lundi 26 novembre 2018 - par Sandro Ferretti

Bashung : dernières nouvelles d’outre-vinyle

Quoi ? On nous aurait menti ? Après nous avoir laissé inconsolables du départ le 14 mars 2009 à la 13 eme Division du Père Lachaise du grand Alain Bashung, on nous dit à présent qu’il est « immortel », comme les académiciens en gilets verts (pas jaunes, hein ?). On nous dit qu’à la station-service du temps qui passe, il restait en fait encore un peu de pétrole (bleu) planqué dans la nappe phréatique de nos mémoires reptiliennes, un petit supplément d’âme en loucedé, un rab à la cantine de la vie, une extra-balle dans le flipper du temps qui passe.

Mais n’est-ce pas une « imprudence » que de faire semblant de reprendre la route à l’envers, à l’arrière des berlines ? Une fantaisie qui n’aurait rien de militaire, juste mercantile ?

« Serait-ce possible alors ? », a glissé Carla à l’oreille de mes chevaux, ceux qui tardent à hennir de plaisir en ces temps de taxes pétrolifères. Bref, est-ce qu’on peut faire du jeune avec du vieux, relancer les dés avec ses impairs à lui et nos manques à nous, dans le grand casino de la vie ? J’sais pas, pas…

JPEG

 

Le contexte :

 

C’est le dernier Bashung, dans les deux sens du terme. Parce que, comme à l’époque où on courrait à la FNAC des Ternes « acheter le dernier Bash », on joue à faire semblant qu’il y ait à nouveau une galette dans les bacs pour Noel. Et puis aussi le dernier parce qu’il n’y en aura pas d’autres. Fini, craché, juré (NB : faut voir… on nous parle déjà d’un coffret pour les 10 ans, en mars 2019).

C’est Cloé Mons, la dernière épouse de Bashung, qui a pris l’initiative et la responsabilité de publier ces « chûtes » (pardon pour le terme qui renvoie à la pose de moquette chez St Maclou) de l’album Bleu pétrole, dernier opus de Bashung paru en 2008.

Quitte à prendre le risque d’être taxée de « petite entreprise » commerciale. Le risque a été pris.

N’en disons pas plus.

Au plan du calendrier, il est vrai qu’on comprend mal. Les 10 ans de la mort d’AB, c’est en mars 2019. Pourquoi aujourd’hui et pas il y a 6 ou 7 ans, puisque ces maquettes finalement non validées dorment dans la maison de Montmartre depuis des années ?

 

Autant les chutes et les inédits de l’œuvre entière d’Alain en intéresseraient plus d’un, pourquoi s’être contenté des seuls rebuts de « Bleu pétrole » ? Car tout le monde s’accorde à dire (qu’on appartienne ou non au « canal historique » bashungien) que ce ne fut pas l’album le plus réussi ni le plus personnel d’AB (aucun titre ni aucun texte de lui, essentiellement des reprises- Manset, Cohen, les Moody Blues- et des paroles et musiques de Gaëtan Roussel).

Il ne valait que par la fulgurante bible païenne de « comme un lego » et la tournée crépusculaire et miraculeuse qui s’ensuivit, de mai à décembre 2008. Une tournée en noir et blanc, où Alain était venu pendant 30 dates, chauve et sans armes, faire un dernier pied de nez aux cancérologues gominés. Puis déposer larmes et bagages à nos pieds.

 

L’autre difficulté, c’est que si les titres qui nous sont proposés aujourd’hui n’ont pas été retenus à l’époque, c’est parce qu’AB ne le voulait pas, du moins pas dans les 10/12 plages imparties d’un album.

Alain a appris sa maladie en décembre 2007, au moment où s’enregistraient ces maquettes, celles qu’il allait garder, comme celles qui seraient poubellisées.

Quand on connait son perfectionnisme qui confinait parfois à la maniaquerie, les jours entiers qu’il a passé dans sa vie à tergiverser avec ses paroliers ( Daniel Tardieu, Boris Bergman et Jean Fauque) pour une assonance qui ne sonnait pas, une allitération boiteuse ou une rime pas assez riche, on a du mal à croire que c’est sans raison que ces titres n’ont pas été choisis en leur temps.

