lundi 5 octobre 2009 - par Fergus

Amalia Rodrigues, dix ans déjà !

Difficile d’imaginer le Portugal sans le fado. Difficile d’imaginer le fado sans sa reine. Le 6 octobre, cela fera dix ans qu’Amalia Rodrigues s’en est allée, emportée dans son sommeil par une défaillance cardiaque. Une décennie après sa mort, l’immense « fadista » au regard brillant et à la voix si expressive est pourtant toujours présente dans le cœur et la mémoire des Portugais.

Rien, dans sa jeune enfance, ne distingue de ses huit frères et sœurs la petite Amalia da Piedade Rodrigues, née au début de l’été 1920 à Lisbonne, dans le quartier ouvrier d’Alcantara. Rien, si ce n’est cette jolie voix qui charme ses proches dès l’âge de 4 ans. Une voix si pure que la gamine est récompensée par les voisines d’une pièce de monnaie ou d’une friandise lorsqu’elle chante l’une de ces chansons que l’on fredonne alors dans les rues de la capitale portugaise. À dix ans, Amalia chante dans les mariages et les baptêmes. À seize, elle représente le quartier d’Alcantara lors de la « Marche de Lisbonne », une très populaire fête des saints ponctuée de cantiques.

Les mois passent, Amalia chante si bien le fado pour les voisins qu’ils en sont émus aux larmes. À tel point qu’un jour, cédant à la pression amicale de l’un d’eux, une tante d’Amalia emmène en secret la jeune fille au Retiro da Severa¹, le plus célèbre cabaret de fado du Bairro Alto, pour la présenter au guitariste de l’établissement. Immédiatement séduits, les responsables du cabaret se rendent à Alcantara et réussissent à convaincre les parents d’Amalia que leur fille est d’ores et déjà une grande artiste. La carrière de celle qui allait devenir « a rainha do fado » (la reine du fado) peut commencer. Amalia Rebordão – du nom de la grand-mère qui l’a élevée – a 19 ans. Nous sommes en 1939.

Après avoir chanté dans différents cabarets et théâtres lisboètes, Amalia entame – désormais sous son propre nom – une carrière internationale sans précédent pour une artiste portugaise et plus encore pour une chanteuse de fado : Madrid en 1942, le Brésil en 1944, Paris en 1949. Entretemps (1947), Amalia a fait ses débuts au cinéma dans Capas Negras d’Armando Miranda. Élu meilleur film portugais de l’année, cet hymne à la belle ville de Coimbra propulse la jeune femme au rang de star dans son pays. En 1954, appelée par Henri Verneuil, elle récidive au cinéma dans Les Amants du Tage où elle donne la réplique à Daniel Gélin. Le succès du film et la première apparition d’Amalia Rodrigues à l’Olympia confèrent à la jeune femme une énorme notoriété dans notre pays.

Censurée par la Révolution

Dès lors, Amalia revient souvent chanter en France pour de longues tournées en province et des récitals à Paris (Olympia, Bobino, ABC), plébiscités par le public français et une communauté portugaise en forte augmentation. Demandée dans le monde entier, la chanteuse effectue également de nombreuses tournées en Espagne et en Italie, mais aussi au Brésil, au Mexique, au Japon, en Russie ou aux États-Unis. Amalia est adulée par un public de plus en plus large, séduit par cette très belle femme, tout de noir vêtue, et la voix chaleureuse qu’elle met au service de lamentos nostalgiques ou de mélodies ensoleillées, à l’image du titre favori des Français, La petite maison sur le port, adaptation du superbe Vou Dar de Beber a Dor, sorti en 1968 dans une Europe en pleine mutation.

