient alors avec ses présents de vérité générale et des variations dans l'expression :

"Mais n'oubliez pas
Dans la vie on est peau de balle
Quand notre coeur est au clou
Sans amour on n`est rien du tout"

On savoure à nouveau, dans ces vers, un parler populaire si suggestif, de l'argot... avec toujours la même idée réitérée...

 

Et la vie du personnage nous est détaillée, une vie faite de plaisirs faciles : "becter, guincher, licher" c'est à dire "manger, danser, boire de l'alcool", et toujours dans un langage populaire qui contraste avec les lieux évoqués : "chez les barons, dans les salons".

 

La morale nous est répétée dans le refrain : s'y ajoute une magnifique idée de partage avec de préférence "une belle fille", même si on se contente d'un simple "ragoût"...

"Mais n'oubliez pas
Rien ne vaut une belle fille
Qui partage votre ragoût
Sans amour on n`est rien du tout"

 

Et on retrouve ce langage familier si pittoresque, si vivant, dans le couplet suivant où l'on apprend les origines de la fortune du personnage qui fut "un méchant larron", expression péjorative qui contraste avec la considération qu'on lui porte, l'argent permettant de s'acheter une réputation.

"Pour gagner des picaillons
Il fut un méchant larron
On le saluait bien bas"

 

Mais soudain, on assiste à un brusque revers de fortune magnifiquement rendu par cette expression populaire : "Un jour, on fait la pirouette", et voilà notre héros, le voleur "derrière les verrous".
 

Dans le dernier couplet, on retrouve des impératifs comme autant de conseils adressés aux "jeunes gens" : "Esgourdez, Profitez de vos vingt ans, n'oubliez pas, aimez-vous"... une belle leçon d'épicurisme et de sagesse avec à nouveau l'emploi du présent de vérité générale :

"Plutôt qu'une cordelette
Mieux vaut une femme à son cou"

Une leçon démontrée par l'exemple du "pauvre Jean", lui qui était si riche et qui a tout perdu en raison de sa malhonnêteté... et qui n'a jamais été aimé de manière sincère.

 

Une belle leçon de vie dans cette chanson : oui, l'amour si souvent chanté par Edith Piaf, est indispensable aux êtres humains que nous sommes, l'amour sous toutes ses formes : affection, bienveillance, sympathie, générosité, amitié... l'amour est une vraie richesse...

La mélodie est joyeuse, vive, pleine d'élan dans le refrain et se ralentit dans le récit de la vie du personnage...

 

Pour mémoire : 

"La Goualante du Pauvre Jean est une chanson française sur une musique de Marguerite Monnot et des paroles de René Rouzaud.

Édith Piaf enregistre cette chanson le 16 février 1954 avec l'orchestre de Robert Chauvigny et rencontre très rapidement un vif succès. Elle l'enregistre notamment en live durant l'émission La Joie de vivre le 3 avril 1954."

 

Les paroles :

https://www.musixmatch.com/fr/paroles/Edith-Piaf/la-goualante-du-pauvre-jean

 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/2024/09/sans-amour-on-n-est-rien-du-tout.html

 

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13 réactions


  • Seth 5 octobre 2024 14:19

    Poésie à 2 balles de variétoches d’un autre temps qui relève plus maintenant de la sociologie de l’époque que de la littérature.

    En plus je n’ai jamais compris pourquoi « les femmes ne l’aimaient pas ». smiley

    Quant à l’explication de texte, elle est éthique. Nous répéter autrement ce que l’on a parfaitement compris tout seul parce qu’on est grand illustre plutôt la démonstration scolaire qu’on demande aux marmot de leur compréhension d’un texte sans commenter le sens général ou extrapoler en dissertant, ce que devrait plutôt faire un adulte à la place de cette répétition sans intérêt.


  • Seth 5 octobre 2024 18:30

    Toujours des textes de chanson... le texte de la complainte de Ferré n’est pas vraiment celui de Ruteboeuf que voici pour mémoire : https://fr.wikisource.org/wiki/Rutebeuf_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes,_1839/La_complainte_Rutebeuf

    Sinon toujours de la répétition...


    • Seth 5 octobre 2024 18:37

      Le texte de Ferré est mélangé avec Le dict de la griescher d’yver

      Les deux textes sont partiellement modernisés mais du moins sont-ils complets...


    • rosemar rosemar 5 octobre 2024 18:38

      @Seth

      D’abord, Rutebeuf s’écrit de cette façon... et Léo Ferré a repris la quintessence de ce texte... 
      Et arrêtez de « scroller » ! Lisez mieux !


    • Seth 6 octobre 2024 08:40

      @rosemar

      Rutebeuf s’écrit ainsi mais aussi Ruteboeuf et aussi Rustebeuf

      La « quintessence » de 2 textes mélangés et réécrits, c’est la trahison et le manque de respect de l’auteur desdits textes.

      Et depuis que vous avez découvert le mot anglais « scroll », ça tourne à la manie.


    • rosemar rosemar 6 octobre 2024 11:11

      @Seth

      Rustebeuf mais pas Ruteboeuf ! !

      Ce n’est pas trahison mais adaptation pour mieux rendre le texte accessible...


    • mmbbb 7 octobre 2024 10:49

      @rosemar arrêtez d employer du franglais vous qui nous cassez les roubignolles avec le respect de la langue française

      Vous avez découvert ce mot, vous allez l employer à toutes les sauces !
      sauce choron sauce espagnole sauce grand veneur !

      ’ c est quoi « cette manie

       » "Mais n’oubliez pas
      Dans la vie y a qu`une morale
      Qu’on soit riche ou sans un sou
      Sans amour on n’est rien du tout"

      peut être mais il vaut mieux être riche , La Palice n aurait pas dit mieux .

      et à l époque non pas de l amour courtois mais de l amour fugace , un compte bancaire rempli est tout de même rassurant .

      J apprécie Piaf mais certaines « paroles à texte » sont naives .


    • rosemar rosemar 7 octobre 2024 22:22

      @mmbbb

      eh oui ! un signe des temps : une société du fric, du veau d’or...


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