Et on ne peut pas mettre non plus ces rejets sur le compte de sa maison de disque : Bashung, qui y était fidèle depuis des décennies, était un bijou de famille et la caution intellectuelle de Barclay, même quand cette « petite entreprise » bascula dans le giron d’Universal. Ni Arnaud Le Guilcher ni Olivier Caillard, ses « chefs de produits », authentiquement admiratifs de l’artiste, ne lui ont imposé quoi que ce soit. C’est même Alain qui a imposé, dans le disque comme dans la tournée, les 9.30 minutes de noirceur absolue de « comme un lego », résolument anti-commerciales.

Bref, il y a surement ailleurs (mais a-t-on voulu chercher ?) des « chutes » qui seraient plus intéressantes que celles-ci.

 

L‘objet du délit :

 

C’est un album de 11 titres. Pour être clair, il ne s’agit pas de versions abouties, arrangées et prêtes à l’emploi. Ce ne sont pas non plus les prototypes bruts où les artistes chantent « en yogourt » juste pour incarner la mélodie, mais plutôt ce qu’on appelle « la voix témoin », version intermédiaire qui sera ensuite remixée.

Celle qui a accepté de « se coller » à cette tâche de toilette du mort, pour parler le langage des morgues, c’est Edith Fambuena. Aucune raison de lui faire un procès en sorcellerie ni en légitimité.

Ex. guitariste et égérie du groupe « Les valentins », devenue depuis arrangeuse et productrice pour pas mal de grands noms, elle est incontestable. D’autant qu’elle avait pris une part active, avec Jean-Louis Piérot et Joseph Racaille, à la gestation de « Fantaisie militaire », en 1998, et qu’elle a une admiration authentique pour Bashung.

Elle s’est immergée de longs mois, seule chez elle puis aux studios « Afternoon sessions », pour mettre ses guitares et sa patte là-dessus, tout en restant dans un minimalisme de bon aloi, pour ne pas trahir l’aspect crépusculaire et sobre de la « darkness bashugienne » de cet opus d’outre-tombe, ou plutôt « d’outre-vinyle ».

Ses interviews récentes plaident pour elle : modestie, minimalisme, émotion.

Elle semble elle-même prudente sur le résultat : « je ne sais pas trop si on doit appeler cela un album. Disons des chansons, des chansons inédites. Un peu de rab pour les fans. Je ne sais pas si nous sommes encore nombreux. Mais c’est toujours bon à prendre ».

C’est juste que les vieux fans comme moi auraient aimé voir « la famille » réunie, comme dans « la mamma » d’Aznavour. Il y aurait eu, dans le rôle des guitares mirifiques, Yann Péchin, Richard Mortier, Olivier Guindon, le grand voyageur Laurent Petitgang, le tout sous la caution morale du parrain Jean Fauque.

Oublions.

 

-Comment ça sonne entre les oreilles ?

 

La voix, d’abord.

Il y a naturellement la décharge émotionnelle qui résulte de l’écoute de cette voix qui a bercé pendant plus de 30 ans nos boites crâniennes.

La bonne nouvelle est que cette voix est pleine, charnue, nasale (sa marque de fabrique) sans le coté nasillard des années 80/90.

Evidemment, il y a parfois des relents d’automate désincarné dans le phrasé (c’est une « voix témoin », encore une fois). On dirait par instants qu’un Bashung inconnu des majors a enregistré une compilation de 8/10 morceaux où il chante les textes et les chansons des autres, juste pour convaincre le jury de ce qu’il sait faire et être « signé ». C’est déroutant, parfois.

 

Les textes, ensuite  : le Bashung des années 1990/2005 a décollé vers « les hauts de Bashung » par des textes ciselés, généralement polysémiques, avec des jeux de mots sur les maux, une manière de nous embarquer à contre-sens dans les contre-allées, par les associations d’idées ou d’images, jusqu’au sens interdit final.

Mais tout le monde n’est pas Jean Fauque, c’est cruellement visible ici.

Les textes restent souvent au premier degré et n’aident pas les morceaux à « décoller ».

