vendredi 9 octobre 2009 - par jack mandon

Albert Schweitzer, 1875-1965 Visionnaire, écologiste avant l’heure 

Au coeur de la jungle équatoriale africaine, dans un pays majestueux, envoutant et meurtrier, un conquérant pacifique débarquait.

Robinson des temps moderne, dans ce siècle nouveau en mutation, il accomplissait d’instinct un acte contemporain. Dans un premier temps, il demandait l’asile respectueusement, avec son équipe de soignant, pour un long et laborieux temps.


Septembre 1965, j’appris la nouvelle du décès d’Albert Schweitzer. Je vivais alors dans un séminaire protestant, j’effectuais ma première année de théologie. La nouvelle fut commentée avec émotion et ferveur, en adéquation avec mon environnement.

C’était au temps ou la critique et la contestation laissaient largement la place à l’idéalisme et au respect inconditionnel pour les anciens. Pour ceux qui nous ouvraient la voie, bonne ou mauvaise, ils étaient de « bonne foi ». Pour cela ils méritaient, nous le pensions, notre considération et notre affection. La bonne foi est respectable, la critique, également, mais surtout avec le recul.

Pour Albert Schweitzer, l’influence de Nietzsche, à travers ses deux livres de maturité que sont « Le Gay Savoir » et « Ainsi parlait Zarathoustra »représentait un risque pour l’humanité. « Dieu est mort ». Cette inscription apparaitra plus tard à l’entrée des camps d’extermination érigés par les nazi. En Europe, la croyance en Dieu disparait, mais également le mythe du libre arbitre, le mythe du « bien et du mal »

Ainsi, un jour, un « surhomme » assumerait son irresponsabilité, admirerait le cours des choses, l’enchainement des évènements. Tout sépare la philosophie moderne de Nietzsche, des principes judéo-chrétiens d’Albert Schweitzer.

Ces deux philosophies, pour l’essentiel, sont à l’oeuvre de concert dans le monde moderne, avec des alternatives elles prennent des formes complexes. Les problèmes naissent de l’une et de l’autre et de leurs interactions. Le merveilleux et l’extraordinaire côtoient la misère très présente en forme d’apocalypse, dans un contraste assourdissant, éclaboussant, aveuglant, schyzophrénique. Quel courage et quelle intelligence déployées chez les hommes pour se maintenir, funambules au dessus du néant, avec autant de désinvolture pour les plus favorisés, et autant de résignation pour les déshérités...beaucoup de révolte légitime pour tous les autres.

Le bon sens de la terre, Albert Schweitzer le distillait et le distribuait avec sa simplicité légendaire. Ses titres universitaires étaient impressionnants. Musicien, musicologue, organiste, théologien, pasteur, écrivain, philosophe et médecin, prix Nobel de la paix 1952...mais surtout jardinier et ouvrier du bâtiment pour son hôpital et son village de Lambaréné. Avant-gardiste, il cheminait avec un siècle d’avance sur son époque. C’est encore un modèle pour tous les aventuriers respectueux de l’écologie des lieux, attentifs à l’environnement humain, animal et végétal. Je crois qu’il eut en Inde son alter égo en la personne du mahatma Gandhi .

Il avait vu le jour Kaysersberg (Haut-Rhin), en Alsace alors annexée par l’Allemagne, dans une période où la colonisations sévissait sur toute la surface de la terre. En France on entendait ceci :

« Je vous défie de soutenir jusqu’au bout votre thèse qui repose sur l’égalité, la liberté, l’indépendance des races inférieures. Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis à vis des races inférieures. » Jules Ferry (1832-1893 ; Débats parlementaires du 28 juillet 1885)

« La colonisation en grand est une nécessité politique tout à fait de premier ordre … La conquête d’un pays de race inférieure par une race supérieure n’a rien de choquant … » Ernest Renan (1823-1892 ; La réforme intellectuelle et morale 1871)

« Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures » Jules Ferry.

Le contexte politique et social posés, il faut compter avec l’histoire. Cependant, Albert Schweitzer fut souvent contesté dans ses conceptions philosophiques, ses pratiques médicales et sa vision de l’histoire, de l’Afrique et de ses habitants.

