lundi 21 septembre 2015 - par norbert gabriel

Béart, Ferré, Brassens, Gainsbourg, tous des ratés des arts majeurs…

Une esbroufe à la Gainsbarre... Mais c'est presque du direct à cette époque...

Tous des ratés des arts majeurs, Ferré, Brassens, Gainsbourg, l’un aurait voulu être Villon , l’autre Beethoven ou Mozart, le dernier Van Gogh ou Picasso, pour la gloire de son vivant, c’est mieux.

 Art majeur pour mineures

Ce qu’il reste de cette soirée Apostrophes de 1986, c’est le numéro de com’ esbrouffe de Gainsbourg avec sa digression sur les arts majeurs « à initiation ». Quant à la musique et la chanson, elles ne seraient que des ersatz d’art accessibles à des imbéciles incultes car non initiés.

Dans le développement de son improvisation Gainsbourg se contredit en partie, en expliquant qu’il a atteint, frôlé Rimbaud dans quelques unes de ses chansons, qui seraient donc selon lui élevées au rang d’art majeur, puisque la poésie et la littérature sont des arts majeurs.

Lui, mais pas les autres.

On peut noter que selon ses diktats, le douanier Rousseau est un peintre mineur, puisqu’il n’a jamais été initié.

Son altercation avec Béart a laissé les autres intervenants muets, alors qu’ils auraient pu argumenter… Mais peut être que le contexte a été très largement responsable de ce clash, d’abord l’extrait pour bien resituer l’ambiance.

http://www.ina.fr/video/I05057091/altercation-entre-serge-gainsbourg-et-guy-beart-video.html

Et maintenant, l’explication de Louis Chédid sur ce qui s’est passé en coulisses, lors des répétitions d’une chanson que tous les invités devaient faire en choeur, accompagnés par Serge Gainsbourg au piano.

Ce qui s’est passé avant pouvant expliquer ce qui s’est passé pendant…

Lors de la répétition, il s’avère qu’il faut modifier la tonalité, et Gainsbourg, au piano, ne sait pas transposer, car c’est un autodidacte de la musique, et s’il sait jouer de « son » piano, (comme Barbara) il ne sait pas faire de l’accompagnement tout terrain. C’est donc Louis Chédid qui le remplace, on voit Gainsbourg en gros plan, et les mains de Chédid sur le piano… On peut imaginer que cette petite humiliation devant les invités a pu avoir une incidence en transformant le Dr Jekyll en Mr Hyde, ou Gainsbourg en Gainsbarre…

Quant à sa démonstration sur l’art du pianiste, c’est encore de l’esbrouffe, un effet pour le buzz, créer le scandale, car en effet, il y a un contentieux entre lui et Béart. Sa démonstration de la guitare sommaire est un peu pathétique, Ségovia et Django, sont là pour infirmer cette pantalonnade. D’autant que Gainsbourg s’est beaucoup servi dans les grands compositeurs pour trouver des mélodies, qu’il n’a pas composées alors que Béart est un mélodiste exceptionnel « qui trouve des mélodies qu’on a l’impression d’avoir toujours connues » (Souchon).

Ce qui conduira aussi Gainsbourg à revendiquer pour son art mineur, tous ses emprunts à la musique classique, avant qu’on ne lui en fasse le reproche.

On remarquera que l’un et l’autre ont laissé des chansons aux mélodies ancrées dans les mémoires, la différence est que l’un les a empruntées, l’autre les a composées. Et les deux ont fréquenté de grands auteurs qui ont bien nourri leur talent.

Mais encore avant, bien avant, fin des années 60, il y a l’affaire de « Je m’aime » A l’époque ils sont assez amis, et Béart propose à Jane une chanson délicieusement érotique qui plaît beaucoup à miss Birkin. Mais Serge met un veto absolu, pas question que « sa » Jane lui fasse une infidélité avec un collègue. Premier point de friction. Mais surtout il y a celle de l’emprunt-plagiat à un compositeur africain, que Béart lui a reproché, et que Gainsbourg n’a jamais voulu réparer . Au retour d’une tournée en Afrique en 1964, Béart y était, Gainsbourg s’intéresse à un artiste local, à qui il emprunte sans complexe, et sans créditer.. Il s’agit de pièces prises telles quelles de l’album « Drums of Passion  » du percussionniste natif du Nigéria, Babatunde Olatunji.  Marabout est en fait Jin-go-lo-ba, Joanna contient Kiyakiya et New York U.S.A. n’est autre que Akiwowo.*

Le plagiat ne sera cependant pas passé inaperçu ; il faudra attendre jusqu’en 1986 pour qu’Olatunji soit crédité sur les chansons.

Il n’est pas impossible que la juxtaposition de ce plagiat reconnu, la même année que cet « Apostrophes » ait fait de Béart le mauvais témoin exécré … Qui n’a pas évoqué cette désagréable affaire.

et pour les autres inspirations http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fwww.samples-en-talons.ch%2Fv2%2Findex.php%2FPop%2Fgainsbourg-genie-du-sample.html

Cette mise au point aujourd’hui est simplement dictée par le fait que nombre de médias, à la mort de Guy Béart, ont remis à la une cette altercation d’Apostrophes, sans chercher plus loin que le débat sur l’art pour mineures, comme dira Serge Gainsbourg dans un autre débat. Gainsbourg était capable du meilleur Gainsbarre du pire. Et dans cette séquence, c’était Gainsbarre pas au mieux de sa forme.

Norbert Gabriel

*(Sources:Bertrand DICALE Les Miscellanées de la chanson française. Lonrai : Éditions Fetjaine, )

Autre source pour le plagiat et ses conséquences dans le commentaire de Fred Hidalgo (voir dans les commentaires, ici : https://leblogdudoigtdansloeil.wordpress.com/)

Les tableaux sont de Patrick Clémence.

Et pour finir, un souvenir témoignage de Bernard Pivot :

L’animateur d’Apostrophes s’est exprimé au sujet de cette altercation dans une interview au Figaro. L’événement est encore intact dans sa mémoire : « J’en garde un très mauvais souvenir. Guy Béart avait été agressé par Serge Gainsbourg, donc il avait dû réagir et l’émission ne le mettait pas à son avantage. »

 



84 réactions


  • Clark Kent Rascar-Capac 21 septembre 2015 12:25

    Les « arts majeurs » ne sont que l’appellation politiquement correcte de l’académisme, c’est-à-dire les arts morts.


    • norbert gabriel norbert gabriel 21 septembre 2015 12:42

      @Rascar-Capac : Selon Gainsbourg, ce sont les arts qui demandent une initiation, mais sa démonstration est fumeuse, il affirme, ne démontre rien, et c’est tellement confus que les autres ne savent pas vraiment quoi répondre... Il a improvisé, et pas très bien au final... Alors que le coup du billet de 500 frs avait été minutieusement répété. Et il n’est pas sûr que ce soit un vrai billet qu’il ait brûlé... Un de ses amis m’a raconté, un vrai billet ne brûlerait pas comme ça, et ça passerait moins bien à l’image...


    • Fergus Fergus 21 septembre 2015 16:03

      Bonjour, Rascar-Capac

      Voilà, à mon avis, un bel aphorisme pour une idée fausse.

      D’une part, sauf à être pédant, il est impossible à quiconque de définir ce qu’est un art majeur vs un art mineur, et cela d’autant plus que ce qui a pu paraître majeur hier sera mineur demain, et vice-versa.

      D’autre part, toutes les formes d’art sont évolutives, et par conséquent ne peuvent être accusées d’« académisme » : seules des œuvres peuvent être considérées comme académiques, pas la forme d’’art qui les a engendrées.


    • Gasty Gasty 22 septembre 2015 11:35

      S’il devait y avoir une hiérarchie dans l’art ( mineur à majeur), quelle tristesse.

      il y a des talents en différents domaines de l’art. Et à côté de ça, des spéculateurs sans talents.


  • soi même 21 septembre 2015 12:48

    Comme il était bourré en permanence et il a chuté de haut , il est vrai que son discourt en apparence est vraiment décalé.

    Sur un autre aspect , ce qu’il dit, il a raison, encore il faut bien comprendre aussi que cela a tellement dégénéré par cette appropriation bourgeoise des arts, à l’heure aujourd’hui cela n’est plus être comprit dans son sens premier .