Deux exceptions notables : le titre de Jospeh d’Anvers (jeune talent aussi brillant que modeste qui avait déjà offert à Bashung le superbe « tant de nuits » sur Bleu Pétrole), celui de feu Daniel Darc ( « elle me dit les mêmes mots ») et surtout le joyau de tristesse pure, lancinante et minérale qu’est « seul le chien » de Dominique A (qui laisse sans voix et vaut à lui seul la peine d’aller acheter cet opus.)

Il manque cruellement les textes de l’indispensable Marcel Kanche, ami d’Alain, dont je sais qu’il lui avait remis bien des textes. Quand on connait le bonhomme et son œuvre discrète mais forte, on peine à croire qu’aucun n’aurait eu sa place ici. Cherchez mieux, Chloé. A la cave, peut-être.

 

So what ?

 

Je ne commenterais pas « immortels » de Dominique A., que le teasing de l’album nous a matraqué ces temps-ci. Pour moi, c’est une chanson de Dominique A. Dès que Bashung l’a refusé début 2008, son auteur l’a enregistrée et se l’est définitivement appropriée : pour moi, c’est une reprise par Alain, pas un inédit, même si sa version est belle (mais essentiellement pour de mauvaises raisons, parce qu’elle est indissociable de la trajectoire finale de Bashung.)

De façon globale, les premiers morceaux sont un peu des OVNI dans l’univers Bashungien.

 Parfois, c’est plutôt réussi ( le « Montevidéo » de Mickael Furnon), mais insolite : on dirait un mamba vert lové dans les divans d’un palace parisien…

D’autres sont ratés, du moins inadaptés aux figures imposées de l’album posthume. Avec notamment une tendance à la légèreté et au « premier degré » dont on devine qu’elle ne provient pas d’AB lui-même. On se demande s’il n’a pas fallu faire rentrer « au chausse-pied » les titres de tel ou tel.

 

En revanche, les quatre derniers morceaux recollent avec l’univers bashungien, le désenchantement élégant et discret, le mystère et la désespérance crépusculaire.

Mention spéciale pour « les rêves de vétéran » d’Arman Mélies, qui nous ramène presque à l’ambiance des vieux Gérard Manset (avec ses « camion bâché », ou « comme un guerrier »).

 

Et puis enfin, dans le « mettre nos âmes à l’abri » de Doriand (opportunément placé en fin de CD, comme un chant de sortie à l’église) une ouverture vers le mystique où Edith Fambuena s’est laissé aller exceptionnellement à quelques cordes et chœurs.

 

 

Ouais, allons « mettre nos âmes à l’abri ».

C’est sans doute le dernier message du grand AB, du moins que l’on puisse capter, car tel les « lost frequencies », on est un peu « lost in translation » avec ce monde-là.

A l’image de Camus et de son « il faut s’imaginer Sisyphe heureux », Edith Fambuena, tout en finesse et en retenue pudique, nous glisse à l’oreille dans une interview au « Parisien » qu’il faut s’imaginer « le Bash » heureux :

 « Avec « Immortels », j’ai eu l’impression qu’il était ressorti vivant de la mort. Il nous dit qu’au-delà, ce n’est pas si grave ».

 Bon.

On verra sur place.

  

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- « En amont », CD 11 titres, Barclay / Universal, 2018

- Crédit photo/ Richard Bellia



53 réactions


  • kalachnikov kalachnikov 26 novembre 2018 10:24

    Salut. Le hic, c’est que c’est un truc pour fan mais à destination du grand public ; quand t’es fan de quelqu’un, c’est toujours chouette d’avoir plein d’inédits ou de raretés, des bootlegs, etc.

    Sympa toutes les paroles d’Alain disséminées dans le texte de façon allusive.

    Tout ce que fait Edith est top (Brigitte Fontaine, Thiéfaine, Daho, etc...)


  • Shaw-Shaw #Shawford 26 novembre 2018 10:30

    Chalut !