Avril 1974. La Révolution des Oeillets met à mal Amalia Rodrigues. On lui reproche sa complaisance envers le dictateur Salazar. Elle est boycottée et ses fados interdits d’antenne. Une mesure en l’occurrence injuste : l’artiste n’a fait que son métier, rien de plus. La censure portugaise n’empêche toutefois pas Amalia de poursuivre sa carrière internationale, notamment en France où elle retrouve avec plaisir son ami Bruno Coquatrix à l’Olympia, et où elle enregistre de nombreux titres, notamment composés par un autre de ses amis, Alain Oulman. Il faut toutefois attendre plusieurs années pour que l’ostracisme dont Amalia est victime dans son pays soit enfin levé sous la pression des intellectuels portugais. La chanteuse fait alors un retour triomphal au Coliseu de Lisbonne. Cinq ans plus tard, en 1990, elle est décorée par le Premier ministre Mário Soares. Une décoration qui s’ajoute aux nombreuses distinctions dont elle a été l’objet, en France, de la part de Jack Lang, François Mitterrand ou Jacques Chirac.

Lorsqu’Amalia décède dans sa maison de Lisbonne, le 6 octobre 1999, trois jours de deuil sont décrétés par le gouvernement portugais, en totale communion avec un peuple littéralement assommé par la disparition de son idole. En juillet 2001, les cendres de la plus grande fadista² de l’histoire sont transférées dans le Panthéon national. Elle est la seule femme à y être inhumée.

Mardi, j’écouterai du fado, en hommage à Amalia. Et le temps d’un bon vieux vinyl, je serai moi aussi fadista comme l’affirme cet azulejo apposé dans le quartier d’Alfama sur un mur de la taverne A Baiuca : « E tão fadista quem canta como quem sabe escutar³ ».

Muito obrigado a você, Amalia.


¹ Le nom de ce cabaret, aujourd’hui disparu, rendait hommage à Maria Severa, une prostituée du quartier de Mouraria. Elle fut, aux alentours de 1830, la première chanteuse de fado. L’idylle de Maria Severa avec l’excentrique Comte de Vimosio servit de thème au premier film parlant portugais, A Severa, réalisé par José Leitào de Barros en 1931.

² D’autres artistes ont marqué l’histoire du fado, notamment Alfredo Duarte, Maria Alice, Joaquim Pimentel, Hermínia Silva, Fernando da Silva ou Maria da Fé. De nos jours, ce sont surtout des chanteuses qui tiennent la vedette, emmenées par Misía et Mariza.

³ Celui qui sait écouter est tout aussi fadista que celui qui chante.

Autres liens :

Sardinheiras

Povo que Lavas no Rio

Solidao

Com que Voz

Uma Casa Portuguese

Barco Negro

Ai Mouraria

Les amants du Tage (extrait)

Interview (5 colonnes à la Une du 5 mai 1967)



21 réactions


  • Fergus Fergus 5 octobre 2009 10:52

    La grande maison à la façade rose sur la photo de Lisbonne qui montre un bateau amarré au bord du Tage est le musée du fado.


  • COLRE COLRE 5 octobre 2009 11:44

    Merci Fergus, de nous rappeler Amalia, qui nous a tant et tant enchantés…

    J’étais à une de ses dernière à l’Olympia, la voix difficile mais puissante, vibrante, le public était fou de bonheur et de reconnaissance : une merveille artistique, inoubliable.

    (Une de mes préférées : « Come que voz »)


    • Fergus Fergus 5 octobre 2009 12:02

      Bonjour Colre.

      Je n’ai jamais eu l’occasion de voir Amalia Rodrigues sur scène. Mais il est probable que j’irai écouter au printemps prochain à Rennes la talentueuse chanteuse de fado (et ex-médecin urgentiste) Katia Guerrero.

      Pour mémoire, le dernier Olympia d’Amalia remonte à 1992 et sa dernière apparition sur scène lors de l’exposition universelle de Lisbonne en 1998.

      André Maurois a naguère comparé cette immense interprète de fado à ce que fut « Nijinski » pour la danse. Cela vaut tous les discours ! 


    • COLRE COLRE 5 octobre 2009 12:14

      Ah ? 1992, si vieux déjà ? Je ne me souvenais plus. La salle était en ébullition. J’avais bcp de ses disques, à l’époque. Dans les années 80, j’avais même fait tout Lisboa à pied de long en large à la recherche de bons disques de fado : Amalia était indépassable. 