    Quand à Béat sur le coût , il est aussi con que Geisbarre !


    • norbert gabriel norbert gabriel 21 septembre 2015 12:57

      @soi même : c’est pas vraiment ce qu’il dit, il parle d’initiation pour les arts dits majeurs, sans expliquer vraiment ce qu’est cette initiation, savante ? Naturelle ? comme Django Reinhardt qui n’avait pas appris la musique au Conservatoire, mais qui avait l’oreille absolue, et pouvait jouer toutes les musiques. Mais selon Gainsbourg, la musique n’est pas un art majeur, et Mozart un « amateur »... 
      Béart n’a pas bien réagi, mais qu’est-ce qu’on peut faire devant un type bourré qui dérape ? Personne sur le plateau ne sait quoi faire. Et montrer cet extrait sans le resituer est désinformateur,


    • soi même 21 septembre 2015 13:27

      @norbert gabriel, pourtant cela est toujours vrai, pratiqué un art d’un haut niveau , est une initiation, un chemin, en même temps cela est très délicat en parlé de cela car la compréhension de tous cela est en train de se perde .

      A part être un génie virtuose et avoir une oreille absolue, toute la musique celle que l’on qualifie de classique ne peut être jouer sans un apprentissage rigoureux, pareil pour le chant, et cela à été aussi le cas pour la peinture et la sculpture et aussi sous une autre forme ce que l’on à appelé les arts populaires .

      Il faut bien comprendre, actuellement ce que l’on écoute, voie, et se que lie qui est en lien avec la spontanéité peut être intéressant sur un point de vue artistique et devenue un art mineur dans un certain sens, une initiation négative par rapport à ce que l’Art a peut produire dans le passé.

      L’art est un cheminement spirituel, il faut encore comprendre ce que cela veut dire, et surtout accepter de le vivre sans cette exaltation vaniteuse de devenir célèbre.


    • norbert gabriel norbert gabriel 21 septembre 2015 13:39

      @soi même. Mais je suis bien d’accord, d’autant plus que dans le cas des deux artistes en cause dans cette discussion est exemplaire, Béart était ingénieur, il en vivait quand il a choisi la chanson par goût, alors que l’ami Gainsbourg a toujours revendiqué qu’il avait choisi la chanson pour être connu et gagner beaucoup d’argent... Vu sous cet angle, la chanson par opportunisme commercial est en effet loin d’être un art majeur... C’est un art populaire, le plus populaire, dans lequel on trouve de tout, la peinture aussi d’ailleurs, seuls les génies créateurs restent dans l’histoire, la plupart du temps après leur mort.


    • soi même 21 septembre 2015 13:48

      @norbert gabriel, je vous êtes compris.

      Connaissez vous Odilon Redon , son journal - a soi même - est une véritable perle .


  • ZenZoe ZenZoe 21 septembre 2015 14:26

    L’excellent mais imprudent Béart a eu tort d’intervenir. Déjà on ne lui demandait rien, et surtout on ne discute pas avec un alcoolique bourré. D’ailleurs, Pivot aurait du annuler carrément l’interview. Gainsbourg y est minable, méprisant et méprisable. Une vraie loque.
    Quant à la polémique sur les arts mineurs ou majeurs (ou plus exactement populaires ou élitistes), on s’en fout. Si certains aiment se pâmer devant une oeuvre qu’ils font semblant d’apprécier parce qu’ils veulent avoir l’air « initiés » et être supérieurs aux autres, grand bien leur fasse. S’ils ont besoin de ça pour se sentir mieux, c’est leur problème.


    • norbert gabriel norbert gabriel 21 septembre 2015 14:47

      @ZenZoe. Pivot ne pouvait pas annuler, c’ était en direct, seul l’enregistrement de la chanson avait été magnétoscopé au préalable.
      Chédid aussi intervient pour essayer de calmer le jeu, mais c’était impossible. Parce que Gainsbourg bourré. Ensuite il a digressé sur cette histoire d’art mineur en art pour mineures, comme s’il avait voulu transformer ça en galéjade mal contrôlée.


    • bakerstreet bakerstreet 22 septembre 2015 00:08

      @ZenZoe

      « In vina verita ». Si tu veux connaitre un homme, comme disaient les anciens, fait lui boire un coup ! L’alcool a cette capacité d’exagérer les états émotionnels, et de supprimer certaines barrières mentales, ce no man’s land derrière laquelle on se tient caché, et sans laquelle la vie ne serait qu’apostrophes, et catastrophes. Surtout pour certains. 
       Ca, tout le monde le sait, et sans doute Gainsbourg plus que tout autre. Mais pas Gainsbarre, ce gars un peu pervers, un peu coupé en deux. Béart, bien sûr, c’est pas du même tonneau. Un gars sans doute plus sain qu’aimait l’eau vive, et qui n’avait peut être pas l’habitude de plonger en eau trouble, sans scaphandre autonome, à l’arrache.
       Bien sûr comme vous dites, les arts mineurs ou majeurs, qui n’offre aucun intérêt dans ses limites tracées ainsi par le vocabulaire et les conventions, ils s’en foutaient. « Mineurs, remarquez, je croyais que c’était interdit pas la loi », comme aurait pu dire Gainsbourg, pour casser le truc, au lieu de s’enferrer dans des explications de comptoir. La vérité c’est que voilà le plus vieux spectacle du monde. Pas celle des esthètes mais de vieux coqs prêts à s’emparer de n’importe quel prétexte pour s’arracher les plumes. 

  • Danièle63 21 septembre 2015 14:45

    Voilà qui éclaire les propos de l’un et de l’autre . Je suis tout à fait du côté de Guy Beart , car il a dit que même la cuisine était un art majeur ! Et là, je peux dire que je pratique au moins un art majeur ! 


  • alinea alinea 21 septembre 2015 15:30

    Bien aimé ce retour au passé ; ce qui est flagrant, c’est que rien n’est formaté, on laisse le temps de divaguer. Bon, Gainsbourg déteste Béart, et même bourré, il ne l’a pas oublié !!
    Peut-être l’art majeur est un art où l’artiste se surpasse chaque jour et surtout ne plante pas son ego dans son oeuvre ! En cela, je suis d’accord avec Gainsbourg !
    Tolérerait-on des Gainsbourg, des Brigitte Fontaine, des NIna Haagen, aujourd’hui sur les plateaux télé, vastes, lumineux et proprets ?
    Merci pour ce moment ! smiley


    • norbert gabriel norbert gabriel 21 septembre 2015 15:42

      @alinea « ...l’art majeur est un art où l’artiste se surpasse chaque jour et surtout ne plante pas son ego dans son oeuvre .. »

      ça peut se discuter, d’autant que dans cet extrait, l’ego de Gainsbourg ne semble pas faire dans la discrétion et la modestie .... smiley


    • alinea alinea 21 septembre 2015 15:51

      @norbert gabriel
      Mais il ne fait pas de l’art majeur !! c’est en cela que c’est assez juste ; il est lucide et très intelligent, mais il ne fait pas de l’art majeur.
      C’est vrai qu’au fond, cela n’a pas beaucoup d’importance, néanmoins, la définition de l’artiste est medium, celui qui lie le monde des hommes au divin, l’ego, là, n’a pas de place !


    • norbert gabriel norbert gabriel 21 septembre 2015 16:02

      @alinea : dans une autre discussion sur ce sujet, un commentateur relève ; "(Pivot) Alors Serge Gainsbourg, vos chansons, vous considérez que ce sont des choses mineures ?", et Gainsbourg distingue certaines de ses chansons qui seraient majeures. Il reconnaît donc implicitement ses torts. Mais ce que je trouve le plus intéressant, si l’on fait abstraction du sujet de la chanson, c’est qu’il découle de sa théorie que ce qui est produit par l’éducation serait « supérieur » à ce qui est inné. Cela me paraît tout à fait discutable."

      Je trouve aussi que Gainsbourg n’est pas cohérent dans sa démonstration improvisée, et pour l’exemple Piano-Guitare, il est carrément hors sujet.


