A la chasse aux papillons... avec Brassens...
Une chanson emplie de fraîcheur, de légèreté, de tendresse : c'est tout l'art de Georges Brassens que l'on retrouve dans ce texte intitulé La chasse aux papillons...
Un personnage est évoqué au début de la chanson, en des termes amusants : "un bon petit diable"... Brassens se plait à décrire un personnage attrayant et sympathique, un bon vivant, qui a "la jambe légère, et l'oeil polisson..."
L'oeil, la bouche de ce personnage sont soulignés, évoquant une forme de sensualité...
Les mots utilisés pour le décrire : "la fleur de l'âge, la bouche pleine de joyeux ramages" suggèrent grâce à des images, un être qui aime la nature, un homme plein de vivacité, d'énergie, un beau parleur, et même peut-être un poète, à l'image de Georges Brassens lui-même.
On ne s'étonne pas, dès lors, que ce personnage parte à "chasse aux papillons..."
Ces papillons qui pourraient être une métaphore de l'amour et de ses plaisirs...
Le bon petit diable rencontre alors, comme dans un conte, une "Cendrillon, filant sa quenouille", image d'une jeune fille humble et simple...
Le coup de foudre est suggéré par l'emploi du verbe "voir" au passé simple : "il vit Cendrillon...", une vision soudaine, inattendue, comme éblouissante....
Et, aussitôt, le personnage passe à l'action : il invite sa belle à une "chasse aux papillons", dans un discours direct et familier :
"Bonjour, que Dieu te ménage,
J' t'emmène à la chasse aux papillons."
La jeune fille, aussitôt séduite, se prépare et" met sa robe neuve" : le présent de narration accentue et souligne l'empressement de la belle.
On peut percevoir, là, une référence et un clin d'oeil au conte de Perrault, où Cendrillon se rend au bal, avec une jolie robe.
L'expression "bras d'ssus bras d'ssous'" souligne la proximité qui unit les deux personnages.
Brassens nous laisse entrevoir malicieusement une sorte de fausse ingénuité du séducteur : "Il ne savait pas que sous les ombrages,
Se cachait l'amour et son aiguillon..."
Le vocabulaire amoureux apparaît : "amour, coeurs".
La jeune fille, devant l'empressement du jeune homme, évoque en quelques mots, la curieuse chasse aux papillons à laquelle il se livre...
"J' présage
Qu' c'est pas dans les plis de mon cotillon,
Ni dans l'échancrure de mon corsage,
Qu'on va à la chasse aux papillons."
Les vêtements de Cendrillon, son cotillon, son corsage sont mis en valeur et montrent les gestes audacieux de l'amoureux.
Le rapprochement entre les deux personnages est mis en évidence par la répétition du mot "bouche".
"Sur sa bouche en feu qui criait : "Sois sage !"
Il posa sa bouche en guis’ de bâillon..."
Et l'expression suivante : "Et c'fut l'plus charmant des remu’-ménage
Qu'on ait vu d' mémoir' de papillon" suggère tout le bonheur des amants, leurs ébats, avec tendresse et délicatesse.
On les voit, ensuite, revenir au village, "un volcan dans l'âme", une belle image qui souligne le trouble amoureux, et la métamorphose qu'il produit.
Ils se promettent "d'aller des millions,
Des milliards de fois, et mêm' davantage,
Ensemble à la chasse aux papillons."
On perçoit tout l'enthousiasme des amoureux à travers ces promesses hyperboliques, un élan, un bonheur.
La dernière strophe, avec l'emploi du futur, évoque l'avenir des personnages : tant que durera leur amour, "Il f'ra bon voler dans les frais bocages,
Ils f'ront pas la chasse aux papillons."
Jolie conclusion pour cette chanson qui nous laisse entrevoir le bonheur des papillons qui seront épargnés par les amoureux.
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http://rosemar.over-blog.com/2017/02/a-la-chasse-aux-papillons-avec-brassens.html
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