    On se demande bien qui nous est ressuscité in fine !? Sandro, ne connaîtriez-vous pas AB plus qu’il ne se connaissait lui même ? smiley smiley

    En tout cas, voilà un article qui ne risque pas de subir les foudres de la police furtive anti si-moyenne, de quelque côté du rubis con où l’on se seat-U ! smiley

    Et si Ranta vient pas nous mettre un riff DSKaïen, c’est même à désespérer de la bonne zizique ! smiley ^^


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 26 novembre 2018 11:59

    Il est parfois préférable de ne pas ressortir ce que nous avons aimé quand l’époque ne colle plus,.... ;Sautez Vénus (avec les musiciens de Tom Waits),...les goûts et les couleurs,....


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 26 novembre 2018 12:01

    L’Arpeggiatta a cet avantage de traverser les époques....https://www.youtube.com/watch?v=GYY-ukMBVu4


    • vesjem vesjem 26 novembre 2018 22:14

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.
      heureusement, tu n’as pas suivi mon conseil d’aller consulter un psy ; je n’aurais pas connu l’arpeggiatta


  • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 26 novembre 2018 17:02

    Bonsoir Sandro ...bien écrit comme d’hab. Merci du lien.


  • S.B. S.B. 26 novembre 2018 17:33

    Bonjour Sandro,

    J’ai pensé à vous samedi en voyant à la Fnac l’album et le beau livre « Sa belle entreprise ».

    On peut donc continuer à mentir la nuit et à sauter à l’élastique dans le Vercors.

    PS : La photo est belle.


    • Sandro Ferretti SANDRO FERRETTI 26 novembre 2018 18:03

      @S.B.
      Oui, continuer à sauter à l’élastique, c’est même recommandé.
      Parce que descendre en rappel, on peut plus.
      Il l’a bien dit : pas de rappel pour ce spectacle-là.....
      Portez-vous bien.
      « Et que ne durent que les moments doux, et que ne doux.... »


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 26 novembre 2018 17:56

    On sent bien que l’auteur n’a pas saisi Bashung. Il faut lire les paroles des ses chansons. C’est comme un testament pour qui connaît un peu la « langue des oiseaux ». Mélanger avec Aznavour,... mauvais choix. Bashung c’est surtout Manset dans l’ombre,.... 


    • Sandro Ferretti SANDRO FERRETTI 26 novembre 2018 18:12

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.
      "On sent bien que l’auteur n’a pas saisi Bashung.

      « 

      Vous allez bien faire rire les anciens d’Avox , ma bonne dame.

      Surtout ceux qui, comme moi, sont sur AV depuis 10 ans.
      Je vous invite à lire mes 7 ou 8 articles déjà écrits sur lui.
      Et puis de grâce, apprenez à lire un article. Je n’ai jamais comparé Bashung à Aznavour. Juste dit que, outre les guitares d’Edith Fambuena, il eut été beau que , comme dans la chanson »la mama« d’Aznavour où toute la famille se reforme devant le défunt,y compris le fils maudit, ses autres grands guitaristes soient venus en chœur »faire les guitares" sur ces inédits.
      PS : si vous croyez pouvoir vous incruster sur ce forum à débiter des inepties en rafales comme sur d’autres fils, vous vous êtes trompé d’adresse.
      Last warning.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 26 novembre 2018 18:20

      @SANDRO FERRETTI

      Thiefaine reprend Bashung ...2010 ...Toujours sur la ligne blanche...Youtube


    • Sandro Ferretti SANDRO FERRETTI 26 novembre 2018 19:01

      @Aita Pea Pea
      Oui, c’est ici :
      https://www.youtube.com/watch?v=umjoXCg87K0

      En fait, c’est une prise guitare/ voix un peu bâclée faite dans une chambre d’hôtel ( avec son fils, si ma mémoire est bonne), pour le DVD « remettez-lui Johnny Kid », sorti par Boris Bergman fin 2009.
      Mais le titre fait sens pour HFT, c’est clair. La thématique lui va comme un gant.


    • L'enfoiré L’enfoiré 26 novembre 2018 19:16

      @SANDRO FERRETTI,

       Il y a une chanson que j’aime bien « Ma petite entreprise ne connait pas la crise »
       Mais il y a peu de gens qui l’ont comprise dans son essence et sa finalité..