    • alinea alinea 21 septembre 2015 16:33

      @norbert gabriel
      je suis d’accord !! il ne faut pas trop le prendre trop au sérieux ici !!
      Non, je me permettais juste un écart sur la définition de l’artiste, qui a changé au cours des époques.
      Ceci dit, je n’ai pas bien compris de quelles chansons il parlait qui flirtaient avec l’art majeur !
      je me demande s’il n’avait pas conscience d’être resté dans « sa » facilité !! car c’est un peu ça quand même, exploiter son talent, presser le citron mais sans grande remise en question !
      on peut peut-être dire aussi que l’art majeur ne se démode pas tandis que mineur il fleure bon son temps mais ne se transpose pas, ailleurs, plus tard ?


    • norbert gabriel norbert gabriel 21 septembre 2015 16:56

      @alinea
      Si la musique est un art mineur, quid de Mozart, Bach, et quelques autres ? Pas transposable Bach ?
      Ce qu’ont fait Django et Grappelli, et quelques autres jazzmen montre que sa musique ne s’est pas démodée... Tout dépend du sens qu’on donne à ce mot.. L’architecture, art majeur selon Gainsbourg, a bien changé depuis les pyramides et les cathédrales gothiques, dont la mode est passée depuis longtemps..
      Je sens qu’on va débattre longtemps sur ces variations artistiques...
      Le débat aurait pu être passionnant si Gainsbourg n’avait pas été bourré, et s’il n’avait eu ce contentieux avec Béart... Qui a eu l’élégance de ne pas rappeler les fâcheux plagiats d’un musicien contemporain.. 


    • alinea alinea 21 septembre 2015 17:36

      @norbert gabriel
      Ah ! pardon, je n’y étais pas !!
      Tout art est majeur ou mineur, tel que je l’ai compris, mais tel que je le conçois aussi !
      Reinhardt et Grapelli, majeur par leurs racines, eux, ne sont qu’au service de cette musique ; Bach aussi, majeur, puisqu’il disparaît derrière ses notes.
      Avec Mozart, on aborde le Classique, et le classique amène l’ego ; c’est la grande différence entre la musique baroque et la musique classique ; pas seulement parce que la baroque était religieuse, le plus souvent, mais peut-être que faire de la musique religieuse à leur époque était le medium du divin au profane.
      si j’osais, c’est la différence aussi que je donnerais entre un Brel et un Brassens.. mais vous avez raison, on pinaille !!


    • Fergus Fergus 21 septembre 2015 17:58

      Bonjour, alinea

      La musique baroque comporte au moins autant d’œuvres profanes que religieuses, et même plus chez des compositeurs comme Telemann et Vivaldi.

      Et si la musique de la période classiques est allée vers plus de profane, elle a encore été très prolifique en musique sacrée.

      Petite question : en quoi Bach disparait-il plus derrière ses notes que Piazolla ou Brassens  ?


    • alinea alinea 21 septembre 2015 18:12

      @Fergus
      Justement, Piazzola et Brassens disparaissent derrière leurs notes !!


    • bakerstreet bakerstreet 21 septembre 2015 23:24

      @alinea

      A l’époque du baroque, les artistes ne se la « pêtaient pas » comme on dit, maintenant. Les peintres et les sculpteurs, tout comme les musiciens les plus reconnus, avaient juste de quoi bien vivre, à l’abri et à l’ombre d’un prince à qui ils devaient plaire. Doit-on rappeler le motif de la symphonie des adieux de Haydn pour ceux qui l’ignorent, et qui est révélatrice de la sujétiondes artistes, à l’époque : 
      « Elle fut écrite pour le patron de Haydn, le Prince Nikolaus Esterházy, lors de son séjour au palais d’été d’Eszterháza, accompagné par Haydn et l’orchestre de la cour. Ce séjour dut être un peu plus long que prévu, et la plupart des musiciens avait été longtemps absents de leur foyer à Eisenstadt. Ainsi, au cours du dernier mouvement de la symphonie, Haydn suggéra subtilement à son patron qu’il pourrait peut-être manifester le désir de permettre aux musiciens de rentrer à la maison : lors de l’adagio, chaque musicien, l’un après l’autre, s’arrêta de jouer, souffla la chandelle de son pupitre et quitta la salle. À la fin du mouvement, deux violons muets restaient sur scène (tenu par Haydn lui-même et le maître de concert,Alois Luigi Tomasini). Esterházy semble avoir compris le message : la cour retourna à Eisenstadt le lendemain1 ! »( source wilkipédia.
      Vivaldi, « le prêtre roux » s’arrêtait parfois au cours de ses offices pour écrire une partition...Je me souviens d’un courrier d’un long courrier de Bach pour remercier son bienfaiteur de l’envoi d’un tonneau de vin. 
      L’époque était dure : C’était la guerre de sept ans, et les troupes de mercenaires ravageaient le pays. En plus de son épouse, au moins la moitié des enfants de Bach, une grande famille, moururent de maladie.
       Ca ne l’empêcha pas d’écrire une des musiques les plus lumineuses qui soit, dont les thèmes sont toujours repris, d’un bout du monde à l’autre, comme pour Mozart. . 
      Tous disparaissent en fait derrière leur ouvrage. Montaigne lui même se fait ermite dans son pigeonnier, écrit écrit, alors que le pays est à feu et à sang, traversé par les guerres religieuses, tout à sa quète. Dieu c’est vrai est la grande affaire, et tout le présent n’a qu’un sens : Approcher le divin, le pardon, en se mettant sur la table, en tachant de rester un homme honnête, et préparer l’après,.

      Mais il n’y a plus d’après, à saint germain d’après.
       Plus que du présent, où ils se disent tous « Moi »

  • krapom.deviantart.com krapom.deviantart.com 21 septembre 2015 16:48

    Le copyright n’est pas un art, c’est une escroquerie internationale.


  • lahalle 21 septembre 2015 17:24

    « Lors de la répétition, il s’avère qu’il faut modifier la tonalité, et Gainsbourg, au piano, ne sait pas transposer, »
    Que vous n’aimiez pas Serge Gainsbourg et que vous lui préfériez ce « blaireau » de Béart est votre droit le plus strict... Mais évitez tout de même d’ écrire des conneries comme ci-dessus (même si elles viennent du « génie de la musique » Louis Chedid...) .
    C’est son père qui initia Gainsbourg au piano (il était lui-même professeur) et à 26 ans Gainsbourg gagnait sa vie comme pianiste de bar au Touquet et à Deauville... Et vous pensez sérieusement qu’un pianiste de bar ne sait pas transposer une mélodie....
    Que le Serge en ait eu un coup dans les carreaux qui altère sa façon de jouer peut-être, mais qu’il ne sache pas transposer... Bullshit
    Pour ce qui est de la composition, il est évident que Gainsbourg a raison. N’importe quel musicos qui pratique les deux (c’est mon cas) vous dira qu’on a beaucoup plus de facilité à trouver des accords altérés pour une composition au piano qu’à la guitare. C’est la démo que fait Gainsbourg à Béart... Peine perdue... Béart est mort sans savoir ce qu’était qu’un accord altéré...


    • norbert gabriel norbert gabriel 21 septembre 2015 18:27

      @lahalle Je vous renvoie au témoignage de Louis Chédid qui a expliqué que lors des répétitions Gainsbourg n’a pas su transposer dans un ton différent la chanson prévue, et que c’est lui, Louis Chédid qui s’est mis au piano. Vous en déduisez que je n’aime pas Gainsbourg en remettant les faits en perspective.
      Un pianiste de bar joue pour faire une musique d’ambiance variée, il n’a pas à transposer comme le ferait un pianiste d’accompagnement.
      Je ne me souviens pas quelle était la chanson prévue, une chanson du répertoire de la chanson française, probablement à 3 accords de base, comme « O gué vive la rose »... mais les faits sont là.
      Et Gainsbourg a dit lui-même que l’initiation au piano pas son père ne l’avait pas passionné, et qu’il a voulu passer aux arts graphiques. D’ailleurs pour lui la musique est un art mineur.
      Vous mettez des guillemets à « Génie de la musique » pour Chédid, personne n’a dit ça, simplement il a su faire au piano ce que Gainsbourg n’a pas su faire. Et il en parlé très longtemps sans aucun esprit polémique.
      Votre démonstration sur les accords altérés, en quoi elle est pertinente ? Il faut forcément des accords altérés pour faire une bonne mélodie ?
      En fait de blaireau, le mec qui plagie sciemment 3 chansons d’un musicien vivant, et qui est contraint par procès de restituer des droits mal acquis, c’est pas un vrai blaireau malfaisant ? Gainsbourg devenu Gainsbarre a été ce blaireau. Il a fait des albums d’anthologie, et aussi des actes pas très nets, disons ça comme ça.