      Vous avez raison, des artistes comme elle, c’est de la pure exception.

      Depuis, j’ai un peu laissé tomber ce genre de musique, mais votre article a réveillé ma nostalgie à moi… smiley



  • Surya Surya 5 octobre 2009 12:31

    Bonjour Fergus,

    Je savais que le Fado est une véritable institution au Portugal, et j’en avais un peu entendu lors de reportages télévisés en France -je ne connais pas le Portugal- sans savoir qui chantait. Jusqu’à présent, j’avoue que je me suis toujours plus intéressée à la musique du Cap Vert et celle des anciennes colonies portugaises africaines, plus qu’au Fado, je ne sais pas pourquoi. Merci pour votre article qui m’a donné envie de vraiment découvrir et écouter non seulement Amalia Rodrigues, mais d’apprendre aussi à mieux connaître le Fado en général.


    • COLRE COLRE 5 octobre 2009 12:36

      Bonjour Surya, c’est vrai que Cesaria, c’est super aussi… smiley

      C’est moins puissant, moins tragique qu’Amalia, mais on retrouve dans ses chansons et son interprétation toute la misère sage de la condition humaine…

    • Fergus Fergus 5 octobre 2009 13:16

      Bonjour, Surya, et merci pour votre commentaire.

      J’apprécie également les musiques capverdiennes, et Cesaria Evora est à cet égard incontournable, beaucoup plus à mon goût que Celina Pereira, autre grande dame locale de la chanson.

      Cela dit, comme Colre, je suis nettement plus sensible à la puissance émotionnelle que dégageait Amalia Rodrigues dans ses fados, qu’ils chantent les sardinières, les vieux quartiers ou les sentiments des gens simples.

      Parler du Cap-Vert me remet par ailleurs en mémoire un article que j’ai écrit il y a près d’un an. Curieusement, j’avais intitulé Amalia cet article qui relatait la tragique (et malheureusement réelle) tentative de suicide d’une de mes voisines capverdienne.
       
      Si vous en avez l’occasion, n’hesitez pas à aller visiter Lisbonne, c’est une très belle ville et les gens y sont particulièrement chaleureux. De surcroît, on y mange très bien !


    • Surya Surya 5 octobre 2009 19:00

      Fergus, je me souviens de votre article sur « Amalia » que j’avais lu lorsqu’il est paru, qui m’avait vraiment émue et choquée, et que je viens de relire. Ce que vous décrivez est vraiment hallucinant et terrifiant. On assiste parfois à des scènes (ou pire évidemment, on est soi même victime) assez traumatisantes, et on a du mal ensuite à tourner la page et passer à autre chose. Heureusement que cette femme s’en est sortie, et si elle est retournée ensuite au Cap Vert, j’espère qu’elle y est heureuse. La vie est parfois très dure ici en matière de relations humaines.

      Dans votre article, ce que Omar, ce monsieur Malien, dit, est vrai. Je ne suis jamais allée au Mali moi même, mais pour avoir très longtemps fréquenté de façon quasi exclusive la communauté Africaine (à l’époque de la fac, j’étais si timide que je n’osais absolument pas aller vers les autres, du coup je suis restée quelques temps dans mon coin, et seuls les étudiants africains venus étudier en France, beaucoup de Sénégalais, mais aussi des Gambiens, Guinéens, Ivoiriens, Burkinabé etc...) sont venus vers moi, avec l’envie de faire connaissance et de m’intégrer dans leurs groupes d’amis, et j’ai vu la différence) donc je sais que ce que dit ce monsieur est vrai. Peut être même « Amalia » n’en serait pas venue à des extrémités pareilles et aurait trouvé plus de mains tendues là bas ?

      C’est vrai que le Fado possède une intensité émotionnelle rare. J’espère que l’occasion se présentera pour moi d’aller un jour découvrir le Portugal et donc en particulier Lisbonne. Pour l’instant j’ai mis un coup d’arret sur les voyages, alors plus tard peut être, mais je mets ce voyage bien au chaud dans un coin de ma mémoire et je ne l’oublie pas. smiley


    • Fergus Fergus 5 octobre 2009 20:22

      Bonsoir, Surya.