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 26 novembre 2018 19:21

      @L’enfoiré

      C’est comme « Madame rêve » ...lol


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 26 novembre 2018 19:50

      @SANDRO FERRETTI

      Dans une chambre d’hôtel a l’arrache...retour à Robert Jonhson . Le jeu slide est sympa.


  • L'enfoiré L’enfoiré 26 novembre 2018 19:13

    "« Avec « Immortels », j’ai eu l’impression qu’il était ressorti vivant de la mort. Il nous dit qu’au-delà, ce n’est pas si grave ».

     Bon. On verra sur place".

    La NDE experience ?

    Encore un peu de patience...

    Vous n’avez pas vu la dernière émission de l’homme augmenté présentée avec le Dr Cymes et Adriana

    Avec la reconstruction des organes avec les cellules souches, tout est possible/....


    • Sandro Ferretti SANDRO FERRETTI 27 novembre 2018 09:02

      @L’enfoiré
      C’est plutôt la chanson française actuelle qui expérimente la mort imminente....
      A part Lavilliers, Souchon et Kanche... c’est « désert, des grands airs ».


    • kalachnikov kalachnikov 27 novembre 2018 09:14

      C’est ce qu’il faut pour des oiseaux mazoutés. Je veux pas dire que j’approuve, constat. Il y a une sécheresse de l’inspiration et pas seulement en France.


    • Sandro Ferretti SANDRO FERRETTI 27 novembre 2018 09:31

      @kalachnikov
      Oui, je suis pourtant toujours un peu réservé pour dire cela, parce que cela fait has been aigri, membre du club « c’était mieux avant » ( ce qui, en musique au moins, est souvent vrai).
      Mais hormis Lavilliers, Thiefaine, Manset et Souchon, qui finissent tranquillement et honnêtement leur « cycle », je ne vois guère de nouvelles planètes susceptibles de s’aligner sur la comète commerciale actuelle.
      « La maison Tellier » a du potentiel, c’est vrai, Joseph d’Anvers, à un degré moindre « boulevard des airs ».
      Mais on peine à trouver nos Damien Jurado , nos « Lord Huron » ou nos « Mumford and Sons » à nous.
      Will see. Ou pas.


    • L'enfoiré L’enfoiré 27 novembre 2018 09:48

      @SANDRO FERRETTI
       Que vous le vouliez ou non, il faut d’adapter à son époque.
       Oui, bien sûr, j’écoute plus radio Nostalgie, mais cela n’empêche que j’écoute aussi les jeunes et je les ajoute à mes billets hebdomadaires.
       Chez nous, il y a la petite jeune Angèle que je suis actuellement.
       Ses prestations sont soldout.
       « La musique rend plus intelligent » qu’elle soit classique comme il en est question dans ce billet ou non.
       L’ouverture d’esprit est essentielle même en musique ou surtout en musique... smiley


    • kalachnikov kalachnikov 27 novembre 2018 10:00

      @ SANDRO FERRETTI

      Pop is dead.

      Je viens de jeter un oeil à Damien Jurado, c’est pas un jeunot.

      716 vues, ça déchire.


    • kalachnikov kalachnikov 27 novembre 2018 10:23

    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 27 novembre 2018 10:43

      @kalachnikov

      Gros potentiel pour moi : Fishbach. (mortel , on me dit tu ...) son teinté 80’ mais ça évoluera.


    • Sandro Ferretti SANDRO FERRETTI 27 novembre 2018 10:47

      @Aita Pea Pea
      Lizzy Ling.
      Mais bon, chuis pas très objectif sur ce coup là.
      Admettons que je n’ai rien dit.
      Soko ?( surtout les anciens « cause soon we will die »)


    • Sandro Ferretti SANDRO FERRETTI 27 novembre 2018 10:50

      Correctif :
      "We might be dead by tomorrowé

      C’est là :
      https://www.youtube.com/watch?v=QkqP1ar_z_A


    • kalachnikov kalachnikov 27 novembre 2018 11:08

      J’ai jeté une oreille à lord huron et truc and sons. Pas transcendant. C’est le problème de l’époque, en fait ; il n’a jamais été aussi facile de faire de la zik, plein de matos, de possibilités techniques, les mecs sont de bons instrumentistes, savent écrire une chanson mais on nage en fait dans la nature morte (still life, dit-on sans rire en anglais).