    • Norbert 21 septembre 2015 19:20

      @lahalle

      Je pense ça aussi.


  • bakerstreet bakerstreet 21 septembre 2015 19:10

    Intéressant votre article. Moi je préfère « le bal de la nuit » de Charles Trenet « au bal de ces egos, très petits et mesquins d’ailleurs. Ce n’est pas en vous lisant que je changerais d’avis sur ces infatués dont j’avais dés le début très piètre intérêt. 

    L’âge n’arrange pas les choses, que ce soit pour nos gouvernants, nos écrivains et nos chanteurs. Mis à part Hugo qui prendra un peu de hauteur, en s’appuyant un peu beaucoup sur le dos des femmes, mais personne n’est parfait, rien que des misérables. Et Cosette dans tout ça ?....Serait elle devenu fan des sixties elle aussi ?...
    Gainsbourg a énormément pompé ! Tout comme ses groupies.....Tellement qu’il devait sans doute changer sans cesse le joint d’aspiration- inspiration....Bach, Mozart, à plein tonneaux. C’est bien, c’est tombé dans le domaine public, une caverne d’Ali Baba, où y a même pas besoin de dire »Cézame ouvre toi !« pour se servir....Et personne n’y trouvera à redire qu’à une cendre de mégot.
     Moins loin encore que l’Afrique. Le baroque c’est un continent inconnu, un vrai supermarché où y a pas de caisse enregistreuse.
    Le personnage m’a toujours déplu. De timide bloqué dans ses godasses le voilà jouant le grand artiste maudit, brûlant un billet de 500 balles pour jouer au révolutionnaire en Rolls, le père semi-incestueux faisant des bulles de savon avec sa gamine. 
    Mais tout le monde trouvait génial l’escroc, en redemandait, quand on aurait mis tout autre pépère pervers au cachot.
     La notoriété vous permet sans doute de passer des lignes jaunes de vous foutre du vulgaire et des lois communes, mais la réalité vous rattrape par le colbart , tôt ou tard comme un flic de province qui connait la musique.. 
    Gainsbarre gainsbourg ?...Il a fini par lui même ne plus savoir où il en était, rattrapé par mister Hyde !
    A sa décharge sans doute qu’il eut une enfance moins gâtée que Chedid, et mille fois plus menacée, avec cette histoire d’étoile jaune qui a finit par imposer surement pour certains un sérieux désir de revanche. 
    Tout le monde n’a pas la chance d’avoir des professeurs de musique et un carnet d’adresses.
    Mais pour continuer à parle de cette mauvaise étoile jaune, pour Jean Ferrat cela donnera cette drôle de carrière boudée par les modes et les médias !
     Quand même il produira, au lieu du boudin gainsbourien, ce magnifique » nuit et brouillard" dédiée à son père qui finira dans un camp. J’allais dire, ce texte lumineux, pour parler de l’intangible et de la mort. Mais Ferrat avait cette qualité de résilience et une hauteur de vue à nulle autre pareille, comme j’aurais envie de le dire, à la façon d’Aragon.
     Ferrat-Aragon, bien loin gainsbarre-gainsbourré ?
     Il y a des gémellités psychotiques qui finissent par radoter sur eux mêmes
    Enfin, c’est dommage que Bukowski n’était pas là, à cette fameuse soirée. 
    Il aurait pissé dans un coin du plateau ou peut être allez savoir sur le piano, et ça les aurait peut être tous calmé. 
    Attendu qu’il n’y a rein de mieux pour calmer un fou, qu’un autre pour placer encore la barre ou la note plus haut !

    • norbert gabriel norbert gabriel 21 septembre 2015 20:09

      @bakerstreet
      Je partage ce que vous écrivez ( en particulier sur Ferrat) Celà dit, le personnage qu’est devenu Gainsbourg m’est antipathique, mais ça ne m’empêche pas d’écouter « L’homme à la tête de chou » avec le même plaisir chaque fois.


  • lahalle 21 septembre 2015 19:25

    Vous parlez de la vidéo d’apostrophe... Mais l’avez-vous seulement vue ? Si je parle de blaireau, c’est parce que Gainsbourg appelle ainsi l’oubliable compositeur de l’eau vive, ce que vous semblez ignorer...
    Soyons sérieux, comment pouvez-vous imaginer qu’un pianiste de bar ne sache pas transposer, alors qu’il joue la plupart de ses morceaux à la demande et que c’est sa connaissance de l’harmonie et des gammes harmonisées qui fait sa force.
    Quant aux explications de Chedid... A mon avis, le Serge était raide et il n’était pas en état de jouer point barre.... Mais peu importe,mon propos ne vise pas les déclarations de Chedid, mais vos écrits à savoir :

    "Gainsbourg, au piano, ne sait pas transposer, car c’est un autodidacte de la musique, et s’il sait jouer de « son » piano, (comme Barbara) il ne sait pas faire de l’accompagnement tout terrain« 

    Là, vous n’avez pas l’impression d’écrire une connerie ???? Et en plus vous vous enferrez :

     »Un pianiste de bar joue pour faire une musique d’ambiance variée, il n’a pas à transposer comme le ferait un pianiste d’accompagnement« 

    Donc, Gainsbourg aurait composé (ou sans doute lâchement pompé) des dizaines de chansons dans lesquelles il faut »monter ou descendre la marche« (ex : la javanaise +1ton au dernier couplet) et il ne saurait pas transposer .... Bizarre Bizarre..
    Pour ce qui est de vous lien sur les plagiats de Gainsbourg sur la musique classique :
    1- il ne l’a jamais nié
    2- Je préfère écouter »lemon inceste« inspiré par Chopin que »l’eau vive" inspiré par... le klaxon des pompiers...

     

     


    • norbert gabriel norbert gabriel 21 septembre 2015 20:05

      @lahalle
      J’ai même vu l’émission quand elle est passée, en 86, donc je crois que je sais de quoi il est question.
      Et l’extrait, je l’ai bien revu plusieurs fois, si vous aviez bien lu ça me semble clair.
      Votre idolâtrie gainsbourienne vous emmène dans des débordements avec des attaques contre Béart, alors que le sujet est la question de l’art mineur ou pas, avec une démonstration de Gainsbourg qui s’enferre, et se contredit. Revoyez votre copie sur ce point.
      Je ne sais pas si vous avez lu les bios consacrées à Gainsbourg, mais il y a des faits que toute personne un peu informée, ne peut nier, tout en étant admirateur de son oeuvre, sans sectarisme. Dans une interview, il y a longtemps, Gainsbourg a évoqué lui-même ses limites au piano. Vous aurez peut-être escamoté que dans sa période accompagnateur de Michèle Arnaud, c’est pas au piano mais à la guitare qu’il l’accompagnait. La télé qui a filmé ces émissions avait les moyens de mettre un piano à sa disposition.
      Que vous préfériez Lemon incest à l’eau vive, pourquoi pas ? Mais c’est pas le sujet.
      Je vous rappelle, en passant, que certains faits sont avérés, d’autres m’ont été rapportés par un photographe très très proche de Gainsbourg, il est toujours en vie, a préparé plusieurs spectacles et films vidéos sur Gainsbourg, et toute admiration, mais en toute lucidité.


    • norbert gabriel norbert gabriel 22 septembre 2015 10:52

      @lahalle

      Au sujet de la vidéo, que vous semblez avoir vue avec des lunettes très orientées, revoyez le moment où Gainsbourg part sur les arts majeurs demandant une initiation, il cherche un peu ses mots, démarre sur la peinture, ajoute l’architecture, puis la poésie, et soudain, il pense à la musique... classique... Parce que, quand même... Il a expliqué plus tard qu’il était parti en impro sans bien savoir où il allait, et c’est plus tard qu’il a dévié avec « son art pour mineures »... Sans trop défendre et argumenter sur sa conception des arts majeurs ou mineurs. 
      Vous ergotez sur la transposition avec une démonstration sur « descendre une marche » mais c’est autre chose, qu’il sache jouer des morceaux complexes est une chose, bien sûr qu’il sait faire, en revanche changer de ton au piano c’est une autre affaire. Il n’y a pas de capodastre pour monter d’un ou deux tons.