« Il aurait fallu qu’il fût autre chose qu’un médecin ordinaire et son hôpital un bidonville. Il aurait fallu qu’il eût une conception plus humaine et plus digne de l’hospitalisation de l’homme noir malade. (...) Pourquoi n’a-t-on pas dit que sur l’autre berge du fleuve Ogooué, en face de lui, existait un autre hôpital, plus moderne, celui-là, avec une maternité pleine d’accouchées et un service de chirurgie très bien équipé, d’autres médecins, ceux du Corps de Santé Colonial qui possédaient une plus grande expérience que lui, et d’autres malades qui recevaient des soins au moins aussi convenables que ceux dispensés dans son hôpital. (...) Pourquoi n’a-t-on pas dit non plus, que considérer l’Afrique comme un continent figé et l’homme noir comme incapable d’évoluer, était une erreur de la part de Schweitzer ? (...) inscrire comme prioritaire la médecine curative et individuelle, comme le fit Schweitzer, constituait une erreur majeure dans l’appréciation de l’action sanitaire à mener (...) en Afrique. (...) A quoi bon soigner quelques ulcères et faire des extractions dentaires si des centaines de malades mouraient de la maladie du sommeil ? » André Audoynaud, Le docteur Schweitzer et son hôpital à Lambaréné : l’envers d’un mythe, Paris, L’Harmattan, 2006, ISBN 2-7475-9499-8, 9782747594998, pp. 35-36, passage consultable sur Google Books

 

La médecine s’interroge sur la popularité d’un homme aussi marginal,un médecin « ordinaire »qui reconstitue un univers de soins dans un cadre vierge, avec des malades qui se présentent avec toute leur famille et leurs animaux domestiques. Les différences ethniques sont respectées, les habitudes et coutumes acceptées. Des concepts et pratiques ancestrales appliquées dans un bon sens naturel et culturel.

Quelle est la part d’erreur dans cette aventure qui connut un succès planétaire ? L’immense reconnaissance de cet homme hors du commun vient en partie de sa grande capacité de communication. C’est un facteur essentiel de guérison, certainement plus puissant et moins nocif que les médicaments aux effets secondaires destructeurs. En cela, la médecine officielle se trompe. Il ne suffit pas de posséder l’infrastructure médicale, qui d’ailleurs ressemble de plus en plus à une immense banque ou la spéculation médicamenteuse et financière va bon train et où les infirmières sont réduites à l’esclavage, fatiguées et sous payées. Hôpitaux où l’on rencontre des médecins chercheurs plus que soignants, mais souvent d’excellents gestionnaires.

Je me suis toujours demandé pourquoi les médecins célèbres portaient des noms de bacilles, comme les astronomes antiques des noms d’étoiles. Pour les seconds cela présente l’avantage de la musicalité poétique. Dans les deux cas ça manque de modestie.

 

« L’homme n’est éthique que lorsque la vie en elle-même, aussi bien celle des plantes que celle des animaux lui est sacrée, comme celle des hommes, et lorsqu’il se dévoue pour porter aide à une vie qui est en danger. Seule l’éthique universelle d’une vie qui se sent démesurément responsable à l’égard de tout ce qui vit peut se justifier en pensée. » « L’éthique du respect de la vie comprend donc en elle-même tout ce que couvrent les notions d’amour, de dévouement, de partage de souffrances, de partage de joies et d’engagement pour le bien. »

« L’élément essentiel de la civilisation est le perfectionnement éthique de l’individu aussi bien que de la société. Mais réciproquement tout progrès spirituel ou matériel a son importance pour la civilisation. La volonté de civilisation est donc une volonté universelle de progrès qui reconnait l’éthique comme la plus haute des valeurs. Quelque importance que nous attachions à la science et au pouvoir humain, il est pourtant évident que seule une humanité poursuivant des fins morales peut bénéficier dans une pleine mesure des progrès matériels et triompher en même temps des dangers qui les accompagnent. »

Son refus de modifier les coutumes indigènes - ce qui le condamnait à garder à son hôpital un côté archaïque ; à son aspect bourru comme ses réactions paternalistes, Albert Schweitzer avait, sur beaucoup d’autres, l’avantage de mettre sa vie en harmonie avec ses principes philosophiques et religieux.