      Pour ce qui est d’Amalia, je vous confirme qu’elle est retournée au Cap-Vert retrouver sa famille et ses amis.

      Ce que vous dites des Africains est vrai. Moi non plus, je n’ai pas d’expérience sur ce continent, mais j’ai eu l’occasion d’être en contact avec des gens modestes venus du Mali, du Sénégal et de Côte d’Ivoire. L’occasion de constater à quel point les valeurs de solidarité familiale ou communautaire sont importantes pour eux.

      Savez-vous qu’il existe un maire Noir en Bretagne ? Ancien ministre de gauche, Kofi Yamgnane est maire du village de Saint-Coulitz dans le Finistère. Et que croyez-vous qu’il a institué dans son village perdu des Monts d’Arrée ? Un conseil des Anciens, à l’image de ce qui existe en Afrique. Etonnant, non ?

      Pour ce qui est de Lisbonne et du Portugal, cela vaut réellement la peine d’y aller. Cela dit, il y a des découvertes à faire dans tous les pays, y compris les plus austères...


    • Surya Surya 5 octobre 2009 20:53

      Bonsoir Fergus,

      Je connais en effet Kofi Yamgnane, et je sais qu’il est très apprécié, mais franchement je ne me souvenais pas du nom de son village qui l’a élu. Je me souviens seulement que lorsqu’il a été élu, les médias s’étaient précipités pour faire un reportage, incroyablement étonnés qu’il y ait un maire Noir en France, et avaient interviewé des habitants du village, qui eux étaient tout surpris que cela étonne, ils ne voyaient pas du tout pourquoi évidemment.
      Son conseil des anciens est une bonne chose, c’est une excellente façon d’arbitrer les problèmes lorsqu’ils se présentent, et tout le monde peut donner son avis, à la fin on trouve toujours une solution.
      Je viens de chercher et regarder sur Internet le site de Saint-Coulitz, ça a l’air super joli.
      Merci pour les bonnes nouvelles d’Amalia. Si dès fois vous n’avez plus de contacts avec elle de nos jours, en tout cas je suis certaine qu’elle ne vous a jamais oublié, et l’aide et le soutien que vous lui avez apportés.

      Mince j’ai encore oublié de prendre mon casque, je ne vais pas pouvoir écouter Amalia Rodrigues sur internet ce soir. Ce sera pour plus tard.

      Passez une très bonne soirée. smiley


  • Yohan Yohan 5 octobre 2009 19:38

    Salut Fergus
    le Fado est au portugal ce que le Tsifteteli est à la Grèce. J’adore toute cette musique de l’âme


    • Fergus Fergus 5 octobre 2009 20:10

      Salut, Yohan.

      Je ne connaissais pas le nom de Tsifteteli, mais il semble, à en juger par le superbe lien, que cette musique grecque ressemble fort au… Styladiko, également grec, et dont on trouve les racines chez les ennemis intimes turcs.

      Quoi qu’il en soit, c’est effectivement en écoutant ces musiques que l’on plonge véritablement dans l’âme d’un pays, pas en se gavant de world music formatée.


    • Yohan Yohan 5 octobre 2009 22:51

      Alors je pense que ce vieil article devrait t’intéresser
      sinon je te recommande cette video que j’adore (surtout Zoe)


    • brieli67 6 octobre 2009 01:56
      Le Tsifteteli c’est ça en traditionnel 
      à tous les banquets, a tous les mariages ; Oui les convives sont assis en arc de cercle.
      Les youngsters se lèvent et dansent une parodie en se foutant de la tête des « occupants » turcs.

      Le blues grec il faut le chercher par là : des années 20

      deux styles « style de Smyrne » (Smyrnéiko), et le « style du Pirée » (Pireotiko) jusque dans les années cinquante.
      un exemple de classik ici

      puis vint le Skiladiko  : on sort « aux chiens » du Pyrée 
      pour bien fêter avec assiettes et tout et tout

      un peu d’humour, d’auto-dérision

      Désolé, je construis et reconstruis en Elide entre deux feux ....