      Et ton truc, Aita, la girl... Beurk ! (je sais, je suis raide, là)

      Je vais creuser Tomorrow by Soko, bien le titre même s’il me rappelle un truc que j’ai pas encore identifié. Le son est bon, il y a la chaleur, inside.

      Un doc sympa que j’ai maté hier, regarder dans le menu sous-titrage pour afficher les sous-titres anglais, le cas échéant.


    • Sandro Ferretti SANDRO FERRETTI 27 novembre 2018 11:15

      @kalachnikov
      Z’étes un brin sévère avec Lord Huron. Bien sur, les paroles sont un peu sentimentalo-sucrées à mon gout ( vu le jeu de mot avec menthe à l’eau ?), mais les guitares et la voix, ça le fait, y’ a du talent discret.( çà s’écoute fort pour bien entendre crisser les cordes).

      https://www.youtube.com/watch?v=QkqP1ar_z_A


    • kalachnikov kalachnikov 27 novembre 2018 11:21

      @ SANDRO FERRETTI

      Une fille d’Amiens en pleine remigration, ça va plaire à Cadoudal. Pas d’artifice, de prod, einh, she’s alone.


    • Sandro Ferretti SANDRO FERRETTI 27 novembre 2018 11:22

      Désolé, le morceau d es Lord Huron est là.
      https://www.youtube.com/watch?v=td_CYmQujd0


    • Sandro Ferretti SANDRO FERRETTI 27 novembre 2018 21:11

      @kalachnikov
      Oui, Nevché, ça le fait pas trop mal, ça m’a rallumé la lumière de « c’est comment qu’on freine ? » de vous avez qui.


    • kalachnikov kalachnikov 28 novembre 2018 08:29

      @ SANDRO FERRETTI

      Nevche, c’est ex-Vibrion, je ne sais si ça vous dit quelque chose. Après, c’est un petit monde, il est ’maqué’ avec Kanche, Teyssot-Gay (qui a fait les guitares sur son premeir album solo, ’monde nouveau, monde ancien’, Rodolphe Burger, jean Lamoot (qui a réalisé son superbe album ’rétroviseur’, Akosh, etc.

      azeris


    • Sandro Ferretti SANDRO FERRETTI 28 novembre 2018 09:15

      @kalachnikov
      Of course, Burger et Lamoot, que des poussières d’étoiles ayant gravité autour du Bash et du vide sidéral laissé par sa disparition. Quant à Teyssot-Gay, évidement, « la conscience de classe » ( ou la conscience tout court) de Noir Dez, version canal historique.
      Que du bon.


    • kalachnikov kalachnikov 28 novembre 2018 09:30

      @ SANDRO FERRETTI

      Si mon alzheimer ne fait pas des siennes, j’étais autrefois allé voir le Cantique des cantiques à la Cité de la Musique avec Mons, Bashung et justement Burger.

      Tous les trois, ils ont fait un chouette petit truc pour les gosses, mon minot adore.


    • kalachnikov kalachnikov 28 novembre 2018 10:07

      @ Sandro Ferretti

      Volontaire.


    • Sandro Ferretti SANDRO FERRETTI 28 novembre 2018 19:09

      Oui, c’est bien cela.
      Après , Burger, qui est Strasbourgeois, a régulièrement fait des spectacle et des sons et lumière en hommage à AB dans la région , dont un très réussi à Phalsbourg, avec un équilibriste tout en noir qui marchait sur un fil sur la place du bourg sur des chansons d’Alain. C’était superbe.
      Récemment, il a fait tourner un spectacle intitulé « dernières nouvelles de Frau Major »,( allusion à une une antiquité du répertoire renvoyant à son enfance / adolescence difficile à Wingerstein, comme « Elsass blues », beau slow déjanté qui est trouvable dans l’album « roulette russe ».)
      Avec Jean F. on voit tous les ans, pour le 14 mars, les membres survivants de sa famille d’adoption en Alsace. L’une d’entre elle a écrit un chouette bouquin tout simple avec des photos d’enfance qui font du mal et du bien à la fois.