  • Antoine 21 septembre 2015 22:44

       Sauf que Gainsbourg avait raison : la chansonnette est musicalement quasi toujours simplette, rendue ainsi accessible aux incultes de l’oreille, ce qui peut faire considérer qu’il s’agit bien d’un art mineur.


    • norbert gabriel norbert gabriel 21 septembre 2015 23:24

      @Antoine

      Je suppose que Gainsbourg aurait été ravi d’apprendre qu’il a fait des chansons pour incultes de l’oreille... C’est sans doute pour ça qu’il est allé chercher ses thèmes chez d’autres amateurs de cet art mineur, la musique, comme Dvorak, Brahms Beethoven,  Katèlbey, Grieg...


    • bakerstreet bakerstreet 22 septembre 2015 00:36

      @Antoine
      Je crois que vous confondez complication et profondeur. Une chose qu’on trouve aussi en littérature. Les haïkus de maîtres japonais n’ont que quelques mots de lumière, mais savent capter l’intangible mieux que de longs discours fumeux. Donc, c’est l’émotion, seule, qui reste à envisager. Rien à voir dans le discours de la méthode avec une appellation quelconque, majeur-mineur. Entendu même que le propos rentrerait en contradiction avec l’essence de l’art, qui est ineffable, le suggestif. On ne peut que se prendre les pieds d’une façon lamentable et ridicule quand on rentre dans ce genre de débat. Car la simplicité du motif, c’est justement ça, le grand art. Prenez les premières notes des variations Goldberg, cet aria si simple si limpide. Bach va le complexer mais c’est pourtant ces premières notes, qui font sens de l’oeuvre. A l’époque classique, il n’y a pas encore pas de religiosité bourgeoise autour de la musique dite classique, et les gens ont bien plus d’indépendance d’esprit que de nos jours, où les musiques sont hiérarchisées.La mondialisation fait écho d’un mixage maintenant de toutes les musiques du monde, mais là encore rien de nouveau ; Pedrini, un musicien italien travaillant à la cour de chine au dix septième siècle, faisant syncrétisme entre musique baroque italienne et une autre orientale. 


    • Antoine 22 septembre 2015 00:51

      @norbert gabriel
         Peu importe qu’il ait puisé des thèmes chez de grands compositeurs, c’est quand même ce qu’il a expliqué, ouvrez vos oreilles (pour une fois) ! 


    • norbert gabriel norbert gabriel 22 septembre 2015 01:09

      @bakerstreet et antoine,

      Cette réponse va exactement dans le sens de ce que je pense en matière de chanson, entre autres, j’ai toujours été épaté par des mélodies remarquables, qui sont parfois construites sur 3 accords (Moustaki dans certaines de ses chansons) et souvent, toujours en matière de chanson, je vois des compositeurs qui démarrent sur des accords complexes, mais qui donnent des résultats assez décevants. Tout du moins quand on pense que la chanson est celle de Trenet, longtemps après que le poète a disparu, sa chanson court encore dans les rues...


    • Antoine 22 septembre 2015 01:19

      @bakerstreet
        Très amusant, j’espère que les pianistes de concert liront vos propos les autorisant à se limiter aux trente deux premières mesures des variations (pour vous, avec ou sans les reprises ?) !! Si vous pouviez fournir d’autres tuyaux aussi pertinents pour alléger les discothèques et satisfaire les simplistes...


    • Antoine 22 septembre 2015 01:23

      @norbert gabriel
      vous avez raison, Wagner débute son Tristan par un accord totalement pourri !!!!


    • norbert gabriel norbert gabriel 22 septembre 2015 01:33

      @Antoine

      Ne faites pas le troll qui dérive le débat, il n’est pas question de Wagner, mais de chansons, de mélodistes, et d’art mineur, ou majeur... C’est pas moi, mais Gainsbourg qui met la musique dans les arts mineurs... Donc Wagner aussi ..


    • bakerstreet bakerstreet 22 septembre 2015 09:37

      @Antoine

      Arrêter de faire votre Gainsbourg à la petite semaine, vous allez vous prendre la tête de choux...

    • norbert gabriel norbert gabriel 22 septembre 2015 09:45

      @Antoine

      Peu importe ? Sans doute, pour ce qui est du domaine public, par contre, quand il plagie cyniquement un artiste africain pour « rénover » ses chansons, vous approuvez aussi ? Vos oreilles ouvertes saluent ce vol manifeste ?


    • bakerstreet bakerstreet 22 septembre 2015 09:52

      @norbert gabriel
      Moralité : Faut pas confondre art mineur et détournement de mineurs...

      Du grand n’importe quoi ce débat ( s’en remettre en question la validité de votre texte et de certains commentateurs)., où on s’amuse quand même..Ce qui est mineur, c’est la qualité de certains, compositeurs et interprètes, qu’elle que soit le genre. Tout comme dans la vie.
       Y en a qui pourront toujours se dresser sur la pointe des pieds, se monter sur un Stradivarius, et suivre tous les cours du monde, ça sera toujours de l’épouvante de l’ennui de la daube....C’est le propos de ce film sur la soprano Jenkins, qui attaquait l’art soi disant majeur à la barre à mine, comme une vraie mineur de fond. Mais je n’ai rien contre les gueules noires, bien au contraire, surtout quand elles chantent le blues. 
      C’est la vie qui doit formater certains avec des chaines au pied ou au regard, alors qu’elle donne des ailes aux autres. Ils auront bon être fils de, leur connerie sera d’autant prodigieuse, propulsée par les micros. Mais vive la colère, quand elle n’est pas de plateau, quand elle vous donne du peps de mordant de l’imagination !
      Keith Jarrett était très remonté un jour, en arrivant pour le concert qu’il devait jouer. Pour tout un tas de raisons liées à l’intendance et à la salle, il décida de boycotter son programme, et de se lancer dans une suite d’improvisations, pour faire chier son monde. Cela donna « The Kölhn concert », concert mémorable qui en laissa stupéfait plus d’un......

    • norbert gabriel norbert gabriel 22 septembre 2015 10:17

      @bakerstreet

      Je ne connaissais pas le contexte du concert de Cologne, un de mes disques « de chevet » depuis 40 ans, et sans doute celui que j’ai le plus offert...
      C’est vrai que ce débat part dans tous les sens, mais c’est plutôt bien. Depuis la semaine dernière, en reprenant quelques livres et essais sur l’art, la création, et aussi les bios et interviews de Gainsbourg, j’ai pu constater que le sujet est touffu... Et contrairement à ce que dit un des commentateurs - je n’aime pas Gainsbourg - c’est faux, j’avais même complètement oublié le coup du plagiat du musicien nigérian, en revanche, je me souvenais bien du contexte de la chanson « Je m’aime ».. Art majeur ou pas, Gainsbourg est un artiste majeur de la chanson francophone, et je me souviens très bien de sa première apparition à la télé en 1958, avec « Le poinçonneur des lilas » un disque que je suis allé acheter dès lendemain. Ensuite, le personnage Gainsbarre m’a beaucoup agacé, mais pas ses chansons. Rimbaud, auquel il se compare en disant qu’il s’en est approché, ne devait pas être non plus facile à vivre, et il a dû en sortir de belles sur les poètes de son temps qui vendaient beaucoup, et que tout le monde a oubliés depuis très longtemps.
      Je trouve dommage que cet extrait d’Apostrophes tourne en boucle, il est aussi dommageable pour Gainsbourg que pour Béart. Mais ça anime les débats.. 


    • bakerstreet bakerstreet 22 septembre 2015 10:40

      @norbert gabriel
      Vous avez raison. Qu’importe le prétexte, le la donné...

