mardi 12 août 2014 - par Menouar ben Yahya

Arthur Rimbaud

Portraits : Est une gamme de portraits de personnages ayant marqué leur époque ! C'est une sorte de raccourcie "biographique", privilégiant l'aspect psychologique des personnages. l'exercice étant de donner des informations avec un minimum de mots, c'est un condensé de ce que fut la vie de ces personnages pour mieux appréhender leur quintessence. L’emploi du « Je » permet une intimité subjective qui se voudrait être celle du sujet. Présentation du portrait d’Arthur Rimbaud.

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Arthur Rimbaud

Jean Nicolas Arthur Rimbaud/ né en 1854 à Charleville-Mézières. Mon père était militaire, toujours en Campagne, il passait deux ou trois jours à la maison et puis il repartait.

Lorsque j’ai eu six ans, je me souviens de la dernière grosse dispute entre lui et maman, ils étaient l’un et l’autre tellement habités par leur furie qu’il ne prenaient même plus garde à moi. C’est le dernier souvenir que je garde de lui, ensuite, il nous a abandonné ! Nous étions pauvres maintenant et nous fûmes contraint d’emménager dans un bouge, une habitation misérable ou le froid maître des lieux, venait mordre notre tendre chair d’enfant. Ma mère très dévote, nous interdisait de jouer avec les enfants d’ouvriers. Nous pouvions nous salir moralement au contact de ces gueux plein de morves. Sèche et droite elle veille. Le dimanche, on nous voyait, mon frère, mes sœurs et moi, à sa suite, elle ouvrait la marche, on aurait dit une maman canne avec ses canetons. Nous allions comme tous les dimanches à la messe. Sacré « maman fléau » son autorité, ses exigences me pèsent, pourquoi, elle était si méchante avec moi ? Je me suis dés lors jeté à fond dans les études, j’ai obtenu tous les prix d’excellences en littérature. Je rêve d’aventure, partir loin, loin comme ces bohémiens, par les routes et les sentiers, à travers la nature. J’écris des poèmes, je veux les faire publier ! Je fugue à Paris en 1871 pendant la commune, je porte ma révolution et l’enivrante révolution me transporte dans les rues de Paris, je ferais imploser la poésie académique ! L’aventure se termine en prison ! Ma mère m’accueille à la gare par une formidable paire de claque. Peut m’importe je repartirais, je fais ce que je veux, je suis libre et au grand désespoir de la « mère rimbe » je ne crois pas en dieu.

Paul Verlaine à qui j’ai envoyé mes poésies me demande de venir le voir, je repars à Paris, lui me publiera ! Je loge chez lui, ce qui n’est pas du goût de sa femme, elle ne supporte pas nos beuveries et notre complicité qui se change en passion amoureuse, le comble de l’horreur pour cette femme dévote. Nous fuyons ensemble vers l’Angleterre, le pusillanime ne sait pas ce qu’il veut, il retourne vers sa femme et ses bondieuseries, c’est cyclique chez lui ! La curaille me poursuit, je suis l’image du péché, les portes de l’enfer me tendent les bras mais mon corps et mon esprit sont exempt de tout péché, je ne céderais pas à la voix des lois morales qui me somment de rentrer dans le rang ! Rebel contre toutes vos lois, je suis libre. A dix neuf ans, je n’ai plus envie d’écrire, je ne veux que voyager, vivre mes poèmes, je suis le « voyageur toqué », le « marcheur aux semelles de vent ». Je parcours l’Europe aux longs parapets, je vogue impassible sur les flots rouleur éternel de victimes. Je m’engage dans les troupes coloniales néerlandaise, je touche la solde et je déserte. Je cour l’Egypte, Yémen, Ethiopie…Je pars au soleil en Abyssinie pour faire fortune, c’est dans l’air du temps, je veux être riche ! Je veux en imposer à la mère Rimbe, lui montrer que je ne suis pas un incapable. J’explore des contrées sauvages, troque, trafique de tout… A qu’il est loin « le dormeur du val » ! Les deux trous rouges au coté droit lui viendront peut être d’un fusil que j’aurais vendu ! J’aimerais avoir les deux esclaves d’un ami français mais il se refuse à me les vendre. Il faut que je rentre ma mère m’attend, elle me demande de rentrer…. je vais rentrer triste comme un frêle papillon de mai.. Je m’ennuie terriblement et j’ai affreusement mal à un genoux, je n’ai pourtant que 37 ans et j’en parais 50 !



1 réactions


  • caillou40 caillou40 13 août 2014 09:37

    ++

    Une ébauche de cet illustre et bouillonnant personnage...qui brûla sa vie par ses envies..ce n’est pas donné à tout le monde !

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