Fixé dans un des lieux les plus reculés de l’Afrique il décide d’y mourir loin de sa patrie et de sa famille : « Je vous appartiens, dit-il aux Gabonais, jusqu’à mon dernier souffle. »

 



19 réactions


  • morice morice 9 octobre 2009 12:23

    euh, encore un texte un peu trop dithyrambique à propos de ce bon docteur... l’envers du mythe a pourtant été écrit il y a longtemps :




    résumons :
    « Pour les uns, il était le « Saint de la jungle », le « Grand Docteur », le « Chirurgien héroïque », le « premier humanitaire », le « plus grand homme du monde », et son hôpital était qualifié de « véritable Eden », « d’endroit où les médecins sont meilleurs que partout ailleurs » et de « phare pour tous les hôpitaux du monde ». Pour d’autres, ses détracteurs, il était un « époux mufle et égoïste », un « père indigne », un « colonialiste charitable », un « conservateur refusant le progrès », et son hôpital qualifié de « bidonville ».  »


    « Son approche était autocrate et paternaliste, et il avait une attente assez basse de la capacité intellectuelle des africains. »

    « Il entretenait l’idée que »l’éthique, c’est la pitié« et il semblait ne pas avoir d’illusions sur l’égalité entre les civilisations traditionnelles et occidentales. Son modèle biblique venait de la parabole de Lazare et l’homme riche. Schweitzer se voyait comme l’homme riche à la table, obligé de partager ce qu’il avait avec le pauvre mendiant. Il a critiqué l’exploitation des africains, mais surtout parce qu’il voyait là une preuve de l’échec moral de l’ouest civilisé plutôt que parce qu’il avait un sens inhérent de l’injustice ». 

     « Quand Schweizer s’est opposé aux essais nucléaires dans les années 1950, c’était à cause des effets sur la vie animale et végétale, et non pas par opposition à l’emploi des armes nucléaires, si cela devenait nécessaire. Son point de vue, c’était celui du colonialiste, un point de vue à la fois affiné et paternaliste. »

    psychologiquement, il était connu pourtant, cher auteur... relativisons, donc....

  • jack mandon jack mandon 9 octobre 2009 13:51

    @ Morice

    Votre commentaire est complet et fort intéressant.

    « Les foules édifient des héros et les hommes suivent avec plus ou moins de bonheur »

    C’est l’histoire d’un homme avec ses facettes contradictoires, ce qui m’importe, c’est l’élan, le souffle de vie qu’il véhicule. Cette formidable envie de vivre, ce désir essentiel qu’il développe.
    Certes, les tyrans eux aussi galvanisent les foules, mais ils fabriquent des malades, il me semble qu’ Albert Schweitzer s’efforçait de les soigner.

    Pour plagier Joseph Delteil, un autre phénomène dans son genre :

    " L’homme, un grand maladroit, à l’oreille archaïque, à l’oeil phénoménal, qui fourmille de désirs, patauge dans tous les échos, la maladresse des géants.

    Ce qui me parait important dans cette expérience de rédaction, dans l’environnement d’un géant, même à géométrie variable, c’est d’avoir le sentiment que la vie est belle et les êtres humains étonnants dans leur complexité et leur ambiguïté.

    Merci Morice


    • morice morice 9 octobre 2009 15:12

      ...exactement : je n’enlève en rien de sa valeur intrinsèque, je précise, car voyez-vous la vie des « saints » a beaucoup été enjolivée, et on a aucun intérêt historiquement à faire dans la croyance, ce que votre article laisse entendre par son adhésion un peu trop prononcée. Un homme, avec ses contradictions, dont pas mal héritées de sa culture et de son époque. Pas un « parfait » donc, mais déjà beaucoup mieux que les colonialistes qui l’avaient précédé.