      .Gainsbourg ? Rien que le pauvre destin d’un mec ordinaire, comme disait Robert Charlebois, bien parti, muni d’un talent certain, mais qu’a sombré dans la mégalomanie la bêtise et l’alcoolisme. Ceux ci se catalysant sur fond d’hystérie, et potentialisé par la peur de la perte et la résurgence de névroses d’autant mal digérées, que le vedettariat vous permet de vous en faire un vernis protecteur. 
      C’est ainsi le destin des vieux chefs, des vieux boucs infatués de leur personne, sombrant dans la démesure et la perversion. 
       Les groupies les courtisans et les infatués applaudissant bêtement, leur enfonçant un peu plus la tête sous l’eau ( je devrais dire dans le whisky) 
      Au niveau politique cela donne le chah, le négus, Amin dada. Là, c’est vrai, avec Gainsbarre, nous sommes dans la composition mineure. 
      Moi aussi je veux bien me comparer à Rimbaud, pourquoi pas ! 
      Quel est le quidam qui ne s’’est pas comparé à Rimbaud dans son délire. 
      Le miracle de Rimbaud, c’est que lui, ne s’est comparé à rien.

    • Antoine 22 septembre 2015 12:37

      @norbert gabriel
         Belle salade musicale et mentale ! Si la chansonnette n’est pas un art mineur, elle se situe sur le même plan que les opéras, ceux de Wagner par exemple inclus (mais j’ai l’impression que vous ne connaissez pas le célèbre accord de Tristan), mais alors là....


    • Antoine 22 septembre 2015 12:46

      @norbert gabriel
         Je ne rend pas hommage à Gainsbourg pour son art mais pour son réalisme. Cela dit, le plagiat est un procédé totalement nul à condition toutefois de ne pas le confondre avec l’art de la variation sur un beau thème d’un confrère, ce qu’ont fait admirablement par exemple, Brahms et Rachmaninov.


    • norbert gabriel norbert gabriel 22 septembre 2015 13:40

      @Antoine

      Vous continuez à troller en déviant la discussion, où aurais-je mis sur le même plan les opéras, de Wagner, ou de Verdi, avec la chanson ? Je préfère Verdi à Wagner, c’est pas pour autant que je vais essayer de dévaluer Wagner.. Vous tournez en boucle sur le célèbre accord de Tristan, pour prouver quoi ?


    • norbert gabriel norbert gabriel 22 septembre 2015 13:46

      @Antoine

      Je me demande si vous avez lu avec un peu d’attention, je n’ai pas fait un fromage sur les emprunts aux « confrères » des siècles passés, mais j’ai rappelé le plagiat intégral d’un musicien contemporain, constaté par plusieurs témoins qui étaient en Afrique avec Gainsbourg en 64, et qui lui ont dit leur façon de penser. Sans qu’il fasse quoi que soit, jusqu’au procès où il a dû rendre les droits volés. Si vous appelez ça du réalisme,nous n’avons pas la même définition des mots .


    • norbert gabriel norbert gabriel 22 septembre 2015 14:02


       Précision ; je préfère globalement Verdi à Wagner, mais Tristan et Isolde est aussi dans mon panthéon opéra... 


    • Antoine 22 septembre 2015 22:02

      @norbert gabriel
         Mais c’est vous qui vous trollez vous-même ! C’est vous qui rapportez les propos de Gainsbourg établissant une hiérarchie des oeuvres musicales et en faites ainsi un sujet de débat. Il dit expressément que la musique « classique » est aristocratique, alors, un peu de cohérence. J’évoque l’accord de Tristan puisqu’il résulte de votre analyse « musicologique » que les oeuvres débutant par un accord complexe étaient généralement foireuses, sort ainsi scellé de ce pauvre Tristan...


    • Antoine 22 septembre 2015 22:05

      @norbert gabriel
      Retroll sur la réalisme. Un plagiaire peut avoir un point de vue très réaliste sur son domaine, la preuve peut-être.


    • norbert gabriel norbert gabriel 22 septembre 2015 23:24

      @Antoine

      "les oeuvres débutant par un accord complexe étaient généralement foireuses, sort ainsi scellé de ce pauvre Tristan...
      Où ai-je dit ça ?


    • Antoine 22 septembre 2015 23:28

      @norbert gabriel
      le 22 septembre à 1.09 !


    • Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 23 septembre 2015 01:26

      @Antoine
      Tout-à-Fait.
      L’un a pondu « ma grand-mère fait du vélo » et l’autre « l’amour comme un boomerang »
      Gainsbourg a pensé effleurer Rimbaud, apprends-je. Je pense qu’il a fait plus que ça. Il a touché à l’essentiel. Nous avions ça en France pendant qu’on nous assénait Cloclo, Mireille Mathieu et... Guy Béart.
      Ne mélangeons pas torchons et serviettes svp.
      De toutes façons peu -mporte les vanités, comme pour Hendrix ou Miles, l’histoire rétablira les faits.
      Gainsbourg sera demain un héritage historique. Guy Béart, lui, continuera, peut-être, à servir les boites à musique, dont les plus amusantes font surgir une petite danseuse à l’ouverture du petit couvercle, qui se met à tourner avec à-coups sur l’air de l’eau vive.
      Sinon, on l’oubliera. Enfin, pour ceux qui s’en souvenait encore.
      RIP, escroc.


    • norbert gabriel norbert gabriel 23 septembre 2015 08:54

      @Antoine

      Resituez SVP, j’évoquais la chanson, et pas en faisant une généralité, ce qui fait une chanson c’est la mélodie que tout le monde va fredonner dans la rue, que ce soit « Le poinçonneur des lilas » ou « La Javanaise » ou « L’eau vive » ... Je vois pas mal de spectacles, je reçois des disques, dans lesquels on ne retient rien « à fredonner »... Et qui génèrent un ennui abyssal.
      A peu près tous les auteurs compositeurs sont d’accord, y compris Brassens, on est accroché par une mélodie, ensuite parfois, on écoute les paroles.


    • norbert gabriel norbert gabriel 23 septembre 2015 09:04

      @Emmanuel Aguéra

      Dans la chanson, celle qui reste dans « l’héritage historique » il y a « A la claire fontaine » par exemple qui est dans le folklore populaire, comme « L’eau vive »... On peut considérer que ce sont des bluettes,mais les faits sont là, tout le monde les connait. Votre démonstration est intéressante, quand vous parlez d’escroc, vous pensez au plagiaire condamné ?
      Sinon, sur le plan vérité historique (!) quand on vous assénait CloClo et Mireille, Béart était dans l’ombre, comme la majorité des ACI qui n’étaient pas dans la mode yé-yé... C’est à cette époque qu’il a fait de la télé, avec les « Bienvenue à... » une émission de chansons en direct.


    • norbert gabriel norbert gabriel 23 septembre 2015 10:29

      @Antoine 

      « Il dit expressément que la musique « classique » est aristocratique, »

      Expressément ? Dans quel extrait ?? pas dans celui ci en tout cas...


    • Antoine 23 septembre 2015 11:51

      @norbert gabriel
      8.54 suite : finalement, la chanson n’est pas tout à fait de la musique ?


    • Antoine 23 septembre 2015 11:55

      @norbert gabriel
      10.e9 : en fait il y a longtemps que je n’ai pas vu l’extrait de l’émission mais je me souviens très bien que Gainsbourg explique que la musique classique n’est accessible qu’à ceux qui ont été initiés, ce qui me parait exact sauf rares exceptions.


    • norbert gabriel norbert gabriel 23 septembre 2015 12:01

      @Antoine

      C’est pas faux, ce n’est pas de la poésie, ce n’est pas de la musique, c’est parole ET musique. Le mariage heureux des deux. Parfois des poètes sont mis en musique avec bonheur, parfois certaines chansons peuvent se lire sans musique, mais c’est pas la majoritité du genre. 


    • Antoine 23 septembre 2015 12:20

      @norbert gabriel
         Commentaire expliquant notre dialogue de sourds, enfin, certains plus que d’autres...


    • norbert gabriel norbert gabriel 23 septembre 2015 12:54

      @Antoine

      Dans l’émission,il ajoute, après l’architecture, la peinture, « et la musique... classique.. » puis la poésie, et la littérature, il improvise un peu au fur et à mesure. Encore faut-il bien s’entendre sur « initiation », il est évident qu’un architecte doit avoir des bases solides sur le plan technique, comme les peintres des siècles avant 1850 devaient avoir de solides connaissances techniques pour fabriquer leurs couleurs. Et voir travailler les maîtres... En gros, il faut aller à l’école. Que ce soit la communale ou le Conservatoire, c’est toujours une école. Beaucoup de jazzmen sont des « incultes » autodidactes, ça ne les a empêchés de créer, et d’innover. En maltraitant parfois leur instrument, par rapport aux musiciens classiques qui doivent être des instrumentistes « classiques ».. et capable de reproduire ce qui s’est déjà joué.