  • In Bruges In Bruges 26 novembre 2018 21:28

    Chouette texte, plein de belles formules et de clins d’œil à des titres de Bashung.

    J’imagine bien que cette resucée doit avoir un peu le gout des quiches lorraines réchauffées au buffet de la gare de Lyon , mais quand même... Comme dit un pote inconsolable (comme vous, apparemment ?) de sa mort, « même à travers de boules Quies », Bashung, c’est encore cent fois mieux que les minauderies décérébrées des rappeurs et de la plate rt morne plaine de la chanson française actuelle ( Benabar, Christophe Mahé, Callogero, etc).

    Nique la mort. Nitchevo, viva la muerte et la musique, la vraie, celle qui fait saigner le cœur et chialer la mémoire....


  • Sandro Ferretti SANDRO FERRETTI 27 novembre 2018 13:52

    Ah ça, un « castagne ma trachée » y a pas au dessus, même dans les banlieues y en z’en boivent....


  • S.B. S.B. 27 novembre 2018 18:28

    Elle. Une femme, un piano.


    • Sandro Ferretti SANDRO FERRETTI 27 novembre 2018 21:45

      Bonsoir Sabine.
      Oui, Sanson.
      Avant, je la trouvais mignonne et sympa, avec une belle voix abusant un peu du chevrotement, bref une version féminine de Julien Clerc.
      Jusqu’ à ce soir de juin 1993 dans les arènes de Nîmes pleines, pour la cérémonie de clôture des Jeux Méditerranéens. J’étais au premier rang, à 5 mètres. Elle est arrivée et elle a claqué « amoureuse » au piano et puis « sera-tu là » de Berger.

      On a tous pris la vague directement sur les poils des avant-bras. La puissance physique et vibratoire de sa voix, une présence spéciale, un véhicule pour des choses plus grandes qu’elle qui la traversaient.
      Cette femme a son charisme affadi par les TV, ou les vidéos. A 10 mètres, c’est une tout autre histoire. Elle ferait chialer des routiers américains ivres de Budweiser sur un restoroute de la Highway 66 ;
      Aujourd’hui, c’est hélas un grand fauve blessé couché dans les hautes herbes avec le souffle court.
      Mais j’ai pas oublié de quoi elle était capable.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 27 novembre 2018 22:01

      @SB si on est piano voix faut aussi se rappeler Sheller ...


  • S.B. S.B. 28 novembre 2018 13:26

    @ Sandro

    Elle ne souffre pas la comparaison avec le sage Julien Clerc qui n’a jamais rien écrit (même si ses chansons sont jolies). Il y a du Mano Solo en Véronique Sanson. Elle dit et chante sa vie rock’n’roll et avant même de la voir en concert ces choses « plus grandes qu’elle » qui la traversent (très juste) sautent aux oreilles (les miennes en tout cas). Il suffit d’écouter ses premiers albums.

    Bonjour à Cova, Aita et N°2.


  • Sandro Ferretti SANDRO FERRETTI 28 novembre 2018 21:49

    Bonsoir à tous,

    Bon, il faut savoir finir un fil . Merci à ceux qui y sont allés de leur bouteille à l’amer pour signaler un(e) injustement méconnu(e) de la chanson française.

    Je termine en disant que j’ai une petite sympathie ( pas très objective) pour les Weepers Circus.

    Atypiques, ils ont quand même réussi l’exploit de fédérer en 2011 sous leur projet « N’importe où hors du monde » , des gens et des textes aussi différents que Michel Rocard, Jean Rochefort et .. l’ami Jean Fauque.

    Ce dernier leur a lu/parlé/samplé un texte superbe en hommage à Bashung, le « je nierai toujours que n’irai jamais », avec trois jeux de mots à la ligne.( malheureusement, au mixage, la musique est trop forte par rapport à la voix de Jean, qui est un peu « bouffée ».)

    Aller où ?

    Ben, au delà, pardi.

    « ici, tout est si bas

    passer la porte enfin qui me dit qu’ici bas

    c’est moins bien que là-bas »

    « Je cherche un mobile à l’immobile

    Les en-allés le savent bien

    Petits effrontés

    qui nous ont fait l’affront

    de nous laisser seuls l’affronter ».

