mardi 29 mai 2007 - par Vincent Delaury

Auriez-vous l’adresse du coiffeur de Philippe Katerine ?

Ouais, je viens de voir Katerine à Beaubourg, dans la grande salle pour 2008 vallée, accompagné de la chorégraphe Mathilde Monnier et de ses danseurs. C’était absolument génial, ( Louxor ) j’adoooooooooore  ! Katerine version arty, c’est encore plus fort que son show-performance extra-ordinaire au Zénith en mars dernier, car encore plus libre, encore plus snob, encore plus sexy, encore plus chevelu, encore plus borderline, encore plus tout : 100 % carrément à l’Ouest !

Ce Katerine, moi, je dis : " Chapeau bas ! ". Ce mec-là, freestyle à 200 %, il a un vrai univers barré, c’est un type complètement loufoque qui réussit pourtant à nous embarquer dans sa folie, dans sa libido, comme un Dali en peinture, et ça, cette borderline attitude, je kiffe grave car c’est pas donné à tout le monde d’avoir à ce point-là ce mojo créatif pétaradant, surtout dans l’univers musical hyperformaté de notre Hexagone souvent aphone, en manque de respirations déjantées.

Avec lui, ici, j’ai envie de rajouter, question esprits libres, Rita Mitsouko, Rachid Taha, Joey Starr ou encore Etienne Daho, ça fait pas lourd, quoi. Alors, l’autre soir, au Centre Pompidou (samedi 28 avril, 20h30), c’était la foule des grands soirs, avec, entre autres, plein de bobos sympatoches et d’oiseaux de nuit en osmose avec le cosmos katerinien et, à la fin du show se révélant « art total » ( un spectacle transversal, à la croisée entre littérature, cinéma, danse, arts plastiques, musique et cetera ), la salle en folie était debout - des applaudissements à tout rompre - et une vraie standing ovation, comme aux César, pour THE artiste Philippe Katerine qui nous avait mis pendant une heure et quart plein d’étincelles de bonheur dans les yeux.

On passe de récits autobiographiques déjà à l’œuvre dans son film zarbi à souhait ( Peau de cochon, 2005 ) où c’est quartier libre pour de l’autodérision puissance 1000 et de la poésie instantanée complètement ubuesque - avec une obsession manifeste, à la Jorge Luis Borges, pour les listes, les numéros ( Bordeline, Numéros, Le train de 19h, Le 20-04-2005, etc. ) - à un univers onirique basculant soudainement dans du Pierre Henry « hippie » du genre Messe pour le temps présent ou du Fellini, style Et vogue le navire. Deux choses m’ont marqué : la fin, avec l’apparition sur scène, après un voyage initiatique vers l’Ailleurs, d’une espèce de baudruche noire géante, inquiétante étrangeté, qui gonfle inexorablement devant nous et semble contaminer tout le territoire de la scène jusque-là habité par les corps des sept danseurs dont le robotique psychédélique Katerine, on rit puis on commence à s’interroger, à s’inquiéter - mazette, cette bouche d’ombre qui prolifère sur scène et semble étouffer ce monde quelque peu futuriste ( 2008 ) décrit par Katerine, on a vraiment l’impression qu’il s’agit d’une métaphore plastique incongrue pour annoncer le Sarkoland à venir, rien que ça, flippant le truc, au secours !

Et deuxième chose, j’ai été très épaté par la chevelure ô combien libertaire de Katerine, il a les cheveux assez longs style homme des bois, plutôt gras mouillés, avec des favorites ( ou grosses pattes broussailleuses façon bûcheron ) fort épaisses, et lissant de temps en temps ses cheveux toujours dans le même sens, il semble là aussi, derrière leur « dressage » post-soixante-huitard (aïe, ça fait mauvais genre en ce moment !), beaucoup plus libre avec ses tifs que d’autres personnes V.I.P connues elles-aussi pour leur étrangeté capillaire, je pense ici à la moumoute platine improbable de l’homme-choucroute péroxydé Michel Polnareff, au renard écrasé sur la tête pop du rollingstonien Guillaume Durand ( et, accessoirement, sur celle de Michou aussi ) ou encore à l’espèce de crépi baroque qui prolifère désespérément sur la tête cathodique de PPDA. Ouais, jusqu’au bout des ch’veux, Katerine est un homme libre, chapeau ! Et à propos, à AgoraVox, auriez-vous l’adresse de son coiffeur ?! Capillairement vôtre,

@Vincent Delaury

( Texte 100% certifié ne coupant pas les cheveux en quatre ! )



4 réactions


  • jako jako 29 mai 2007 16:30

    Lol je suis assez d’accord avec vous


  • ExSam 29 mai 2007 21:14

    Oui, Philippe Katerine sait faire des mélodies qui titillent les guibolles et des textes délirants à souhait.

    Un doué et fort décalé dans sa tête. Attention à la grosse tête et à la récup qui guette.


  • Marsupilami Marsupilami 30 mai 2007 09:35

    Article très poilant un peu tiré par les cheveux. Et puisque nous sommes en campagne électorale je vous invite tous à lire les paroles de 20/04/2005. Ça décoiffe !


  • LE CHAT LE CHAT 30 mai 2007 10:06

    tu as oublié dans ta liste les tenues délirantes de garry glitter ainsi que les costumes de scène des sweet . katerine j’a dooore ! smiley


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