    • norbert gabriel norbert gabriel 23 septembre 2015 12:58

      @norbert gabriel

      Cette strophe, c’est de la poésie ? ou pas ? Heptasyllabe, rimes aléatoires, mais ça sonne bien..

      En marchant à travers ville
      J’ai vu des éclairs briller
      C’était la fête, sans doute,
      Et les garçons se battaient
      Pour mieux séduire leurs belles
      Qui avaient les yeux crevés


    • Antoine 23 septembre 2015 22:19

      @norbert gabriel
      Les autodidactes, certes, mais c’est rare et en outre ils ressentent un manque : tous les grands compositeurs, initialement autodidactes, sont allés ultérieurement se former et même une pointure comme Schubert a suivi, quelques temps avant sa mort, l’enseignement du contrepoint.


  • franc 22 septembre 2015 12:31

    je me demande si Gainsbourg est vraiment sincère quand il dit que la musique ou la chanson est un art mineur, j’ai l’impression plutôt qu’il se la joue modeste ,que c’est de la fausse modestie ,mais qu’aussi c’est de la provocation contre Béart dont il serait quelque peu jaloux à cause du talent de mélodiste d’un vrai compositeur créateur qu’est Béart. Je ne savais pas que Gainsbourg pompait sur du classique ou sur des chanteurs de jazz noirs ,ce qui a posteriori explique cette jalousie et cette provocation contre Béart.

    -

    Béart est tombé dans le piège involontaire de Gainsbourg bourré et a quelque peu mal réagi 

    -

    j’aime bien le personnage Gainsbarg en dépit de ses travers comme j’aime le mélodiste Béart d’autant plus que cela émane d’une personne honn^te , ;Il y a du voyou chez Gainsbart et de la noblesse chez Béart. 

    -

     contrairement à ce que dit Gainsbourg par fausse modestie ou par provocation ,je ne pense pas que la chanson soit un art mineur ,en tout cas pas moins mineur que l’architecture ou la peinture ,et m^me plus que ces arts considérés comme majeurs ,car je n’ai jamais été ému aux larmes devant la vue d’un tableau d e peinture ou d’un édifice d’architecture ,par contre en écoutant certaines chansons oui ou en lisant certains écrits .Seul les grands arts peuvent émouvoir jusqu’aux larmes. Le cinéma est un art majeur qui réunit plusieurs arts majeurs comme l’écriture et la musique,il ya des morceaux de musique sublimes dans le cinéma qui valent largement et m^me plus que les morceaux de musique classique.

    -

    J’adore la musique transe qui d’après moi se trouve au sommet de la musique contemporaine,c’est sublime et m^me divin ,il s’y trouve des compositeurs géniaux qui font aussi de la musique pour le cinéma comme Andrew Rayel (epic trance)..Il ya dans la trance des mélodies sublimes en synthèse avec un rythme endiablé qui fait danser dans les clubs ,c’est extraordinaire .

    quelques exemples de compositeurs DJs trance :

    Tiesto avec un de ses chef d’oeuvre « Silence » à ne pas manquer

    Shogun et son génial «  Emprisonement » et le divin « Lotus » 

    Beat Service et son génial « Static »

    John o Gallagan avec « Bring back the sun »

    Alex MORPH et son époustouflant « Love Angel  »

    Blueman et Simon o Shine pour écouter du Uplifting trance , de la musique pure avec un rythme fou clubbing entrecoupé de mélodies sublimes

    Et bien sûr le roi du monde des DJs Armin van Burren, la version Avicii « Drowning » est magnifique

     quand on écoute de la symphonic emotional trance qui vaut largement voire dépasse la musique classique , on ne peut plus dire que c’est un art mineur ;


    • norbert gabriel norbert gabriel 22 septembre 2015 13:15

      @franc

      Gainsbourg avait des raisons d’être un peu tendu, l’émission a été faite fin décembre 86, et quelques mois avant, le procès concernant son plagiat du musicien nigérian vient de le condamner à restituer les droits à l’auteur. Et Béart, en 64, lui avait reproché de piquer en toute impudence, à un musicien vivant, et Gainsbourg n’a pas bougé. Gainsbourg pouvait craindre ce rappel, mais Béart a été plus élagant, il n’a rien dit.

      Pour l’émotion que peuvent susciter des oeuvres, il y a une phrase de Jacques Lacarrière qui résume bien le rôle de la chanson :

      « La musique savante nous fait oublier, la musique populaire nous fait nous souvenir. »

      La plupart du temps, les chansons sont liées à des moments de vie, à des choses qui nous touchent, sans qu’on sache toujours pourquoi. La première fois que j’ai entendu Finlandia de Sibelius, ce fut un choc émotionnel fort, comme le fut le premier negro spiritual.. Bien que mes racines soient italo-espagnoles... Ça ne s’explique pas rationnellement...


    • norbert gabriel norbert gabriel 22 septembre 2015 13:48

      @norbert gabriel

       Correction : «  mais Béart a été plus élégant..  »


    • bakerstreet bakerstreet 22 septembre 2015 13:48

      @norbert gabriel

      La grâce d’une chanson populaire,( sans aucune péjoration accordé à ce terme noble) c’est de réussir à âtre en adéquation totale avec son temps, de figurer cette photo qui plus tard nous dira toujours « c’était exactement cela »....
      C’est un peu dommage que les plombiers zingueurs de Prévert ne sifflent plus dans la rue les airs à la mode qu’on entendait à la radio, qu’on rabâchait dans les juke box. Je me souviens du choc que j’avais eu en écoutant ainsi « le sud » de Nino Ferrer, accoudé à un comptoir de bistrot,. Le « Kôln concert », ce fut autre chose, mais qui avait tout de même à voir avec l’esprit des années 70 aussi, tout comme les grandes messes de « tangerine dream ».une sorte de jingle obsédant dégradé à l’infini. Trois notes, et celui de la sncf a inspiré David Gilmour, pour attacher ses petits wagons. A peu près le même procédé que pour la poésie finalement, ce rien de lumière qui fera ouvrir aussi la fenêtre au peintre. Matisse et Mozart ont beaucoup à voir. Et l’art normalement sert plutôt à réunir plutôt qu’à cliver. Mais c’est sans compter ceux qui se prennent pour des génies, posant pour une postérité, d’une façon hystérique, dans des décors de carton pâte. 

    • Antoine 22 septembre 2015 22:07

      @franc
      Eh oui, je connais aussi des midinettes qui pleurent devant les feux de l’amour....


    • franc 23 septembre 2015 01:22

      @Antoine

      ce qui confirme ce que j’ai dit :le cinéma est un art majeur ,et même le plus grand art majeur.


  • Pierre Régnier Pierre Régnier 22 septembre 2015 14:34


    Merci Norbert Gabriel

     

    Pierre Régnier

    (un vrai raté des Arts, même mineurs,

    site internet : http://trentesixchantsdelles.fr/)



  • Yanleroc Yanleroc 23 septembre 2015 00:17
    Bonsoir à tous
    Gainsbourg, l’homme qui disait : « j’ai tout réussi sauf ma vie »

    Après avoir lu Evgueni Sokolof à l’époque, 
    j’en avais gardé le souvenir, que le grand malheur de sa vie avait été de comprendre, qu’il ne serait jamais un peintre de Génie. Il plaçait la peinture au dessus de tout, et la chanson ne pouvait être qu’un art mineur pour lui.
    Il fallait bien une vie gâchée pour compenser cette douleur..

    Brassens aussi, devait considérer la chansonnette comme un art mineur :

        « si le public en veut,
            je les sors dare-dare,
        s’il n’en veut pas,je les
            remet dans ma guitare.... »

    Brassens,mon père spirituel,Brel,Ferré, Keith Jarret (Kolhn Concert),Tangerine,Stephan Micus aussi, et pourquoi pas les Floyd ?..