      En ce moment, à vrai dire, il en manque des gars de cette trempe : à Madagascar, ceux qui continuent à remuer ciel et terre pour que des gamins vivent mieux sont des.... bonnes sœurs, qui font un boulot formidable, bien loin du sentiment religieux auquel on s’attendrait, aidés par des hommes tout aussi formidables qui financent discrètement leurs actions. Parmi eux, des chefs d’entreprise, qui ne font pas de leur religion chrétienne une nécessité pour aider l’Afrique, tout au contraire. Des humanistes, discrets, et efficaces. Comme quoi...


    • Furax Furax 10 octobre 2009 09:35

      Merci, Morice.
      En quelques lignes tu as complètement modifié la perception que j’avais du bonhomme !


    • jack mandon jack mandon 9 octobre 2009 17:23

      @ Actias

      Tout à fait, vous avez raison pour le y, en fait par cette faute, peut être intentionnelle, en ces temps de polémique, je taquine les membres du front national...quoi que...
      Le « Dieu est mort » de Nietzsche fait toujours couler beaucoup d’encre et recouvre sans doute de nombreuses significations compte tenu de la profondeur de pensée de l’auteur. Le visionnaire qu’il était sentait venir notre monde. Nous y sommes et jusqu’où irons nous.
      On peut parfaitement penser qu’il a voulu dire que Dieu avait disparu de la conscience humaine.
      Les nazis, sans le savoir, appliquaient à la lettre la formule...les malheureux !
      Je ne suis pas tout seul porté à l’enthousiasme émotionnel, lorsque vous traitez A.S. d’intégriste...
      Je vis dans un environnement africain, de sacrés carnivores...j’en suis devenu complètement végétarien par réaction. Le terrain, ça vous forge des convictions !

      Merci 


    • Gollum Gollum 9 octobre 2009 19:43

      @Actias : (Mince ! je me suis encore trompé sur l’orthographe de son nom !)


      Ah décidément ! Zen et le Cap’tain se sont pourtant donné de la peine..

      je pense que l’attaque de Nietsczche était clairement orientée vers le dogmatisme religieux, une institution sociale et un système de croyance devenu une coquille vide car ayant perdu le sens du divin.


      Assez d’accord avec ça.. Nietzsche avait perçu cette fuite de Dieu hors de la psyché humaine moderne. D’où sa tentative de créer un nouveau mythe.


      En tirer des conclusions sur son athéisme ou une propension au système totalitaire est un peu trop rapide.


      Pas d’accord sur l’athéisme qui bien que Nietzsche soit un tempérament mystique est quand même assez net. Sur Nietzsche à la source du nazisme, il aurait été le premier à s’inscrire en faux contre cela. Il n’en reste pas moins qu’en faisant l’apologie de la Volonté de puissance associé à un espèce de brouillage des cartes en ce qui concerne les critères du bien et du mal, il a été indirectement la source de ce phénomène. De même l’élitisme et le côté prométhéen de Nietzsche se retrouve dans le nazisme.


    • Francis, agnotologue JL 10 octobre 2009 10:30

      @ Actias : l’athéisme est ce qu’il est et n’est pas contestable. Les athées pensent ce qu’ils veulent et n’ont de comptes à rendre qu’à leur conscience, laquelle vaut a priori et jusqu’à preuve du contraire, celle d’un croyant.
       
      En revanche, la laïcité et clairement définie, et n’est pas négociable. La rage des croyants s’auto-entretient par le fait de leur confusion récurrente entre laïcité et athéisme.


    • Francis, agnotologue JL 10 octobre 2009 10:45

      Ceci dit, Actias, j’aime bien votre définition, mais elle prête à confusion. Cf. ma réaction. smiley


  • ZEN ZEN 9 octobre 2009 15:02

    Actias
    S’il vous plaît, écrivez Nietzsche ... smiley


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 9 octobre 2009 15:07

    Bon rappel Jack ,

    Les hommes qui réussissent à mettre leurs actes en harmonie avec leurs idées sont toujours haïs par une multitude de rampants en tous genre .