    Le bijou est ici.

    https://www.youtube.com/watch?v=90ga0kDeT8Y

    Bises , Jean.

    So long.


  • Sandro Ferretti SANDRO FERRETTI 30 novembre 2018 12:03

    Merci, merci.

    Au niveau images, il y a là des relents de « descente de police » des débuts d’Ardisson

    (« imper vert, le plus pervers, imper mastic, le plus caustique ») dont personne n’a encore relevé en 10 ans que c’est le clin d’œil de mon pict sur ce site....

    Musicalement, j’en jauni à l’idée est juste path et tique.

    Oui, vraiment, plus que jamais, « remettez-moi Johnny Kidd ».

    Et en cadeau, j’aurais préféré une rouquine carmélite, mais bon, on donne ce qu’on veut .Voyez tout de même ce que vous pouvez faire (d’avance merci.)

    De toute façon, j’ men moque : dans une heure je mets les bouts avec un petit bijou bijou, et j’passe la douane avec Eddy :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Duane_Eddy


  • Clouz0 Clouz0 20 janvier 2019 19:24

    Bonsoir Sandro,

    Parfois nos silences en disent trop, mais là, cet article... il m’était passé à côté.

    Comme il n’y a plus rien à en attendre, mes passages par ici vont d’espacés à très rares, selon les périodes. J’avais pourtant entendu parler de cet album et j’aurais pu me douter que ce serait une occasion de te revoir.
    Vouloir faire parler les morts c’est toujours assez risqué.

    Aujourd’hui, chez Juliette, tout a disparu. Il faut croire que l’on pollue leur agora par nos seuls pseudos. 
    Je te contacterai sur un nouveau canal.
    Take care !


  • S.B. S.B. 2 mars 2019 15:34

    Bonjour Sandro,

    Eh bien, nous sommes en désaccord sur Houellebecq. Quand je vois ses phrases, j’ai envie de rouvrir « Le vieil homme et la mer » ou « Les Raisins de la colère » en me disant qu’on a de la chance que des gens aient écrit des choses comme ça. 

    Pas de soleil ni de vent aujourd’hui mais c’est pour bientôt j’espère.

     


  • Sandro Ferretti SANDRO FERRETTI 2 mars 2019 19:52

    Sabine,

    Nous ne nous sommes pas compris.

    Il s’agissait juste du « lancement » d’une pique qui ne vous était pas destinée, évidement, mais à l’hébergeuse de nos échanges.

    Lesquels avaient surtout pour but de saluer le vieux soldat de la Joliette et des causes perdues.

    Non, je ne suis pas Houellebequien.

    Bizarrement, je n’ai rien contre ce qui en lui choque habituellement les gens (sa désespérance, sa misogynie de façade, etc.).

    C’est juste qu’ être écrivain, même si c’est souvent être écrit-vain, ça consiste d’abord à écrire. Et le plume est banale, vulgaire au sens étymologique du mot.

    Bref, quand on le lit, c’est comme pour Philippe Delerm il y a 10 ans : on se dit « mais qu’est ce que les gens lui trouvent ? », pour employer un langage de midinette délaissée.

    Non, il faut lire Prudon. Tout, mais surtout « devant la mort », son dernier testament sous morphine. Quand il a eut fini de faire son malin, comme il le dit lui même.

    Quand il n’a plus eu la force de faire ses jeux de mots sur les maux. Quand il n’est plus resté que le squelette, pour ne pas s’encombrer pour la route.. C’est à dire l’âme.

    Epicétou


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 2 mars 2019 21:00

      @SANDRO FERRETTI Bonsoir. Tu me fais flipper Sandro...Si il ne reste rien que d’être face à la Camargue pour être honnête. Salut aussi Sabine .


  • Sandro Ferretti SANDRO FERRETTI 2 mars 2019 22:20

    La camarde ou la Camargue de Sabine ?

    C’est peut être, comme souvent, Manset qui a la réponse. Puisque lui, il a l’avantage d’être vivant..

    https://www.youtube.com/watch?v=vA2SOhnpXzw


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