    Extrait du peintre pétomane  :Ce soir-là j’acceptai pour la première fois de me laisser approcher par un journaliste. Ceci à cause du bruit qui régnait dans la place et qui masquerait durant l’interview pensais-je celui de mes flatulences, lesquelles étaient devenues de moins en moins contrôlables. Mais les questions de l’Américain, envoyé par la N.B.C., National Broadcasting Corporation, se voulaient insidieuses du genre, Sokolov what is your political position about art, […] mais alors qu’il essayait de me cerner par des questions plus perfides, je réalisai soudainement que les invités s’étaient tus, fascinés par le ton hargneux de mes réponses. Me sentant perdu dans le silence à présent total, je pris un air glacé, mister l’intellectuel lui dis-je, about my painting, let me just say this, et lui arrachant le microphone je le portai d’un geste vif à mon fondement d’où j’extirpai un vent d’une telle densité que je sentis les fèces me couler dans les jambes. Les témoins reculèrent, suffoqués par l’odeur, tandis qu’à proximité de la caméra l’ingénieur du son, l’aiguille de son vu-mètre sans doute bloquée à plus trois décibels, vacillait sous l’impact de ce gaz injecté directement dans son cerveau par ses écouteurs de contrôle.

    Les Américains passèrent l’intégralité de l’interview, c’est-à-dire avec pet, et vendirent la séquence un peu partout dans le monde où l’on ne se priva point de la diffuser, diffusions donc multiples créant un processus en chaîne où mon gaz prit la force d’une charge nucléaire qui ébranla la terre entière.


  • Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 23 septembre 2015 01:37

    Comparer musique et chanson est un exercice idiot et vain. Pivot avait déjà fait cette connerie en invitant GB et SB à la même table. Ce qui s’est passé fut logique, l’autodéfense désespérée d’un artiste contre l’agression de l’illettrisme musical.
    Ça recommence ici ; décidément, les pêts de Gainsbourg ont des points d’orgues continuendi ad lib.
    Dans des siècles on parlera encore de lui, et on ne croira pas que qu’un d’autre, dont on aura oublié le nom, ait un jour osé signer la comptine la plus vielle de l’humanité, lol.


    • norbert gabriel norbert gabriel 23 septembre 2015 09:31

      @Emmanuel Aguéra

      Dans des siècles ?? Vous êtes bien optimiste, la chanson est un art populaire, et éphémère, en rapport direct avec son temps. Et les auteurs sont vite oubliés. Au profit des nouvelles idoles. De plus avec la musique dématérialisée, ça va être de pire en pire, les générations actuelles ont une mémoire de poisson rouge...
      Celà dit, il y a un point qui nous sépare, vous détestez Béart parce que vous aimez Gainsbourg, moi j’aime les deux, sur le plan artistique. Comme Brassens aimait Villon ET Tino Rossi..

      Dans des siècles dites-vous ? Qui se souvient en 2015 d’un auteur majeur de la chanson, Béranger, pas François, lui aussi bien oublié, mais Pierre-Jean de Béranger, qui a été en quelque sorte le Gainsbourg de son époque, le 19 ème siècle ? Béranger était un ivrogne, un débauché, coureur de mauvais lieux..


    • Antoine 23 septembre 2015 11:58

      @Emmanuel Aguéra
      Merci de m’apprendre que les lieder de Schubert n’ont rien à voir avec la musique !


    • norbert gabriel norbert gabriel 23 septembre 2015 12:34

      @Antoine

      C’est vrai qu’on a des surprises parfois ...  smiley


  • legrind legrind 23 septembre 2015 09:59

    Merci de ces précisions, à l’époque tout le monde les médias, moi, j’étais un petit con smiley a pris parti pour Gainsbourg-la provoc contre Béart-le ringard , maintenant je réalise qu’il a été puant avec Béart et que personne (Pivot ?...) n’a osé prendre parti pour Béart.


    • norbert gabriel norbert gabriel 23 septembre 2015 10:46

      @legrind

      J’aurais aimé trouver l’émission en entier, on comprendrait un peu mieux comment ça a dérapé, Gainsbourg est bourré, et avant il y a des petites réactions dans le public, qu’il apostrophe, c’est le cas de le dire, plusieurs fois. Le premier « blaireau » c’est au public qu’il l’envoie. Chédid essaie de désamorcer, sans succès, il est vaguement concerné, puisque c’est lui qui remplace Gainsbourg dans la chanson que tous les invités devaient interpréter à la fin. Et tous les invités ont vu que Gainsbourg n’y est pas arrivé, parce qu’il fallait changer de ton. D’autres commentateurs expliquent qu’un pianiste de bar est un virtuose, ce qui est souvent vrai, mais ce n’est pas forcément un accompagnateur tout terrain... qui peut transposer à vue, et dans l’instant. Romain Didier sait faire ça, il a un numéro de piano-bar extraordinaire, et il peut transposer à la volée. Mais tout le monde ne sait pas faire. En guitare, Django changeait de ton « à vue » d’autres utilisent un capodastre. Mais en piano il n’y pas de capodastre...


    • Antoine 23 septembre 2015 12:00

      @norbert gabriel
      in vino, veritas...


  • norbert gabriel norbert gabriel 23 septembre 2015 10:26

    Il y a cet autre extrait de l’émission avec l’intervention de Louis Chédid, et la « démonstration » sur l’art de composer au piano et l’écriture .. Chacun appréciera selon ses critères..
    http://www.ina.fr/video/I05052928/interview-de-serge-gainsbourg-par-bernard-pivot-video.html


  • norbert gabriel norbert gabriel 22 mars 2016 02:37

    Une bio très complète de Guy Béart est en librairie ce 22 Mars 2016, on y trouve, entre autres, le verbatim de cette émission « Art majeur, art mineur, » et précision utile, la chanson prévue pour la fin, tous en choeur, c’était « à la claire fontaine » accompagnée par Gainsbourg qui était d’accord. Mais quand il a commencé en Do, il s’est avéré que ça ne collait pas avec les tessitures des invités, il a été suggéré de la jouer en Sol, et il n’a pas su transposer, C’était à la répétition, et ça a été filmé avec les mains de Chedid au piano. Ce qui met sérieusement à mal le talent de pianiste de Gainsbourg.
     Et ceux qui l’ont connu à ses débuts, l’ont toujours vu chanter accompagné par un pianiste, jamais au piano seul, alors qu’il était très statique en scène.
    Et quand il a été l’accompagnateur de Michèle Arnaud, c’était avec une guitare, pas un piano... Tout ça relativise beaucoup son talent de pianiste de bar, un point qui a suscité des développements virulents d’un de nos aimables contributeurs. Voilà pour la question du piano, et le contexte de cet éclat. Ça ne remet pas en cause son talent musical, mais ça éclaire...
    On trouve aussi dans cette bio, des références dont Gainsbourg s’est flatté, Boris Vian, Marcel Aymé, mais Boris Vian, Marcel Aymé, Aragon, Brassens et quelques autres avaient adoubé Guy Béart 2 ou 3 ans avant. Et Boris Vian a été son premier directeur artistique.


  • Tof rire en échange Tof rire en échange 26 avril 2017 20:43

    Bien d’accord sur beaucoup de choses concernant cet article. Ceci dit, quand même, au niveau musical, Gainsbourg s’est énormément renouvelé, au long de sa carrière, et ses emprunts, reprises et citations étaient à mon avis, fort inspirés ! C’est d’ailleurs une tradition très ancienne dans la chanson française, que de faire des reprises « sur l’air de... », en changeant les paroles. Et puis il y a la Javanaise, Je t’aime moi non plus, Dépression au dessus du jardin... des reprises ?
    Pour ce qui est du débat art majeur/mineur, je dirais que la chanson est un art populaire, c’est à dire qu’on n’a pas besoin de pouvoir écrire une symphonie, ou d’être un fin lettré pour en faire une, mais je ne trouve pas que cette polémique soit d’un grand intérêt.. Et sinon, je trouve que Guy Béart a aussi écrit de belles chansons, mais je préfère Gainsbourg.


  • norbert gabriel norbert gabriel 5 juin 2017 17:23

    Récemment, un journaliste a rappelé que Gainsbourg avait parfois un ajout à sa citation, sur la chanson,

    « C’est un art mineur... qui encule les arts majeurs.. » Si non è vero, è be trovato"...


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