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 6 octobre 2009 02:08

      Tsifteteli, styladiko... des ’beats’ un peu sacrilèges pour qui écoutait du rebetika à Plaka, à la fin des années ’50.... Pour Amalia, cependant, quels fantastiques souvenirs ! Je me souviens, entre autres, d’un spectacle assez intimiste à Paris, à la Tête de l’Art, en 1963, je crois, ... et de sa participation à une fête populaire à Lisbonne, en ’’81 ou ’’82, où, déjà âgée, elle avait chanté inlassablement durant des HEURES, devant des milliers d’inconditionnels qui en redemandaient... Je crois que j’ai tout ce qu’elle a enregistré.

      Um abraço à tous ceux qui se souviennent du Bairro Alto 

      PJCA

    • Fergus Fergus 6 octobre 2009 08:59

      Bonjour, Pierre.

      Merci pour ce commentaire et pour cette évocation personnelle d’une artiste dont on n’imagine pas, en France, à quel point elle a marqué son pays, au point d’en être devenue un symbole identitaire.

      Abraçao partagé.


    • Fergus Fergus 6 octobre 2009 09:04

      Salut, Brieli.

      Merci, une nouvelle fois, pour tous ces liens.

      Et toutes mes excuses pour avoir écrit sTyladiko au lieu, évidemment, de sKyladiko (ou skiladioko, apparemment).

      Bonne journée.


  • ASINUS 5 octobre 2009 20:29

    Mora num beco de Alfama

    E chamam-lhe a madrugada,

    Sao mastros de luz doirada

    Os ferros da sua cama.

    E a sua colcha amarela

    A brilhar sobre Lisboa

    É como estatua de proa

    Que anuncia a caravela...






    yep fergus mes cassettes sont usée et vieillies mais sa voix sa voix.......
    ..
    ps pour la Grece essayez m farantouri chantant y ristos




    • Fergus Fergus 5 octobre 2009 22:20

      Salut Asinus.

      Merci pour ces quelques vers ensoleillés tout droit venus de Lusitanie.

      Je connais un peu Maria Farantouri, et pas seulement pour sa très jolie version de « Commandante Che Guevara » !


  • brieli67 6 octobre 2009 00:45

    Le Cap Vert en France : Mayra Andrade avec La Mc Malcriado


    modinha, fado,tango,morna ..... l’âme portugaise.

    Saudade sodade ... ressentiment intraduisible.

    sf pour nous les Alamans die Wehmut : que les anglais traduisent en Weltschmerz !

    Cette Saudade/Wehmut est proche de la mélancolie .... MAIS ;;
    complètement schizo qui se balance entre une nostalgie d’un évènement ou d’aspirations du passé et au présent une fureur de vivre de partager 
    C’est ce qu’on retrouve dans la Fasnet.... notre carnaval. 

    • Fergus Fergus 6 octobre 2009 09:20

      @ Brieli.

      Je connaissais un peu Mayra Andrade, mais elle est loin d’être représentative du Cap-Vert comme Mmes Evora et Pereira. Je ne connais pas l’autre artiste cité, et je n’ai pas pu ouvrir le lien.

      Difficile en effet de définir la « saudade » ou le « wehmut ». Tous ceux qui ont tenté de le faire se sont heurtés à des définitions le plus souvent restrictives parce qu’empreintes de leur approche personnelle de la vie et du destin. Pour ma part, je parlerais de manière plus générale d’« état d’âme » en ayant la certitude... que cela ne convient pas non plus.

      Merci pour le lien avec le « Fastnacht » écrit dans une langue où je retrouve, avec plaisir, les tournures employées par le groupe Géranium. Sympa, Geranium avec ses titres comme « Kumma geh spela » ou « Die fahrt ins Heu ». Mais ceci est une autre histoire... 


Réagir