    Je me souviens

    Une autre alsacienne , moins connue Anne Spoerry a fait un parcours similaire .

    J’ avais 6 ans quand il a eu son prix Nobel de la paix .

    Toute l’ Alsace était fière .

    Continuez Jack , Merci .


  • morice morice 9 octobre 2009 15:18

    saluons en effet Mama Daktari !! ravi de vous voir venir rappeler cette formidable personne !

    http://www.revafrique.com/histoires/benoit01.htmL

    elle avait été déportée à Ravensbruck, Haddock.

    http://www.amref.fr/actions/quelques-extraits-de-la-vie-danne-spoerry-premi%C3%A8re-femme-flying-doctors


  • Le péripate Le péripate 9 octobre 2009 17:10

    Il était si populaire, la presse l’encensait, c’était bien un Hulot avant l’heure. Un casse-c.... smiley

    D’ailleurs, Vian, avait écrit ces quelques mots : qu’il soit midi, qu’il soit minuit, vous nous faites chier, docteur Schweitzer.


  • Francis, agnotologue JL 10 octobre 2009 10:40

    J’ai bien aimé cet article.

    Notamment ce passage :

    « Je me suis toujours demandé pourquoi les médecins célèbres portaient des noms de bacilles, comme les astronomes antiques des noms d’étoiles. Pour les seconds cela présente l’avantage de la musicalité poétique. Dans les deux cas ça manque de modestie. »

    J’ajouterais : Pourquoi des hommes politiques portent-ils des noms de lois ?



  • jack mandon jack mandon 10 octobre 2009 12:27

    @ A tous, d’abord merci

    Si j’ai choisi cet article sur Albert Schweitzer en l’articulant autour de l’omniprésence de l’incontournable Nietzsche, (il me faut prendre de l’élan pour écrire son nom) c’est que je crois que ces deux hommes d’exception, n’ont pas en commun que la complexité relative de l’orthographe de leur nom.Ils sont les produits d’une nouvelle ère. Il m’est arrivé de fréquenter des psychotiques,ils naviguent dans les mêmes sphères, il n’est pas recommandé de s’y aventurer.
    Nos deux héros sont identiques dans leur course à la phalène qui tourne autour de la bougie, irrésistiblement attirée par la lumière. L’un des deux est passé dans la flamme avec la détermination et le courage qu’on peut lui prêter, il en a perdu la raison définitivement...peut être qu’il en a trouvé une autre...indéchiffrable pour les autres.
    L’autre connaissait le même questionnement et probablement le même tourment. A mon sens, c’était un terrien enraciné, mais la vie paisible , bourgeoise, réglée et limitée par Chronos ne répondait pas à son besoin de dépassement. (vous savez que Sartre avait un lien de parenté avec A.S.). Il partageait, comme tout intellectuel engagé, la même liberté d’action avec lui.
    Il a cherché dans l’origine et les racines de l’humanité, l’Afrique, l’espace et la profondeur du sens. Sa nature plus sensorielle lui a permis de se poser...de toucher terre...mais dans un ailleurs. Peut être indéchiffrable quant au fond, l’apparence fut relativement sauve.
    Ces deux hommes pensaient, comme Sartre, que l’existentialisme est un humanisme, ils en firent chacun un usage différent.


  • jack mandon jack mandon 10 octobre 2009 16:33
    Bonjour Jack,
     
     
    Le mot clé de ce billet : Respect.
     
    L’acceptation de l’auteur tel qu’il est, et non pas tel qu’on souhaiterait qu’il soit. Observer, être curieux, apprendre (dans les deux sens du terme).
     
    Evoluer ensemble pour aussi s’aider à comprendre et aimer ce qui est autre, l’Autre.
     
    Voici une définition de l’écologie qui sort des sentiers battus et pourtant...
     
    Tous les hommes qui ont, ne serait-ce que, tenté une telle œuvre sont dignes d’admiration et doivent nous faire réfléchir sur nous-mêmes.
     
    Vous faites partie de ceux-là, Jack.
     
    Affectueusement.
     
     
    Gül

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